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Culture - Spectacle

« Al-Tayfeh 19 », un musical signé Maher et Farid Sabbagh

Dabké, chants, musiques patriotiques, autant d'éléments réunis sur la scène du Palais des Congrès, à Dbayé, pour dénoncer les lacunes de l'État et combattre les confessions qui minent le pays.

Des prisonniers qui surmontent leurs différences grâce à une unité retrouvée entre eux.

L'histoire se déroule dans la prison de Roumieh. Un lieu sinistre qui, hélas, n'est que la miniature de la société libanaise. Décor lugubre et froid de 18 cellules qui abritent des hommes de 18 différentes confessions: maronite, orthodoxe, druze, chiite, sunnite... Chacun revendiquant son appartenance à la meilleure communauté. En langue arabe parlé, ces acteurs, imitant parfaitement l'accent propre à chacune de ces confessions dans un jeu très naturel, vont, dans un subtil va-et-vient de pointes et de sous-entendus, dénoncer les problèmes et carences de ce pays et accuser les responsables. Tout y passe: les lois qui régissent la vie des citoyens, la corruption, l'absence des droits des femmes, la misère des salaires, l'injustice à l'encontre des prisonniers, l'insécurité, la fuite des cerveaux et, toujours en fond de toile, ces différentes confessions qui divisent le peuple et sèment la discorde.
Cette pièce musicale, vivante et ponctuée de danses folkloriques (signées Krikor Klachian) ainsi que les chants patriotiques très bien interprétés par les voix chaudes et puissantes de Youssef el-Khal (dans le rôle du commandant de l'armée) et de Carine Ramia (la jeune Sara, prisonnière maronite accusée du meurtre de son mari), a comme un goût de déjà-vu. Si le public, lassé d'avoir à revivre les pénibles conditions de son quotidien, applaudissait timidement aux messages et sous-entendus des textes, c'est une réelle ovation qu'a eu droit l'image de cette armée garante de la sécurité de la prison et des citoyens, une armée qui revendique son appartenance à une seule confession: le Liban.

La « 19e Tayfeh »
Acte II. Le rideau se lève sur une montagne de détritus et de vieux meubles pêle-mêle : le célèbre dépotoir de La Quarantaine (décor signé Yara Issa el-Khoury) face à cette Méditerranée sur fond d'écran. Les prisonniers libres ont fui. Ils ont pu surmonter leurs différends grâce à un remède contre le sectarisme proposé en prison par des experts japonais. L'apparition des frères Sabbagh (Maher dans le rôle de Ben, chef de la rébellion, et Farid dans celui du capitaine) suscite un réel engouement parmi l'assistance. Dans une puissante diatribe tantôt chantée, tantôt parlée, les flèches lancées contre l'État reprennent de plus belle. Apparaissent alors l'injustice et la loi du plus fort de ces « zaïms » qui font main basse sur le pays. Les prisonniers doivent réintégrer leurs communautés, chacun selon sa confession. Ils refusent, se rebellent et menacent de se tuer. Leur chef a recours à une ultime solution: la création d'une «19e confession». L'État refuse. Ces 18 hommes décident de mourir au nom de cette 2e indépendance, celle qui réunit les personnes qui optent pour une seule confession et se battent pour un seul Liban.
Dans un ultime esprit patriotique, les frères Sabbagh ont invité le public à donner son avis sur la création de cette «19e Tayfeh», en glissant leur «vote» dans une urne à la sortie du théâtre.
Une pièce qui donne certes à réfléchir...

L'histoire se déroule dans la prison de Roumieh. Un lieu sinistre qui, hélas, n'est que la miniature de la société libanaise. Décor lugubre et froid de 18 cellules qui abritent des hommes de 18 différentes confessions: maronite, orthodoxe, druze, chiite, sunnite... Chacun revendiquant son appartenance à la meilleure communauté. En langue arabe parlé, ces acteurs, imitant parfaitement...

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