Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Rétrospective Salah Saouli, chez Agial

Quelques jours encore (jusqu'au 22 avril) pour découvrir les installations de Salah Saouli regroupées chez Agial qui, en collaboration avec la collection Y. Hayek, présente l'ensemble des œuvres de ce jeune talent libanais.

«Concert for the Woods», installation en pleine forêt en Allemagne.

La collection Y. Hayek a été créée il y a quelques décennies lorsque son fondateur, Y. Hayek, a décidé de rassembler des œuvres d'art contemporain du monde entier. Il y a vingt ans, changement de cap et l'intérêt s'est porté sur les jeunes talents du monde arabe. En partenariat avec la galerie Agial, c'est Salah Saouli, artiste libanais installé en Allemagne depuis plus d'une vingtaine d'années, qui inaugure donc cette série de rétrospectives visant à faire connaître l'étendue du corps d'œuvres des artistes du monde oriental et ouvrant la voie à un espace muséal consacré à tous ces
travaux.

Un corps d'œuvres
Pour sa part, Salah Saouli s'est dit ravi de voir ses œuvres toutes réunies sous un même toit, celui de la galerie Agial où il a exposé auparavant. Établi en Allemagne et ayant voyagé un peu partout, la plupart de ses installations ont occupé les espaces urbains européens. Que peut-on lire à travers ces travaux différents les uns des autres? Y a-t-il vraiment un objectif que Salah Saouli poursuit? «Pas réellement, dit-il, je ne suis ni un archiviste ni un historien et moins encore un donneur de leçons.» S'il n'y a vraiment pas un lien apparent qui relie les œuvres, il y a par contre un fil indicible qui se traduit par ce sens de l'humour malgré la gravité du sujet et par l'ambiguïté, voire l'ambivalence, de la pensée. «Tout commence par une idée, confie encore Saouli, qui se propage, se condense, se stratifie ou se ramifie pour enfin devenir complète en épousant la technique adéquate.» Les installations ou certains de leurs extraits en sont le témoignage.
En 1994, Saouli créait le projet «Time Out», une série de travaux qui évoquaient les personnes disparues de la guerre. Boîtes lumineuses ou à images, ou encore informations, elles étaient réalisées de façon à obliger le visiteur à s'incliner ou à regarder sous plusieurs angles pour mieux comprendre.
En 1996 «Soundbarrier», créée durant une résidence d'artistes à Schoeppingen, une ville qui a longtemps enduré des tests de vols d'une base aérienne de l'OTAN, représentait des petits morceaux de vitres accrochés sur lesquels on pouvait voir, en regardant de plus près, des dessins d'avions de guerre. Ainsi, fragilité et monstruosité pouvaient se côtoyer et même fusionner.
Dans «Con-Fusion», en 2009, l'artiste avait présenté, conjointement avec Susanne Ruoff, un projet à «Klosterruine», un espace culturel fondé sur les ruines d'une église gothique détruite durant la Seconde Guerre mondiale. Les vestes accrochées dans cet espace évoquaient, à la manière de Golconde de Magritte (1953), la vulnérabilité humaine et son isolement.
«Bestseller», en 2000, évoquait, par des livres qui recouvraient le pilier du cinéma Hamra, la censure en Orient ainsi que l'ignorance de certains milieux.
Dans Composition pour Mondrian (2006), œuvre installée en pleine forêt et pour laquelle l'artiste a reçu le «Blickachse Art Prize» en Allemagne, Saouli se faisait l'écho d'un appel au secours pour la sauvegarde de la nature.
Quant à Hamsat al-Wassel (2010), il s'agissait d'inviter l'observateur à jeter un regard différent sur la langue arabe auparavant diabolisée, placée sur la rosace de l'église Saint-Sauveur à Berlin-Tiergarten. Le lieu sacré pris sous cet angle-là invitait à la réflexion.
Enfin, dans «The Days of the Blue Bat», récente exposition à Agial, Salah Saouli rappelait, par une série de portraits pris en 1958, les ancêtres des «selfies» d'aujourd'hui, les événements de l'époque, prémices de la guerre de 1975. Comme quoi l'histoire ne fait que recommencer. Et si certains ont le regard masqué, c'est pour mieux mettre l'«accent sur un aveuglement dont nous sommes tous
responsables».

La collection Y. Hayek a été créée il y a quelques décennies lorsque son fondateur, Y. Hayek, a décidé de rassembler des œuvres d'art contemporain du monde entier. Il y a vingt ans, changement de cap et l'intérêt s'est porté sur les jeunes talents du monde arabe. En partenariat avec la galerie Agial, c'est Salah Saouli, artiste libanais installé en Allemagne depuis plus d'une...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut