Machnouk demande à Nazarian l’arrêt immédiat des travaux sur le barrage de Janna

Le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a envoyé hier une lettre au ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian, lui demandant « l'arrêt immédiat des travaux sur le site du barrage de Janna » (Nahr Ibrahim, Kesrouan). Selon le communiqué publié hier par le bureau du ministre, « il s'est avéré que les travaux ont commencé dans le bassin de Nahr Ibrahim sans un consentement préalable du ministère de l'Environnement ». M. Machnouk a demandé qu'« une étude d'impact environnemental sur le projet soit remise au ministère de l'Environnement afin que celui-ci l'examine, en raison de points d'interrogation soulevés par des études antérieures ».
Le communiqué précise que le ministre s'est basé sur « les revendications des habitants de la région de Nahr Ibrahim, et un dossier fourni par les organisations écologiques ». Il évoque également « des lettres échangées entre les deux ministères sur la nécessité d'effectuer une étude d'impact environnemental pour tous les projets de barrage, comme le stipule la stratégie de l'eau et un décret paru en 2012 ».
Dans le texte, il est précisé également que « de par ses contacts, M. Machnouk s'est rendu compte que le ministère de l'Énergie et de l'Eau a ignoré les lettres, envoyées par le ministère de l'Environnement dans le passé ». Il a réaffirmé toute sa confiance dans le ministre Nazarian « qui est à coup sûr très attaché à l'application des lois et soucieux de rectifier le tir ». « Toutefois, si les mises en garde du ministère de l'Environnement continuent d'être ignorées, celui-ci prendra les mesures légales qui s'imposent en vue d'interrompre les travaux sur le chantier, jusqu'à ce que le décret sur les études d'impact environnemental soit appliqué », poursuit le texte.
Le projet du barrage de Janna est l'un des plus grands jamais envisagés au Liban. Récemment, un rassemblement d'une soixantaine d'ONG environnementales (Mouvement écologique libanais, LEM) a publié un communiqué dans lequel il évoque de nombreuses raisons géologiques (nature du sol), environnementales (risque d'asséchement du fleuve), culturelles (la vallée d'Adonis renferme de nombreux vestiges) et économiques (rentabilité douteuse d'un projet si coûteux) pour renoncer à ce barrage.

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