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Moyen Orient et Monde - Polémique

Twitter refuse d’ouvrir un bureau en Turquie en raison du « climat » local

Le réseau de microblogging ne s'est pas plié aux
exigences d'Erdogan.

Le logo de Twitter à l’entrée du QG de l’entreprise américaine à San Francisco. Kimihiro Hohsino / AFP / FILES

Twitter a rejeté hier les demandes pressantes des autorités turques d'ouvrir un bureau de représentation dans leur pays. Au terme de deux jours de rencontre avec des responsables turcs, l'entreprise américaine s'est réjouie d'avoir pu s'expliquer après les violentes attaques du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan mais a refusé de se plier à ses exigences. « Nous n'avons pas accepté d'ouvrir un bureau en Turquie (...), n'importe quelle compagnie émettrait des réserves sur un climat d'investissement dans lequel son service a été interdit », a déclaré le vice-président de Twitter Colin Crowell, lors d'un entretien accordé à plusieurs médias à Istanbul. « Nous évaluons l'opportunité d'ouvrir un bureau en fonction du climat d'investissement. Investir plus ici pour développer nos activités est directement lié à la certitude que nous avons, ou pas, de pouvoir assurer la continuité de notre service », a poursuivi M. Crowell.
Depuis plusieurs semaines, le réseau de microblogging, comme la plate-forme d'échange de vidéos YouTube, fait l'objet de violentes attaques de la part de M. Erdogan, accusés de diffuser largement des accusations de corruption qu'il juge diffamatoires. En pleine effervescence électorale, le chef du gouvernement islamo-conservateur a purement et simplement interdit le 20 mars l'accès à Twitter, suscitant une avalanche de critiques en Turquie et dans le monde entier dénonçant une atteinte à la liberté d'expression et la dérive autoritaire de son régime. M. Erdogan a été contraint de lever cette mesure après un arrêt le 2 avril de la Cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire du pays. Furieux, le Premier ministre, qui a également coupé l'accès à YouTube le 28 mars, a accusé la semaine dernière Twitter et les autres réseaux sociaux d'« évasion fiscale ».

« Contenu retenu par pays »
En écartant la possibilité d'ouvrir un bureau en Turquie, M. Crowell a assuré hier que Twitter respectait la loi fiscale turque. « Nous avons une filiale en Turquie qui paie les impôts requis, comme de nombreuses autres entreprises qui font des affaires ici », a-t-il dit.
Sur le fond de la querelle qui les oppose au gouvernement, les responsables de Twitter ont confirmé avoir interdit de leur propre chef l'accès des internautes turcs à plusieurs des comptes Twitter qui ont particulièrement irrité Ankara. « Nous appliquons notre politique dite de "contenu retenu par pays" : nous fermons des comptes en Turquie mais les laissons ouverts ailleurs », a expliqué le vice-président du réseau, précisant que « certains d'entre eux violaient aussi nos propres règles et ne faisaient pas l'objet d'une décision de justice ». « Lorsque nous le faisons, nous essayons d'être le plus transparents possible avec nos utilisateurs », a insisté M. Corwell.
Le responsable de Twitter a souligné avoir détaillé ces pratiques à ses interlocuteurs de l'autorité turque des technologies de l'information (BTK), de celle des télécommunications (TIB) et de la présidence de la République.

(Source : AFP)

Twitter a rejeté hier les demandes pressantes des autorités turques d'ouvrir un bureau de représentation dans leur pays. Au terme de deux jours de rencontre avec des responsables turcs, l'entreprise américaine s'est réjouie d'avoir pu s'expliquer après les violentes attaques du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan mais a refusé de se plier à ses exigences. « Nous n'avons pas accepté...

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