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Moyen Orient et Monde - Présidentielle

En Égypte, l’opposant Sabbahi peine à se faire une place

La candidature du leader de gauche vise à empêcher que le scrutin ne se transforme en « plébiscite » pour Abdel Fattah al-Sissi.

Le candidat de gauche, Hamdeen Sabbahi, est vu par ses partisans comme celui qui « réalisera les objectifs de la révolte : démocratie, liberté, dignité ».Ahmad al-Malky/AFP

Les partisans du leader de gauche Hamdeen Sabbahi peinent à faire porter leur voix dans la campagne d'une élection présidentielle pour laquelle l'ex-chef de l'armée et homme fort de l'Égypte Abdel Fattah al-Sissi est donné sans l'ombre d'un doute gagnant.
Il y a deux semaines, quand ils sont arrivés pour tenir un meeting dans le quartier populaire de Choubra au Caire, ils s'attendaient à tout sauf à trouver les lieux réservés déjà occupés par les supporters de M. Sissi, à grands renforts de banderoles et de haut-parleurs. Des policiers antiémeute bottés et casqués sont intervenus, et les partisans de Hamdeen Sabbahi ont dû abandonner le terrain.
Cet incident, qui s'est reproduit plusieurs fois ailleurs selon le camp Sabbahi, est révélateur de l'espace très réduit laissé à cet opposant de longue date – déjà sous les présidents Sadate et Moubarak –, avant le premier tour du scrutin les 26 et 27 mai. Il se présente face à l'homme de loin le plus populaire d'Égypte, le maréchal à la retraite Sissi, porté aux nues après avoir destitué début juillet le seul président jamais élu démocratiquement, l'islamiste Mohammad Morsi.
L'équipe de campagne de Hamdeen Sabbahi affirme avoir été à plusieurs reprises attaquée physiquement par des pro-Sissi, notamment lors de leurs tournées pour réunir les 25 000 signatures d'électeurs nécessaires pour une candidature officielle. Mais ils veulent encore croire aux chances de M. Sabbahi, qui avait surpris tout le monde en se hissant à la troisième place à la présidentielle remportée par Morsi en 2012. Pour eux, la candidature de cette figure du nassérisme envoie un message clair au moment où Abdel Fattah al-Sissi, icône nationaliste quasi intouchable, est considéré par les experts unanimes comme le futur président : ils veulent croire que les forces politiques qui ont lancé la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak continueront à s'opposer à un retour de l'Égypte sous la férule d'un dirigeant autoritaire.

« Une défaite de la démocratie »
La candidature Sabbahi vise à empêcher que le scrutin ne se transforme « en une forme de cérémonie d'allégeance ou un plébiscite », explique Maasoum Marzouk, porte-parole de la campagne, qui y voit « une défaite de la démocratie ». « Nous ne pouvons pas accepter de retourner » à l'ère Moubarak, « nous ne pouvons pas accepter de faire allégeance à une seule personne », martèle M. Marzouk.
La campagne officielle ne débutera que le 3 mai, mais pour tenter dès maintenant de peser face aux médias publics comme privés soutenant unanimement Abdel Fattah al-Sissi, les partisans de Hamdeen Sabbahi sillonnent le pays pour présenter son programme. Dans le quartier huppé d'Héliopolis au Caire, comme à Choubra, des dizaines de jeunes militants forment une chaîne humaine, brandissant des portraits du candidat souriant sous son épaisse chevelure blanche et appelant à voter pour celui qui « réalisera les objectifs de la révolte : démocratie, liberté, dignité ».
« C'est le candidat qui s'occupera des pauvres, lance Mahmoud Alaa, étudiant de 21 ans. Hamdeen ne nous ramènera pas au temps de l'État policier de Moubarak. Il combat pour la liberté et a été en prison 17 fois. »
Le maréchal Sissi, qui a revêtu il y a peu le costume civil, a eu beau promettre qu'il « n'y aura pas de place pour le totalitarisme » en Égypte, ses rares opposants qui osent se déclarer dans la rue n'en croient pas un mot. « Si Sissi gagne, il ne nous reste plus qu'à nous trouver un nouveau pays », lâche ainsi Omar Tarek, un étudiant de 22 ans.
Un troisième homme, un avocat au verbe haut, Mourtada Mansour, a également dit son intention de se présenter les 26 et 27 mai.

(Source : AFP)

 

Les partisans du leader de gauche Hamdeen Sabbahi peinent à faire porter leur voix dans la campagne d'une élection présidentielle pour laquelle l'ex-chef de l'armée et homme fort de l'Égypte Abdel Fattah al-Sissi est donné sans l'ombre d'un doute gagnant.Il y a deux semaines, quand ils sont arrivés pour tenir un meeting dans le quartier populaire de Choubra au Caire, ils s'attendaient à...

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