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Nos Lecteurs ont la Parole - Sandrine ATALLAH

II.- Femme objet, sex-toy des hommes

Celles qui, tout au long de leur parcours prémarital, perdent cet hymen tant valeureux par amour, par contrainte morale, ou même parfois accidentellement, optent bon gré, mal gré pour la chirurgie, dans le but d'éviter la mort sociale qui plane au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès moralisatrice. Ayant en tête tant de mariages annulés, de jeunes femmes répudiées et de scandales familiaux du fait même d'un hymen manquant à l'appel, cette solution leur semble être leur seule planche de salut. Nous vivons de plus en plus dans une société moyen-orientale où tout se joue sur l'apparence et où l'on a de plus en plus de mal à discerner l'original de l'artifice. Tout passe sous les mains expertes des plasticiens, des nez aquilins aux lèvres pulpeuses et des seins siliconés aux hymens « rénovés » (voir L'Orient-Le Jour du mardi 15 avril 2014).
Celles qui échappent à l'engrenage de la virginité n'échappent point à la malencontreuse banalisation superficielle et simpliste du X faisant fi de la complexité de la sexualité féminine. On nous expose une pseudo-sexualité qui rend d'autant plus ardue la quête de notre authentique sexualité personnelle. Les médias qui rythment nos vies nous présentent un monde saturé de sexualité dans lequel la vie quotidienne est hypersexualisée, le corps de la femme construit comme un objet de jouissance, offert à tous les regards, et où la sexualité est affaire de performance. S'introduit alors dans nos inconscients un clivage entre le corps et l'affectivité, clivage qui limite le désir des femmes au désir de l'autre et renforce les stéréotypes sexistes de la femme soumise. La sexualité soi-disant « libre » véhiculée par les médias ne comporte ni respect ni mutualité. Le contexte de violence, de domination ou de contrainte passe avant la recherche du plaisir réciproque. En cela, les médias participent activement à une dégradation des rapports affectifs et amoureux.
Et comme les relations se construisent à deux, les hommes sont aussi pris au piège. Mais dans un piège bien différent, celui de la course effrénée à la performance, « dopé » par les médias, les films pornos, les pilules miraculeuses disponibles sur le marché de la consommation illimitée et obligée. La performance sexuelle devient alors un but en soi, diminuant ainsi la qualité de la relation interpersonnelle entre les partenaires. Ce culte de la superpuissance a ses effets toxiques perceptibles sur la vie sexuelle masculine : l'ombre de l'échec, planant sur chaque nouveau record à battre, y apporte une dose d'angoisse non négligeable. De plus, endosser le rôle du superman du sexe passant un test en permanence sabote l'établissement de cette connexion intime qui laisse s'installer la confiance, une des conditions sine qua non pour envisager sereinement une rencontre sexuelle. La volonté de tout maîtriser, d'attendre de son propre corps qu'il se plie au moindre de nos désirs, le sentiment de toute-puissance sexuelle obsède nombre de nos hommes, jusqu'à ce qu'ils en paient le prix. En effet, l'homme, dans sa crainte de ne pas être à la hauteur, se focalise sur sa performance et devient spectateur de ses exploits au lieu de vivre un moment magique de partage et de plaisir.
Comment aider alors ces femmes qui se prennent pour des objets de plaisir et ne connaissent jamais le leur, et ces hommes qui se veulent expérimentés sexuellement mais qui méconnaissent tout de l'anatomie intime du sexe féminin ? On ne peut que parler, parler réellement, crûment de sexe. Parler du sexe, du vrai sexe, de cet instant de communication et d'intimité intense. Parler de sexe, non dans le but de provoquer, de plaire, de séduire, mais dans le but d'instaurer un minimum d'éveil sexuel. Parler de plaisir partagé, de sentiments et d'émotions positives. Il faut parler aux femmes et aux hommes, aux jeunes et aux moins jeunes, afin de les aider à développer un esprit critique face aux messages transmis, et ce afin de leur permettre de résister et de saisir l'impact de ces représentations réductrices sur leurs propres imaginaires et comportements.
Lilith, il est grand temps que tu reviennes, afin que les femmes comprennent enfin qu'elles sont maîtresses de leur corps et non maîtresses soumises des hommes. Lilith, les femmes et même leurs hommes ont besoin de toi.

Sandrine ATALLAH

Celles qui, tout au long de leur parcours prémarital, perdent cet hymen tant valeureux par amour, par contrainte morale, ou même parfois accidentellement, optent bon gré, mal gré pour la chirurgie, dans le but d'éviter la mort sociale qui plane au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès moralisatrice. Ayant en tête tant de mariages annulés, de jeunes femmes répudiées et de...

commentaires (1)

DE L'IMAGINAIRE ! C'EST PLUTÔT LA COQUETTERIE ET LA JALOUSIE DES UNES ET DES AUTRES... POURQUOI ELLE EST PLUS BELLE QUE MOI... QUI POUSSENT LES FEMMES POUR S'EMBELLIR.... DU MOINS ELLES LE CROIENT... ET SE LIVRER AUX MAINS DE LA CHIRURGIE PLASTIQUE QUI LES DÉFORME ET LES ALLAIDIT... TANT DE CAS À L'APPUI... AU LIEU DE LES EMBELLIR ! AUCUN HOMME... DU MOINS PAS MOI... NE VOUDRAIT EMBRASSER DU SILICONE AU LIEU DE LÈVRES ET DE JOUES, ET CARESSER UN COU DE PLASTIC... ATTENTION À L'EXPLOSION !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 36, le 16 avril 2014

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Commentaires (1)

  • DE L'IMAGINAIRE ! C'EST PLUTÔT LA COQUETTERIE ET LA JALOUSIE DES UNES ET DES AUTRES... POURQUOI ELLE EST PLUS BELLE QUE MOI... QUI POUSSENT LES FEMMES POUR S'EMBELLIR.... DU MOINS ELLES LE CROIENT... ET SE LIVRER AUX MAINS DE LA CHIRURGIE PLASTIQUE QUI LES DÉFORME ET LES ALLAIDIT... TANT DE CAS À L'APPUI... AU LIEU DE LES EMBELLIR ! AUCUN HOMME... DU MOINS PAS MOI... NE VOUDRAIT EMBRASSER DU SILICONE AU LIEU DE LÈVRES ET DE JOUES, ET CARESSER UN COU DE PLASTIC... ATTENTION À L'EXPLOSION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 36, le 16 avril 2014

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