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Liban - Initiation

La médiation, un outil de transformation personnelle pour les artisans de la paix de demain

Dans le cadre du séminaire de « développement personnel en lien avec le spirituel », Johanna Hawari-Bourgély, directrice du Centre professionnel de médiation à l'USJ, a présenté à un groupe de femmes engagées dans une formation personnelle la médiation en tant qu'outil de transformation personnelle, d'« empowerment » et de paix sociale*.

Séance de médiation en milieu scolaire.

La médiation, outil de transformation personnelle et de paix sociale centrée sur son aspect humaniste, est un processus informel de construction ou de reconstruction de la communication et du lien. Elle est axée sur l'autonomie et la responsabilité des personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation, dans lesquelles un tiers impartial et qualifié, le médiateur, favorise à travers l'organisation d'entretiens confidentiels le dépassement de leur conflit familial, professionnel ou autre.


En fait, le but de la médiation est d'initier, par un processus gagnant-gagnant, des règles simples d'hygiène relationnelle en améliorant l'écoute active et bienveillante des parties et en apprenant à communiquer de manière non violente et non toxique. Le médiateur serait ainsi ce « jardinier des relations humaines » où le jardin aurait besoin d'entretien régulier et continu pour le maintenir fleuri. Il s'agit donc de comprendre que tout « message toxique » conduit à des nœuds de plus en plus rigides et que tout « message cadeau » authentique construit une relation bien alimentée, prête à s'épanouir. Les relations énergétivores étant lourdes et tendues peuvent déboucher sur une rupture, une somatisation ou un « burn-out » dramatique, surtout quand elles deviennent répétitives. Le but serait alors de soulager ces relations ou, in extremis, de lâcher une relation toxique, sans pour autant se mobiliser contre la personne en tant que telle, sachant qu'« il n'y a pas de pacification extérieure sans pacification intérieure », selon Johanna Hawari-Bourgély, qui ajoute que « tout le monde est capable de changer intérieurement, ce qui va se refléter sur son attitude et ses comportements extérieurs, mais à chacun son propre rythme de maturation qui ne peut être imposé à quiconque. Le premier pas sur ce chemin est toujours la justesse et l'authenticité avec soi-même pour bien discerner les forces et failles d'une relation, afin de se positionner clairement sans culpabilité mais en se responsabilisant continuellement. Le chemin vers nous-mêmes ne finit jamais ! », déclare-t-elle.


L'un des systèmes d'hygiène relationnelle incontournable serait de toujours parler « à l'autre », au lieu de parler « sur l'autre », en mettant des « mots aux maux » et en exprimant ses émotions et besoins, au risque de somatiser si l'on s'en abstient.
Un autre principe primordial en matière de développement personnel et de paix personnelle et sociale serait le dépassement des préjugés, en commençant par les identifier et en comprendre la source. Les préjugés ont un caractère extrêmement nocif dans les relations et peuvent conduire à des blocages irréversibles s'ils ne sont pas décantés. Le médiateur n'a pas le but de changer les croyances, mais d'aider à les identifier et à les comprendre, afin de faciliter cette harmonie avec soi-même et les autres.


Par ailleurs, une relation peut être qualifiée « de qualité » si elle implique quatre dimensions qui se complètent : « donner, recevoir, demander et refuser ».
Cette relation de qualité ne peut qu'être accompagnée d'une certaine communication saine où l'écoute active aurait amplement sa place, vu que 80 pour cent de toute communication se situe au niveau de l'écoute, qui invite à être écouté à son tour. Qui dit écoute active, dit aussi entendre l'autre dans son émotion, faciliter l'expression de ses émotions, confirmer et reformuler ce qu'on aurait entendu.
La médiation achemine les parties à comprendre qu'il n'y a pas une seule vérité immuable que l'on peut posséder ou pas, mais plusieurs points de vue différents, parce que le monde est perçu selon le monde intérieur de chacun. Ainsi, comme le déclare saint Thomas D'Aquin : « Mon but n'est pas de convaincre mon adversaire, mais de m'unir à lui dans une vérité plus haute. »
Le tout serait de passer du « Tu qui tue » et qui accuse l'autre de manière réactionnelle et émotionnelle au « Je » relationnel, qui construit et crée une relation unique, basée sur une communication ouverte, non violente et un respect mutuel.

 

*Lire aussi, dans la même série

La médiation, un « lance-pierre » politique face au Goliath de la violence

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