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Auto - Essai

Maserati Ghibli, ou le luxe devenu abordable

C'est dans le cadre désormais traditionnel, mais toujours enchanteur, de Dubaï que la toute nouvelle Maserati Ghibli a été récemment présentée à la presse. Un nom mythique, une ligne inspirée, et un V6 à vous donner des frissons, la nouvelle égérie Maserati s'avère suffisamment bien née pour s'opposer aux premiums allemandes. Avec la Ghibli, Maserati débarque sur le segment de la grande routière

Le projet est extrêmement ambitieux. La prestigieuse marque Maserati quasi artisanale aujourd'hui devrait se transformer en constructeur haut de gamme de premier plan. Traduit en chiffres, il s'agit de passer d'une production de 6 200 exemplaires en 2012 à un objectif de 50 000 en 2015. Première Maserati « abordable » de l'histoire du constructeur au trident avec un tarif débutant à 66 500 euros, la Ghibli constitue donc le principal instrument de cette expansion, en attendant le SUV Levante sur la base du Jeep Grand Cherokee dont le lancement est prévu pour la fin 2014 (Maserati appartient au groupe Fiat qui comprend aussi Chrysler-Jeep et Ferrari, entre autres).
Au loin, une rangée d'arbres fruitiers serpente le long d'une colline surplombée d'une élégante bastide. En contrebas, un champ de cyprès dispute le terrain à une palmeraie que la route contourne élégamment en une succession de courbes dont se délecte la Ghibli. Touche sport enclenchée, valves d'échappement ouvertes en grand, le râle du V6 à l'accélération emplit l'espace, résonnant d'un coteau à l'autre. Dans ce décor tout droit sorti d'un dépliant de l'office de tourisme, la « petite » Maserati est dans son élément, affichant une italianité réjouissante. Plus compacte que la Quattroporte – 4,97 m contre 5,26 m –, la Ghibli dévoile un trait sûr, mariant avec talent références au passé de la marque et prestance contemporaine. Le grand empattement et les porte-à-faux courts, sans oublier les trois petites ouïes sur les ailes avant à la façon du coupé Granturismo, lui confèrent un dynamisme digne d'une Mercedes CLS. Voilà qui vous pose cette italienne, venant se frotter aux berlines les plus cotées, telles que les Audi A6 et A7, BMW Série 5 et autres Jaguar XF. Du beau linge que la nouvelle venue regarde droit dans les yeux.
Sur cette route exigeante, parfois étroite, où on ne compte plus les virages qui se referment ni les cyclistes en goguette, la Ghibli taille la route avec assurance malgré sa largeur (1,95 m). La transmission intégrale de cette version Q4 – uniquement associé à la déclinaison 410 ch du V6 biturbo – permet de solliciter la mécanique sans retenue, tandis que la boîte automatique huit vitesses d'origine ZF (la même que celle des Jaguar XF et BMW) égrène les rapports avec conviction en mode sport. Une sélection qui implique des changements de rapports accélérés (150 ms annoncés), une réponse moteur plus franche, ainsi qu'un antidérapage plus permissif. Amortissement ferme sélectionné, les mouvements de caisse plutôt bien maîtrisés et le freinage facile à doser facilitent la vie pendant que le voisinage profite du concert gratuit offert par les échappements qui restituent en direct les vocalises du 3.0. Paradoxalement, c'est à l'intérieur qu'on en profite le moins, Maserati ayant voulu préserver une ambiance de limousine.
Conçue sous l'égide de Ferrari qui en assure aussi la fabrication, le 3.0 à double turbo épate autant par sa vivacité, rare pour un moteur suralimenté, que par la linéarité de ses accélérations.
À un rythme plus raisonnable, la Ghibli dévoile des manières beaucoup plus en rapport avec une utilisation familiale.
Revenu en mode normal, le V6 est inaudible à vitesse stabilisée, tandis que les ondulations sont correctement amorties.
Plutôt que de reprendre la planche de bord de la Quattroporte, la Ghibli s'offre un agencement unique, où le goût pour le baroque de Maserati s'exprime avec finesse. L'option intérieur tout cuir flatte l'œil, tout autant que le sens du joli détail avec, par exemple, l'entourage de l'horloge à aiguilles, ou le dessin stylé des poignées de porte. Les rangements sont assez nombreux mais leur taille plutôt modeste, alors que les places arrière sont assez confortable.
Si la belle largeur disponible permettrait d'accueillir trois occupants, la banquette taillée pour deux et l'imposant tunnel central achèvent de convaincre qu'un cinquième occupant n'est pas le bienvenu. Reste que le coffre, profond à défaut d'être très haut sur toute la longueur, annonce un volume convenable de 500 dm3.
Mais assez parlé, vous voulez vous faire plaisir ? Courez chez GA Bazergi, l'agent exclusif de Maserati au Liban. La Ghibli est déjà disponible au prix de 98 500 USD (hors TVA). Pour une fois que le luxe affiche un prix abordable...

Le projet est extrêmement ambitieux. La prestigieuse marque Maserati quasi artisanale aujourd'hui devrait se transformer en constructeur haut de gamme de premier plan. Traduit en chiffres, il s'agit de passer d'une production de 6 200 exemplaires en 2012 à un objectif de 50 000 en 2015. Première Maserati « abordable » de l'histoire du constructeur au trident avec un tarif débutant à...

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