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Liban

Bras de fer entre Berry et l’Association des banques, sur fond de plainte en diffamation

Le député du bloc du Développement et de la Libération (de Nabih Berry), Hani Kobeïssy, a « gelé » hier la plainte qu'il avait déposée plus tôt contre le président de l'Association des banques du Liban (ABL), François Bassil. Celui-ci avait accusé jeudi les hommes politiques d'avoir causé « la faillite » du Liban. « Si le peuple doit se soulever, c'est contre les hommes politiques qui dilapident les richesses du pays et non contre les organismes économiques qui n'ont aucun intérêt à ce que les citoyens plongent dans la précarité », avait-il asséné dans une interview faisant suite à la décision prise jeudi par l'ABL de fermer toutes les banques vendredi pour protester contre les décisions prises par les commissions parlementaires mixtes. Celles-ci avaient proposé, pour financer la grille des salaires du secteur public, l'adoption de l'article sur la hausse des impôts sur les dépôts bancaires.
Le discours de François Bassil a été perçu par les députés comme les visant directement. Ils n'ont d'ailleurs pas caché leur mécontentement à cet égard jeudi soir lors de la réunion des commissions conjointes.
Un mécontentement que le président de la Chambre Nabih Berry a tenu à faire parvenir clairement hier.
Il a en effet refusé de recevoir une délégation de l'ABL, exigeant de celle-ci des excuses publiques pour « l'attaque menée contre les députés et le Parlement ». « La grève des banques aujourd'hui est assimilable au comportement de celui qui se tire une balle dans le pied », a déclaré le président de la Chambre. Revenant sur « les chiffres faramineux qui reviennent aux banques grâce aux déposants libanais », il a indiqué que « la tentative d'éluder Paris 3 en refusant de payer toute taxe est injustifiée et ne passera pas ».

« La plainte n'a pas été retirée »
Parallèlement, le député du bloc berryste Hani Kobeïssy a porté plainte contre François Bassil pour diffamation. Quelques heures plus tard, il indique avoir gelé sa plainte, « suivant les instructions du président Berry ». « La plainte a été seulement gelée, et pas retirée », a-t-il tenu à préciser par la suite, expliquant que « les propos de François Bassil portent atteinte sans aucun fondement à l'institution du Parlement et à de nombreux hommes politiques ». « Nous nous réservons le droit de porter plainte jusqu'à ce que François Bassil se rétracte sur les propos qu'il a prononcés à l'encontre de chaque homme politique libanais ». Il s'est désolé en outre du « comportement émotif » du président de l'ABL. « Certes, nous souhaitons l'essor des sociétés économiques et bancaires, mais cela ne les empêche pas de contribuer à une part de la taxe imposée aux citoyens libanais », a-t-il conclu.
Entre-temps, c'est le ministre des Finances Ali Hassan Khalil (également député membre du bloc berryste) qui a reçu la délégation de l'ABL. L'entretien, qualifié par les deux parties de « positif », aurait motivé la décision de geler la plainte portée contre François Bassil.
Lors d'une conversation à bâtons rompus avec les journalistes place de l'Étoile, avant la reprise des réunions des commissions conjointes, Ali Hassan Khalil a précisé que la décision du retrait de la plainte « relève du président de la Chambre, puisque la diffamation a atteint l'ensemble du Parlement ». Faisant remarquer en outre que « les bénéfices bruts annuels des banques sont estimés à un milliard 700 millions de dollars US », il a précisé que « les banques paient l'impôt sur le revenu à l'instar de toutes les autres sociétés, et chaque déposant participe au paiement des taxes sur les intérêts bancaires ».

François Bassil
De son côté, François Bassil avait tenu en fin de matinée à préciser la teneur de ses propos, à l'issue de l'entretien de la délégation de l'ABL avec Ali Hassan Khalil à la place de l'Étoile. « Nous n'avons pas accusé les députés de dilapidation de fonds, mais nous avons réclamé des réformes administratives. Et j'en appelle à la sagesse du président Berry », a-t-il déclaré. « Ma déclaration d'hier (jeudi) n'engage que moi », a-t-il précisé, faisant remarquer qu'il n'a « pas attaqué un député précis, ni le président de la Chambre que je respecte ». Néanmoins, « je fais assumer aux députés la responsabilité de défendre les intérêts du peuple et de l'économie. Nous comptons sur le président Berry pour trouver une issue convenable et satisfaisante au débat entre les instances économiques et l'ABL, d'une part, et les commissions mixtes, d'autre part ».
Une conférence s'est ensuite tenue au siège de l'ABL, peu de temps avant la décision de geler la plainte portée contre François Bassil. Ce dernier a déclaré que l'approbation par les commissions parlementaires mixtes notamment de l'article sur la hausse des impôts sur les dépôts aurait des répercussions négatives sur les épargnants et les prêts bancaires.
« La coordination entre le ministère des Finances, la Banque du Liban (BDL) et l'Association des banques du Liban (ABL) a assuré jusqu'à présent la stabilité monétaire et financière », a-t-il déclaré.
« Cette stabilité a engendré une stabilité sociale et celle du pouvoir d'achat des Libanais. Les impôts proposés par les commissions auront des retombées négatives sur les épargnants libanais. Cette hausse des impôts aura aussi des répercussions sur tous les prêts, immobiliers, personnels et ceux concernant l'éducation dont les intérêts augmenteront », a-t-il
ajouté.
Et de souligner que « ces impôts sont imposés dans des circonstances économiques difficiles. Ils constitueront un fardeau pour les ménages ».
M. Bassil a rappelé que l'ABL et les banques n'ont pas lésiné sur les moyens de soutenir le Liban et les Libanais. « Les banques ont participé au financement du Haut Comité de secours, soutenu le Liban durant la conférence de Paris II en octroyant un prêt sans intérêts de 3,2 milliards de dollars à l'État, et accordé un don de 2 millions de dollars à l'armée libanaise et d'autres à l'environnement », a-t-il dit.

Le député du bloc du Développement et de la Libération (de Nabih Berry), Hani Kobeïssy, a « gelé » hier la plainte qu'il avait déposée plus tôt contre le président de l'Association des banques du Liban (ABL), François Bassil. Celui-ci avait accusé jeudi les hommes politiques d'avoir causé « la faillite » du Liban. « Si le peuple doit se soulever, c'est contre les hommes...

commentaires (3)

Les deux ont raison d'une certaine façon, n'est-ce pas ?! En effet, en haussant le taux du précompte mobilier, l’État augmente d'une part ses recettes ; ce qui est excellent ; et incite du même coup les détenteurs de ces capitaux à investir dans l'économie réelle. Au lieu de les laisser se contenter des revenus de leur rente bancaire ; qui est déjà en tout cas plus élevée qu'ailleurs ; tels des rentiers repus se contentant de bâi(y)ller aux corneilles ! Surtout qu'en sus, dans ce cas-ci, le risque d'inflation est minime vu la faiblesse des salaires dans ce bled. Ainsi, dans toute cette histoiiire et ce bazaaar, yîîîh, cette augmentation du taux de prélèvement sur les intérêts bancaires n'est nullement une mauvaise Chooose ni une mauvaise affaiiire ! Et c'est aussi "limpide que l’Œil du Soleil !". Mahééék ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 38, le 12 avril 2014

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Commentaires (3)

  • Les deux ont raison d'une certaine façon, n'est-ce pas ?! En effet, en haussant le taux du précompte mobilier, l’État augmente d'une part ses recettes ; ce qui est excellent ; et incite du même coup les détenteurs de ces capitaux à investir dans l'économie réelle. Au lieu de les laisser se contenter des revenus de leur rente bancaire ; qui est déjà en tout cas plus élevée qu'ailleurs ; tels des rentiers repus se contentant de bâi(y)ller aux corneilles ! Surtout qu'en sus, dans ce cas-ci, le risque d'inflation est minime vu la faiblesse des salaires dans ce bled. Ainsi, dans toute cette histoiiire et ce bazaaar, yîîîh, cette augmentation du taux de prélèvement sur les intérêts bancaires n'est nullement une mauvaise Chooose ni une mauvaise affaiiire ! Et c'est aussi "limpide que l’Œil du Soleil !". Mahééék ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 38, le 12 avril 2014

  • ET FRANçOIS BASSIL A RAISON ! CAR LES DÉPÔTS BANCAIRES VONT SE VOIR DIMINUÉS ÉNORMÉMENT QUAND LES BANQUES PAIENT MOINS D'INTÉRÊTS NETS POUR LES ATTIRER AU LIBAN DONT L'INSÉCURITÉ POLITIQUE FRAPPE DANGEUREUSEMENT L'ÉCONOMIE ET SURTOUT LE SECTEUR BANCAIRE D'UN CÔTÉ, ET DE L'AUTRE SI LES BANQUES REHAUSSENT LES INTÉRÊTS, POUR PALLIER À L'AGMENTATION DE LA TAXE, ELLES SE CONDAMNENT ELLES-MÊMES ET AFFECTENT L'INFLATION PARTANT LA CHÈRETÉ DE LA VIE... SURTOUT QUE DES OFFRES D'INVESTISSEMENTS GARANTIS EN SUISSE ET AILLEURS, À DES INTÉRÊTS BEAUCOUP PLUS ALLÉCHANTS QUE CEUX DES BANQUES LIBANAISES, ONT FAIT LEUR APPARATION DEPUIS CERTAIN TEMPS... MESSIEURS, DANS LE CONTEXTE ACTUEL DES CHOSES, FLÉCHIR DEVANT LES ILLUMINÉS C'EST POUSSER LE PAYS IRRÉVOCABLEMENT SUR LA VOIE DE LA GRÈCE ! PAR ABRUTISSEMENT AIGU... RIEN QUE POUR GAGNER DES VOIX AUX ÉLECTIONS... C'EST CLAIR COMME LE JOUR !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 14, le 12 avril 2014

  • Une simple "société de bienfaisance", quoi, cette ABL et ce "parlement.... à Bérets" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 19, le 12 avril 2014

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