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Liban - Éclairage

Aoun, candidat de la solution ?

L'éditorial du quotidien saoudien al-Riyadh dans son édition de dimanche mérite qu'on s'y arrête tant son contenu est surprenant. Sous le titre évocateur : « De Michel à Michel, le Liban dans l'impasse », l'éditorialiste, qui écrit sous la rubrique « le mot d'al-Riyadh », précise que le général Michel Aoun pourrait bien être le candidat qui a le plus de chances d'être élu président de la République libanaise et cette fois, dans le cadre d'un accord franco-américain. Tout en émettant des réserves sur le passé du général Aoun, l'éditorialiste précise qu'il pourrait être le seul capable d'arriver à des solutions avec l'Iran et la Syrie et leur représentant au Liban, le Hezbollah. Bien que, selon l'éditorialiste, le palmarès de Michel Aoun « n'est pas moins pire que celui des autres candidats », il peut être une partie de la solution et du succès. Il reste aussi l'homme qui peut « contenir la tension confessionnelle » qui atteint son apogée...


Les milieux politiques qui suivent de près le dossier de la présidentielle libanaise estiment que cet éditorial reflète une option de plus en plus sérieuse dans les coulisses internationales. Celle-ci prend pour point de départ une entente entre les Américains et les Russes sur la nécessité de maintenir la stabilité au Liban. Surtout avec la crise syrienne et l'implication de parties libanaises dans la guerre qui se déroule là-bas depuis trois ans, ainsi qu'avec l'afflux de réfugiés syriens, dont certains sont venus avec leurs armes, surtout depuis la chute de Yabroud, et enfin avec la montée en flèche des courants islamistes takfiristes qui ont pris en otages certaines régions du pays. Le pays était donc au bord de l'effondrement et ses institutions étaient bafouées. Il fallait donc à tout prix mettre un terme à l'effritement de l'État pour empêcher l'éclatement du pays, ou pour éviter d'une manière ou d'une autre la mainmise du Hezbollah sur le Liban ou une grande partie de son territoire. Ce qui aurait des répercussions sur d'autres pays de la région. De plus, les milieux politiques relèvent le fait que l'axe occidental est en train de perdre la guerre en Syrie, puisqu'à la quatrième année du conflit, l'opposition syrienne reste divisée et inefficace, vampirisée par les groupes extrémistes, et l'axe occidental et régional qui la soutient est en morceaux : la Turquie et le Qatar sont en conflit ouvert avec l'Arabie saoudite, alors que les États-Unis sont de plus en plus réservés dans leur appui aux factions de l'opposition. En face, l'armée du régime ne cesse de marquer des points et l'axe régional et international qui la soutient est cohérent et solide, même après l'éclatement de la crise en Ukraine. Ce contexte régional et international fait de l'Iran et de la Russie, notamment, d'importants acteurs régionaux. Et des sources diplomatiques russes confient à leurs interlocuteurs libanais que les États-Unis veulent aboutir à une solution rapide en Syrie, alors que la Russie, l'Iran et le régime ne sont pas pressés, convaincus que le temps joue en leur faveur...


C'est dans ce moment régional et international précis qu'intervient la présidentielle libanaise, qui n'a d'ailleurs jamais été une affaire purement interne. Le futur locataire de Baabda devrait donc pouvoir naviguer dans ces eaux troubles et agitées, être à la fois accepté par l'Iran et la Russie, mais aussi par les États-Unis, la France et l'Arabie saoudite, pour ne citer que ces pays... tout en ayant des relations acceptables avec le plus grand nombre de parties internes et en étant crédible à leurs yeux.


C'est dans cet esprit que Aoun pourrait être un candidat qui peut assurer la stabilité du pays, ayant établi un dialogue avec les partenaires régionaux et internationaux et avec les parties internes.
À ceux qui affirment qu'il est qualifié, dans des rapports occidentaux, « d'imprévisible et incontrôlable », les proches du général Aoun affirment que c'est justement une qualité dans le contexte actuel. Après tout, le Liban a fait l'expérience de présidents que l'on croyait « sous contrôle » et les crises ont augmenté au lieu d'être résolues. Dans une situation aussi délicate et sensible sur le plan régional et interne, le président doit être en mesure de rassembler, en ayant la capacité de nouer un dialogue avec toutes les parties. Or selon les proches de Aoun, c'est grâce au dialogue direct établi entre ce dernier et le chef du courant du Futur Saad Hariri que le gouvernement de Tammam Salam a pu voir le jour. Les deux hommes, qui se sont rencontrés à Rome, ont décidé de garder le contact et de se consulter lorsqu'il le faut. Et leur premier contact après de longs mois d'interruption a été un test fructueux, chacun d'eux ayant testé le sérieux de l'autre. De plus, Aoun est en train de faciliter les contacts entre le courant du Futur et le Hezbollah, dont les premiers fruits se sont traduits par l'absence de bataille pour l'élection du président de l'ordre des ingénieurs. En fait, en raison de l'ampleur du fossé qui sépare les deux grandes formations, elles ont besoin d'une troisième partie en mesure de les aider à dialoguer.


C'est donc dans ce cadre qu'il faut placer la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République. Pour ceux qui l'appuient, il s'agit d'une possibilité de solution, non d'un problème à ajouter aux nombreux qui existent déjà. Ceux-là pensent aussi que le général Aoun est le seul, parmi les candidats dont les noms reviennent souvent dans les médias, à avoir ce profil. C'est pourquoi soit l'analyse se vérifie et il est élu, soit il n'est pas candidat...

L'éditorial du quotidien saoudien al-Riyadh dans son édition de dimanche mérite qu'on s'y arrête tant son contenu est surprenant. Sous le titre évocateur : « De Michel à Michel, le Liban dans l'impasse », l'éditorialiste, qui écrit sous la rubrique « le mot d'al-Riyadh », précise que le général Michel Aoun pourrait bien être le candidat qui a le plus de chances d'être élu...

commentaires (8)

S'IL EST ÉLU, LE GÉNÉRALISSIME, IL ME DEVRAIT UNE CHANDELLE... BOUSSOLE ? VOCABULAIRE ? CHANGÉS ? SI OUI, BONNE CHANCE... SINON, LE MOT FINI ENCORE PAR : ANCE !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 11, le 09 avril 2014

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Commentaires (8)

  • S'IL EST ÉLU, LE GÉNÉRALISSIME, IL ME DEVRAIT UNE CHANDELLE... BOUSSOLE ? VOCABULAIRE ? CHANGÉS ? SI OUI, BONNE CHANCE... SINON, LE MOT FINI ENCORE PAR : ANCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 11, le 09 avril 2014

  • C'est simple je serai anti Hezb/Aoun , je vote pour Aoun a la magistrature supreme . Le calcul est simple , on peut rien y faire contre les armes du hezb resistant , ni de sa "desinvolture" en Syrie legitime , je constate au contraire que plus ca dure plus il se renforce et donc devient un danger de plus en plus pressant , pour cela il faut confier le dossier a ceux qu'il ecouterait le plus , entre le phare Aoun et le hezb resistant , il y a une veritable complicite , une confiance qui a traverse les epreuves du temps depuis 2006 , logiquement si je suis mal intentionne je pousse Aoun au pouvoir et j'attendrai 2 choses , soit il arrive la ou tout le monde a echoue soit ils se disputeront entre eux , on dit bien Aoun imprevisible non ? il a plus de chance de l'etre avec son alle qu'avec aucun autre , surtout si son caractere se fait conflictuel ! Quand a l'homme Aoun , c'est un militaire , pas un diplomate , ceci presente 2 avantages , en mat d'armes pour le bien du pays , il s'y connait et pour les armes du hezb il pourra evaluer ce qui convient au pays contre le predateur isrealien et les inconvenients seraient que sur l'internationale le phare Aoun qui n'a pas la langue dans sa poche menera le Liban a des accrochages avec certaines puissances qui , naguere se comportaient en pays conquis , chez nous . On peut pas tout avoir , mais quand on a Scarlett que demander de plus !

    FRIK-A-FRAK

    15 h 07, le 08 avril 2014

  • Nous ne voulons ni de fous ni de criminels, en effet. Mais y a-t-il au Liban des candidats potentiels aux mains propres qui pourraient se présenter sans se faire descendre par les fous et les criminels ?

    Robert Malek

    13 h 00, le 08 avril 2014

  • "je voudrais que l'histoire du Liban soit écrite par les libanais eux mêmes" paroles de GMA.il a bien changé depuis.Maintenant dans le camp du G2néral elle est ecrite par des iraniens, syriens and co.... il a rejoint le clan des magouilles, il a rejoint l'esprit clanique de tous les politiciens libanais. son esprit independant qui faisait sa force n'y est PLUS.Mr le deputé clarifier votre discours si vous voulez acceder à la plus haute fonction de l'etat. je rage et je pleure quand j'entends et je vois tout cela.on es pas sorti de la M......

    Élie Aoun

    11 h 26, le 08 avril 2014

  • BONJOUR MADAME SCARLETT HADDAD. EN FAIT JE CROIS QUE LE GÉNÉRALISSIME EST LE SEUL AUJOURD'HUI, DANS LE CONTEXTE ACTUEL DES CHOSES, QUI PUISSE APPORTER UNE "ACCALMIE" DE SIX ANS AU PAYS, S'IL EST ÉLU À LA PREMIÈRE MAGISTRATURE, ET QUE LE MASTODONTE ET SES ÉLÉPHANTEAUX, TOUT COMME LES RÉGIONAUX, LE RÉALISENT ET POUSSENT DANS CETTE DIRECTION. IL LUI FAUT QUAND MÊME CHANGER DE BOUSSOLE, EN RÉAJUSTANT SES ALTITUDE ET LATITUDE, VERS LA RÉGION LA PLUS TEMPÉRÉE, POUR ËTRE ACCEPTÉ PAR TOUT LE MONDE. IL LUI FAUT AUSSI CHANGER DE VOCABULAIRE. JE CROIS QUE LE GÉNÉRALISSIME A FAIT DÉJÀ D'IMPORTANTS PAS DANS CES DEUX DIRECTIONS. DONC, IL EST LE MIEUX PLACÉ. POUR CEUX QUI N'Y CROIENT PAS ENCORE, JE DIS : LA DONNE IMPOSE LA SOLUTION ! ET NON LE CONTRAIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 58, le 08 avril 2014

  • Ni Aoun ni Geagea ......... Un fou et un criminel .......

    leylaricha

    06 h 13, le 08 avril 2014

  • Le généralissime aurait dû aller, il y a bien longtems, remettre à Hariri un ticket retour, puisqu'il lui avait octroyé un "one way ticket". Que de leçons les hommes politiques ont à apprendre en politique !

    Halim Abou Chacra

    05 h 07, le 08 avril 2014

  • Si Aoun le devient , c est banal pour le Liban...et il sera impuissant...

    CBG

    02 h 39, le 08 avril 2014

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