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Liban - Initiative

Réfugiés syriens : pour le PNUD, le soutien aux communautés hôtes est une priorité

Aider les communautés hôtes, celles qui reçoivent depuis trois ans des réfugiés syriens. C'est ce que le PNUD et la communauté internationale tentent de faire en finançant des projets, notamment dans le Akkar.

Le PNUD a aidé à la mise en place de diverses serres dans le Akkar. Celle-ci est prise en charge par une coopérative agricole qui assure des grains et des espaces à louer à des prix imbattables.

Le Akkar, région la plus pauvre du Liban, a été la première à accueillir des flots de réfugiés syriens au printemps 2011. Leur nombre dans ce mohafazat est actuellement de plusieurs centaines de milliers. Les habitants du Akkar sont aujourd'hui plus que jamais touchés par le chômage. Non seulement les routes vers la Syrie, notamment les illégales d'entre elles, ont été fermées, mais une importante partie de la frontière a été plantée de mines par l'armée syrienne.

Il faut savoir que l'économie dans certains villages reculés avait malheureusement pour base le trafic de produits entre le Liban et la Syrie, notamment du mazout, des médicaments et d'autres biens de consommation.
De plus, nombre de Syriens qui se sont installés au Liban font concurrence aux Libanais, en assurant une main-d'œuvre moins chère, ouvrant épiceries et magasins, ou encore conduisant des taxis.


Quelques mois avant le début de la crise en Syrie, le PNUD avait lancé une série de projets de développement dans le Akkar. Le littoral de la région profite également d'une aide mise en place après la guerre de Nahr el-Bared, nombre de villages limitrophes du camp ayant été touchés par les bombardements.
Aujourd'hui, divers projets se greffent sur le programme déjà adopté et cela pour soutenir les collectivités qui accueillent des réfugiés syriens.

 

(Lire aussi: Le nombre de réfugiés syriens enregistrés au Liban auprès du HCR dépasse le million)


Hrar est un village qui compte 6 000 habitants. Aujourd'hui il accueille un millier de Syriens. « Nous sommes l'une des localités qui comptent le moins de réfugiés dans la région », souligne Khodr Abdelkarim, qui est le directeur de l'école publique de la localité.
Pour lui, comme pour les autres habitants du village, la présence de réfugiés syriens constitue un fardeau. « Le village manque d'eau. C'est à peine si nos ressources nous suffisent. Avec la présence des réfugiés syriens, il y a davantage de consommation », dit-il, exprimant également ses craintes pour la sécurité du village. « Dans les localités voisines, on compte plus de vols... Et puis même si nous sommes voisins, les Syriens sont différents de nous », indique-t-il, sans pour autant accuser les réfugiés syriens des délits dans les localités voisines.

 

(Pour mémoire : A Tripoli, une réfugiée syrienne, au bout du désespoir, tente de s'immoler)


Le PNUD a mis en en place à l'école publique de Hrar, qui accueille 700 élèves libanais et 60 petits réfugiés syriens, un laboratoire, où les élèves peuvent effectuer des expériences lors des cours de physique, de chimie et de biologie. Le projet financé par le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) aide notamment les écoliers syriens à mieux s'intégrer, surtout que les sciences au Liban sont enseignées en langue française, contrairement à la Syrie où la langue d'apprentissage de base est l'arabe.

 

Et des femmes qui accouchent...
À Tell Abbas, c'est un projet agricole qui a vu le jour. Une immense serre a été aménagée et des graines de légumes ont été remises à une coopérative agricole qui regroupe des agriculteurs du littoral du Akkar.
Lancé en 2012, le projet est un succès. La serre, gérée par la coopérative, met à la disposition des agriculteurs des espaces à louer et des graines à des prix imbattables.


Mohammad Masri, membre de la coopérative, souhaite que d'autres serres du genre soient mises en place sur le littoral du Akkar. « Nombres d'agriculteurs doivent attendre leur tour pour planter, mais vu le succès de cette serre, ils se voient souvent obligés d'aller ailleurs, alors qu'ici ils économisent environ 30 % en matière de location d'espace et d'achat de graines », explique-t-il.


Toujours dans le Akkar, mais beaucoup plus haut que Tell Abbas, à Kobeyate, le PNUD a équipé l'hôpital Notre-Dame de la Paix d'une banque de sang. Dans cette localité proche de Wadi Khaled, cet établissement assure des soins à toute la région, et cela notamment dans les domaines de la pédiatrie, la gynécologie, la dermatologie et les maladies du cœur.

 

(Lire aussi : Une campagne libanaise, sur les réseaux sociaux, contre le racisme à l'égard des réfugiés syriens)


Tous les mois, 2 400 tests et analyses sont effectués au laboratoire. Chaque mois également 800 patients sont admis à l'hôpital. La moitié d'entre eux sont des réfugiés syriens.
Le Dr Joseph Freifer, directeur du laboratoire, souligne qu'avant « l'installation de la banque de sang – la première de la région –, les patients devaient se rendre à Tripoli, à plus d'une heure de route ».
Il précise que « le travail de l'hôpital a augmenté de plus de 40 % depuis la crise syrienne. Cela est surtout visible à la maternité, où presque 60 % des femmes qui accouchent sont syriennes. Il y a plusieurs qui sont déjà venues accoucher à deux reprises... à raison d'un enfant par an depuis qu'elles ont quitté la Syrie ». « Il y a même quelques-unes qui ont déjà accouché trois fois à l'hôpital Notre-Dame depuis l'été 2011, c'est-à-dire qu'elles ont eu trois enfants depuis qu'elles ont fui leur pays pour le Liban », note-t-il.
L'hôpital a beaucoup soigné au début de la crise des blessés qui venaient de Syrie, via Wadi Khaled.


D'autres projets ont également vu le jour au cours des derniers mois. Ainsi, le PNUD et l'UNHCR ont entièrement équipé une clinique dentaire à Halba, dans un centre de développement social relevant du ministère des Affaires sociales.
Toujours à Halba un miniterrain de football a été construit et permet aux jeunes et aux adolescents, libanais et syriens, de mieux faire connaissance en partageant des activités ludiques.

 

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