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À La Une - Dans la presse

Le modus operandi des chabiha d'Assad raconté par un ancien pro-régime

"L'idée se résumait à cela : Gardons nos mains propres et créons une force paramilitaire chargée des sales besognes".

Maher el-Assad (à gauche) avec son frère Bachar en 2000 lors des funérailles de leur père Hafez. RAMZI HAIDAR/AFP

Comment et dans quel but ont été créés les chabiha par le régime de Bachar el-Assad? Un ancien partisan du régime baasiste a donné des réponses à ces questions au quotidien britannique The Telegraph.

Présenté sous le pseudo de Abdul Salam, cet ancien pro-Assad affirme avoir été aux premières loges de la création de cette milice qui fait régner la terreur en Syrie. Il explique notamment avoir participé aux réunions lors desquelles le cousin de Bachar el-Assad, Rami Makhlouf, et le frère cadet du président, Maher el-Assad, ont recruté ces miliciens pour les lâcher, dès mars 2011, contre les Syriens soutenant la révolte populaire contre le régime.

Désormais réfugié en Turquie, Abdul Salam explique au Telegraph comment des dirigeants ont été désignés pour commander ces milices à travers la Syrie, comment  des prisonniers condamnés à perpétuité ont été libérés pour rejoindre leurs rangs et comment cette force paramilitaire a été financée et armée.

"Je faisais partie des huit personnes convoquées par Maher el-Assad et Rami Makhlouf à une réunion en 2011, se souvient Abdul Salam dont le nom a été changé pour des raisons de sécurité. Ces deux hommes sont les cerveaux derrière les chabiha : ils nous ont offert de l'argent, des armes et tout ce dont nous avions besoin pour pouvoir agir". 

 

Pendant des décennies, Abdul Salam a été le partenaire de Rami Makhlouf, un homme d'affaires à la réputation sulfureuse et le principal allié financier de Bachar el-Assad. L'empire économique de ce riche entrepreneur s'étend du secteur bancaire à celui des télécoms en passant par l'immobilier. Au début de la révolte, M. Makhlouf était une des cibles des manifestants qui réclamaient dans la rue une démocratisation du régime et la fin de la corruption des élites. Il fait partie de la liste des personnalités du régime Assad visées par des sanctions européennes et américaines. 

(Pour mémoire : Des proches du régime syrien profiteraient des échanges commerciaux)

 

Selon Abdul Salam, ce sont les têtes du clan Assad qui ont été en charge de la répression aux premiers jours de la révolte. C'est Maher el-Assad, le tout-puissant chef la Garde Républicaine et de la 4e division de l'armée en charge de la sécurité de Damas, "qui détenait alors le véritable pouvoir", affirme-t-il.

 

"Lors de la réunion à Damas, MM. Makhlouf et Assad ont fait part de leur inquiétude quant à l'incapacité de l'armée syrienne d'user, sous le regard des médias internationaux, de la force nécessaire pour mater la contestation. L'armée ne peut pas, par exemple, se permettre d'être vue en train de tirer sur les manifestants, raconte Abdul Salam. Leur idée se résumait à cela : Gardons nos mains propres et créons une force paramilitaire chargée des sales besognes". Les autorités syriennes ont toujours démenti l'existence des chabiha.

Selon Abdul Salam, MM. Makhlouf et Assad ont expliqué "que les chabiha devaient terroriser les protestataires. Ils pensaient qu'ainsi, ils pourraient contraindre l'opposition à la soumission et mettre un terme au soulèvement populaire".

 

Les ordres donnés à l'issue de cette réunion étaient clairs et spécifiques. "Ils nous ont dit de tuer les manifestants, qu'ils soient armés ou non, et de torturer à mort ceux que nous arrêtions", indique le Syrien qui affirme avoir déserté en raison de la violence de la répression.

"Maher nous a expliqué que nous pouvions recruter des miliciens parmi les prisonniers détenus à Homs et à Tartous. La plupart des alaouites condamnés à la peine de mort ont ainsi été subitement libérés. Et ils n'avaient pas d'autre choix puisqu'ils étaient payés pour rejoindre les rangs des chabiha", se souvient encore Abdul Salam.

Si le journal britannique précise ne pas être en mesure de vérifier les propos de Abdul Salam, il souligne que les liens du Syrien avec Rami Makhlouf ont été confirmés de sources sûres.

 

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PAS BESOIN DE LE RACONTER... BIEN CONNU DE TOUS LES LIBANAIS DEPUIS LONGTEMPS !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 57, le 25 mars 2014

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Commentaires (2)

  • PAS BESOIN DE LE RACONTER... BIEN CONNU DE TOUS LES LIBANAIS DEPUIS LONGTEMPS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 57, le 25 mars 2014

  • Si tout ce qu'il dit n'est pas sûr , une chose est sûr c'est que lui même, par son récit n'est pas un homme sûr . Il nous raconte ses histoires , mais en fait il n'explique pas pourquoi Bashar est toujours là ! oui , oui Bashar va partir , oui on connait le refrain , à la sainte trinité ou à Pâques ,comme Mabrough !

    FRIK-A-FRAK

    21 h 18, le 24 mars 2014

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