Rechercher
Rechercher

Liban - Trafic d’organes

Scandale en Espagne : le maire libanais voulait un morceau de foie humain à 40 000 euros...

Un "riche Libanais" serait impliqué dans une affaire de trafic d'organes en Espagne. Photo d'illustration AFP

Un riche maire libanais a été arrêté en Espagne, soupçonné d'avoir proposé 40 000 euros à des immigrants pauvres pour leur acheter un morceau de foie parce qu'il avait besoin d'une greffe, la première tentative de trafic d'organes détectée dans ce pays pionnier dans les transplantations, rapporte une dépêche de l'AFP.
« C'est le premier cas que nous avons identifié », a expliqué mercredi dans une conférence de presse le directeur de la police nationale, Ignacio Cosido.
Le directeur de l'Organisation nationale des greffes (ONT), Rafael Matesanz, a salué cette opération contre le trafic d'organes. « C'est un danger, un fléau du XXIe siècle », a-t-il dit.
« Aucun pays n'est totalement à l'abri » et ce cas montre qu'il faut « rester en alerte », a-t-il ajouté, soulignant qu'il y a des régions du monde où le trafic d'organes se fait « quasiment dans l'impunité ».


Au total, cinq personnes ont été arrêtées. Le maire, âgé de 61 ans, a été arrêté le 3 janvier à l'aéroport de Valence et les autres personnes dans les 15 jours qui ont suivi.
Trois sont des Libanais résidant en Espagne et proches du maire. La quatrième est un Palestinien qui vit lui aussi en Espagne depuis 48 ans, a précisé l'inspectrice en chef Esther Maldonado.
Elles ont toutes été remises en liberté sous contrôle judiciaire et certaines d'entre elles ont dû remettre leur passeport, a-t-elle ajouté. Le trafic d'organes est passible de 12 ans de prison en Espagne.


L'enquête débute fin juin 2013, lorsqu'une ONG de Valence, dans l'est de l'Espagne, dont la police n'a pas divulgué le nom, spécialisée dans l'accueil des immigrés, alerte la police.
Elle vient de recevoir le témoignage d'une Algérienne de 28 ans qui a été contactée pour donner une partie de son foie contre 40 000 euros, « sans réaliser vraiment qu'elle était victime d'un délit », a expliqué l'inspectrice.

La police identifie alors deux personnes qui servaient d'intermédiaires et tentaient de recruter d'éventuels donneurs, des immigrés en situation illégale et sans ressources, en leur offrant jusqu'à 40 000 euros.
L'objectif est de réaliser une greffe d'un morceau de foie sur le patient libanais qui souffre d'une insuffisance hépatique chronique et ne peut subir l'opération dans son pays.
Neuf personnes sont sélectionnées et envoyées passer des examens dans une clinique privée de Valence dont la police n'a pas révélé le nom, mais qui n'a pas été mise en cause.
« Ils ont dit qu'ils venaient comme touristes sanitaires pour des examens de contrôle », assure Esther Maldonado.
La facture, de 12 000 euros au total, est payée par une mystérieuse entreprise dont la police ne dit rien « en raison de la procédure judiciaire ». « Il s'agit d'une entreprise commerciale, mais pas dans le domaine sanitaire », selon une source policière.


Un seul candidat est retenu, un Roumain. Mais l'hôpital Clinic de Barcelone, l'un des trois établissements en Espagne capables de pratiquer des greffes de foie provenant de donateurs vivants, rejette son offre.
« Le système a fonctionné. Il n'a pas été établi de relation forte entre le donneur et le récepteur » comme le prévoit la loi espagnole, affirme le Dr Matesanz, précisant que le candidat roumain s'était fait passer pour « le petit ami d'une nièce » du patient.


Au bout du compte, le maire libanais a été greffé en août 2013 grâce à un don de son fils, a ajouté le médecin.
Cette possibilité avait été dans un premier temps écartée car les médecins dans son pays lui avaient dit, à tort, que son fils était trop jeune.


Seules 20 à 30 personnes par an ont reçu une greffe de foie d'un donneur vivant en Espagne ces cinq dernières années.
Numéro un mondial pour le nombre de greffes d'organes depuis 22 ans, l'Espagne a enregistré un nouveau record en 2013, avec 4 279 interventions, malgré les coupes budgétaires dans la santé dues à la crise.
Le succès est dû au nombre élevé de donneurs, qui a atteint 1 655 l'an dernier.

 

Voir aussi notre dossier

Don d'organes : un geste encore timide au Liban

« Avoir fait don des organes de mon fils est un point de lumière dans les ténèbres où nous vivons »

Un riche maire libanais a été arrêté en Espagne, soupçonné d'avoir proposé 40 000 euros à des immigrants pauvres pour leur acheter un morceau de foie parce qu'il avait besoin d'une greffe, la première tentative de trafic d'organes détectée dans ce pays pionnier dans les transplantations, rapporte une dépêche de l'AFP.« C'est le premier cas que nous avons identifié », a...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut