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Liban - Syrie

La libération des religieuses de Maaloula ponctuée de cris « Allah Akbar »

Les treize religieuses du monastère de Sainte-Tècle affirment avoir été « bien traitées » par les éléments du Front al-Nosra qui les détenaient depuis près de cent jours.

Alors qu’à Beyrouth la situation politique reste figée, les religieuses de Maaloula ont célébré hier à Damas leur libération par une messe d’action de grâce voir page 3. Louai Beshara / AFP

Les treize religieuses et leurs trois auxiliaires, enlevées par des jihadistes début décembre du monastère de Sainte-Tècle à Maaloula, en Syrie, ont été libérées dans la nuit de dimanche à lundi en échange de 153 prisonnières détenues par le régime de Bachar el-Assad dans la prison de Adra, grâce à une médiation libano-qatarie.


Une vidéo diffusée hier par l'activiste syrien Hadi Abdallah sur YouTube retransmet l'opération d'échanges des religieuses avec une femme voilée et ses trois enfants à Wadi Ata, localité syrienne située à la frontière avec le Liban. L'on apprendra par la suite que la femme en question est Saja Dlaymé, de nationalité irakienne, épouse d'un haut responsable d'el-Qaëda. La vidéo en question suit les religieuses depuis leur lieu de détention à Yabroud jusqu'à leur arrivée au point de l'échange à Wadi Ata, à la frontière de Ersal, où elles ont été prises en charge par des agents libanais de la Sûreté générale.

 

 

 

Vidéo postée sur Youtube par l'activiste syrien Hadi Abdallah.

 


La vidéo montre d'abord, à Yabroud, un rebelle encagoulé porter une des religieuses, visiblement l'une des plus âgées, dans une voiture. Une autre religieuse salue un homme encagoulé et armé, qu'elle ne manque pas de remercier. Le convoi transportant les religieuses démarre ensuite, formé de véhicules 4x4 dont les chauffeurs affichent par les fenêtres des drapeaux noirs d'al-Nosra. En arrivant en pleine nuit au point de transfert, après un voyage éprouvant de neuf heures, on voit les religieuses avancer vers les services de sécurité libanais, qui à leur tour remettent simultanément aux rebelles une femme prisonnière et ses enfants, deux filles et un garçon.


À peine l'échange achevé, l'un des hommes encagoulés porte joyeusement l'enfant en hurlant « Allah Akbar ». Avec lui, les hommes d'al-Nosra répètent ce slogan religieux. L'un d'eux promet : « Nous ne nous arrêterons pas avant d'obtenir la libération de toutes nos sœurs prisonnières dans les geôles du dictateur. »
« Une femme et ses trois enfants qui étaient emprisonnés ont été libérés les premiers et ont atteint Yabroud », a expliqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane, tandis que 149 autres détenues libérées ont été remises à la Sûreté générale libanaise.

 

(Lire aussi : Saluant le retour des religieuses de Maaloula, Sleiman appelle à la libération de tous les otages)

 

La médiation de Abbas Ibrahim
Alors que l'opération de remise en liberté des religieuses avait piétiné dans la nuit de dimanche à lundi, des informations confirmaient hier le fait que cette opération a failli échouer effectivement. Un reportage diffusé sur la chaîne LBC a rapporté que les éléments du Front al-Nosra ont tenté de modifier l'accord obtenu, en tentant d'abord de convaincre les négociateurs d'une libération partielle des religieuses. À cette demande, le général Ibrahim aurait opposé un refus catégorique. Les kidnappeurs auraient ensuite demandé que la libération des otages ne soit obtenue qu'après la prise en charge de la femme irakienne et de ses deux enfants par le Front al-Nosra. Le général Ibrahim aurait donné l'ordre à ses agents sur le terrain de rebrousser chemin. Voyant le risque de l'échec de l'opération, le Front al-Nosra aurait alors concédé que les remises en liberté de part et d'autre se produisent simultanément.


Après l'échange, les religieuses, vêtues de leur traditionnel habit noir, sont conduites à Masnaa puis de nouveau en Syrie, précisément au poste-frontière syrien de Jdeidet Yabous, où elles sont arrivées dans un état d'extrême fatigue, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Assise sous un grand portrait de Bachar el-Assad, l'une des religieuses a assuré qu'elle et ses compagnes avaient été « bien » traitées pendant leur captivité. Le Front al-Nosra « nous donnait tout ce qu'on demandait » et « personne ne nous a importunées », a-t-elle déclaré, démentant des rumeurs selon lesquelles les ravisseurs auraient obligé les religieuses à ôter leurs croix.
Elles ont été en fin d'après-midi hier à l'église de La Croix à Damas, où une messe a été célébrée à l'occasion de leur retour saines et sauves au pays.

 

(Lire aussi : L'heureux dénouement et les efforts de Abbas Ibrahim salués à l'unisson)

 

« Aucune somme versée »
Notons enfin que le général Abbas Ibrahim a confirmé que l'accord pour la libération des religieuses « impliquait uniquement la remise en liberté de plus de 150 personnes en échange », selon l'Agence nationale d'information.


Le quotidien an-Nahar avait rapporté hier que le Front al-Nosra aurait reçu une rançon de quatre millions de dollars pour libérer les religieuses. Selon le quotidien libanais, la libération des nonnes aurait été retardée par une nouvelle demande émise par les kidnappeurs pour la libération de dix prisonnières supplémentaires.
« Aucune somme n'a été versée » en contrepartie de la libération des nonnes, a souligné le général Ibrahim à la presse, précisant que « les ravisseurs avaient tenté jusqu'à la dernière minute d'obtenir plus de gains », mais que les négociateurs n'avaient pas cédé. Il a également assuré à l'ANI que les efforts se poursuivent pour la libération des deux évêques d'Alep, Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim, enlevés au printemps dernier.


Les efforts de M. Ibrahim pour obtenir la libération des religieuses ont été secondés par le chef des renseignements du Qatar Ghanem Kubeissi, arrivé samedi au Liban et dont le pays est l'un des principaux soutiens de la rébellion en Syrie. Les deux hommes avaient déjà joué un rôle important dans la libération de pèlerins chiites libanais enlevés par les rebelles dans le nord de la Syrie en 2013.

 

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Les treize religieuses et leurs trois auxiliaires, enlevées par des jihadistes début décembre du monastère de Sainte-Tècle à Maaloula, en Syrie, ont été libérées dans la nuit de dimanche à lundi en échange de 153 prisonnières détenues par le régime de Bachar el-Assad dans la prison de Adra, grâce à une médiation libano-qatarie.
Une vidéo diffusée hier par l'activiste syrien...

commentaires (4)

C'est comme chez les chrétiens quand ils sont contents, ils psalmodient alors Ëéh Salééém äah ëéssmâh wou äah ëéssmmôh !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 12, le 11 mars 2014

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Commentaires (4)

  • C'est comme chez les chrétiens quand ils sont contents, ils psalmodient alors Ëéh Salééém äah ëéssmâh wou äah ëéssmmôh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 12, le 11 mars 2014

  • FAUT PAS EXAGÉRER EN DONNANT DE FAUSSES IMPRESSIONS. LE ALLAHOU AKBAR ÉTAIT EN SIGNE DE CONTENTEMENT OU DE VICTOIRE POUR LA LIBÉRATION DE LEURS FEMMES ET ENFANTS DES PRISONS SYRIENNES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 14, le 11 mars 2014

  • On voit la bonte rejaillir de leurs visages , on dirait des Hajje revenues de la Mecque , sans ironie aucune , wallahi ....

    FRIK-A-FRAK

    10 h 18, le 11 mars 2014

  • "On voit les religieuses avancer vers les services de sécurité libanais, qui remettent simultanément aux rebelles une femme prisonnière et ses enfants. À peine l'échange achevé, l'un des hommes encagoulés porte joyeusement l'enfant en hurlant « Allah Akbar ». Avec lui, les hommes d'al-Nosra répètent ce slogan religieux." ! I n c r o y a b l e ! !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 15, le 11 mars 2014

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