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À La Une - Le chiffre de la semaine

De Poutine à Snowden : 278 candidats au Nobel de la paix, un record

"Le nombre de propositions augmente presque chaque année, ce qui illustre un intérêt croissant pour le prix".

Les prix Nobel sont nés de la volonté du savant et industriel suédois Alfred Nobel de récompenser des personnes "ayant apporté le plus grand bénéfice à l'humanité" par leur travail ou leur engagement. Photo AFP

De Vladimir Poutine, actuellement menaçant en Ukraine, à l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden en passant par l'adolescente pakistanaise anti-talibans Malala, un nombre record de candidats sont en lice pour le prix Nobel de la paix 2014 qui sera attribué en octobre prochain à Oslo. D'ici à l'annonce du nom du lauréat le 10 octobre, le comité Nobel devra passer au crible un total de 278 candidatures très variées, a annoncé mardi à l'AFP son influent secrétaire, Geir Lundestad.

Le précédent record avait été battu l'an dernier avec 259 candidatures. Le prix était alors allé à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) impliquée à l'époque et aujourd'hui encore dans le démantèlement de l'arsenal d'armes chimiques du régime syrien.

 

"Le nombre de propositions augmente presque chaque année, ce qui illustre un intérêt croissant pour le prix", a déclaré M. Lundestad. "Nous recevons des nominations d'absolument partout dans le monde", a-t-il ajouté.

 

Le comité Nobel s'est réuni mardi pour la première fois de l'année afin d'examiner les candidatures qui, pour être valides, devaient être envoyées avant la date-limite du 1er février. Comme à l'accoutumée, le comité n'a pas soufflé mot sur l'identité des prétendants, se contentant seulement d'indiquer que 47 d'entre eux étaient des organisations.

 

Lors de leur première réunion, les cinq membres du comité ont eux-mêmes la possibilité de proposer des candidats en plus des noms proposés par les parrains habituels: parlementaires et ministres de tous les pays, certains professeurs d'université, anciens lauréats, membres de certaines organisations internationales...

 

Si la liste des candidats est tenue secrète pendant au moins 50 ans, les parrains peuvent choisir de dévoiler publiquement le nom de leur "poulain". Le président russe Vladimir Poutine est ainsi présumé figurer parmi les candidats : en octobre, des personnalités russes avaient proposé sa candidature, faisant valoir son rôle dans la crise syrienne. Des frappes américano-françaises contre la Syrie, en représailles à une attaque chimique contre la population, avaient été évitées quand l'ex-agent du KGB avait suggérer de placer sous contrôle international l'arsenal chimique du régime de Bachar el-Assad.

 

Être proposé pour le Nobel est relativement aisé puisque des milliers de personnes sont habilitées à déposer des candidatures : des parlementaires et des ministres de tous les pays, certains professeurs d'université, anciens lauréats, des membres de certaines organisations internationales et des membres du comité Nobel eux-mêmes lors de leur première réunion qui a eu lieu mardi. Le comité insiste cependant sur le fait qu'être proposé ne constitue pas une quelconque forme de reconnaissance de sa part.

 

Malala encore en piste

Parmi les autres candidatures hautement probables figure l'ex-consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, Edward Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie et accusé d'espionnage et de vol de documents officiels dans son pays après avoir révélé les pratiques américaines de surveillance.

Autres donneurs d'alerte ou traîtres, selon les points de vue, Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, et l'ex-soldat américain Chelsea Manning ont aussi été, semble-t-il, proposés.

Au nombre des favorites l'an dernier, la jeune Malala Yousafzai, 16 ans, rescapée miraculeuse d'une attaque des talibans devenue une icône universelle du combat pour l'éducation des filles, est également de nouveau dans la course.

Parmi les noms déjà proposés dans le passé et vraisemblablement encore candidats cette année, figurent celui du militant bélarusse Ales Beliatski, actuellement derrière les barreaux, et du médecin congolais Denis Mukwege qui soigne des femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo.

Directeur de l'Institut de recherche sur la paix à Oslo (Prio) et observateur attentif des prix Nobel, Kristian Berg Harpviken a fait du pape François son favori cette année "pour son œuvre de redistribution des richesses en faveur des démunis". S'il est l'un des rares experts à oser donner son pronostic sur l'identité du lauréat, M. Harpviken n'a jusqu'à présent jamais tapé dans le mille.

Interrogé sur l'actualité tendue en Ukraine, il a jugé difficile de distinguer dès à présent une organisation ou un individu susceptible de jouer un rôle majeur pour la paix dans cette région dans les mois à venir. "La situation dramatique dans laquelle se trouve l'Ukraine peut influencer la réflexion du comité Nobel mais je ne vois pas à ce stade de candidat précis qui se dégage", a-t-il expliqué à l'AFP.

Parmi les autres pistes, les processus de paix en Birmanie ou en Colombie pourraient être récompensés d'un Nobel en cas de percée, a-t-il aussi estimé.

 

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