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Mode

Le Blog

Samar Youssef-Seraqui de Buttafoco, qui tient un blog de mode sous le titre « Une Libanaise à Paris », nous fait part de ses impressions sur la « PFW ». À son programme, Rabih Kayrouz, Élie Saab, Rochas et Dior.

Cette semaine à Paris, la mode s'est intéressée à l'essentiel : la vraie vie. Tout a commencé par le carton Chanel qui nous promettait un décor digne d'un supermarché géant dédié à la ménagère de moins de cinquante ans. Tous les fantasmes étaient dès lors permis : le « Coco-Clean » pour nettoyer les parquets en point de Hongrie d'un appartement haussmannien et pourquoi pas un « Coco-Cola » pour se désaltérer en faisant nos courses... Reste à savoir si la maison obtiendra les autorisations juridiques de la célèbre marque de soda, c'est aussi ça la vraie vie : des codes et du commerce. Les stylistes libanais ont aussi fait le déplacement. Amine Jreissaty, fraîchement atterri en provenance de Beyrouth et aussitôt plongé dans la frénésie parisienne, appelle Rabih Kayrouz pour lui proposer un coup de main et au passage découvrir avant tout le monde ses silhouettes de l'automne-hiver prochain... Toujours entre deux cultures, le créateur a décidé de faire découvrir sa ville, Batroun, en la jumelant à Barbès, le dernier quartier multiculturel de Paris. Aux habitants de la rue de Rochechouart, il a emprunté le burnous, un manteau en laine long avec une capuche pointue et sans manche. Mais avec son sens pratique, Rabih Kayrouz en épure les lignes et la découpe. Il transpose l'emmanchure sur un manteau masculin ou une robe droite et graphique.
Pour celles qui rêvent de porter une robe de princesse Élie Saab, le créateur a mis en ligne le 3 mars, jour de son défilé, son e-magazine. « Solairement » baptisé The Light of Now, il a pour ligne éditoriale la culture contemporaine et l'univers de la maison.
Alors que les créateurs libanais s'allègent de tout ce qui brille, les lignes précises de Rochas s'enrichissent de broderies et de rivières de strass. Les tops à basques, les jupes corolles en brocard et les pardessus oversized sont superposés. Des mille-feuilles textiles aux délicieux camaïeux pâles et subtils de camel, jaune, rose poudré, bleu ciel. Un premier opus pour l'Italien Alessandro Dell'Acqua qui rappelle la french attitude que Marcel Rochas a imposée à la fin des années 40. Avec la petite robe rose de Dior, on évoque l'éternel retour de Nietzsche. En gros : « Habille-toi en sorte que tu puisses souhaiter t'habiller pareil tous les jours ! » En 1955, le photographe anglais Norman Parkinson, qui a alimenté l'âge d'or de la couture d'après-guerre, immortalisait Audrey Hepburn dans une robe de jour rose clair, placée devant un fond de fleurs couleur fuchsia. En 2013, Nathalie Portman avec sa robe rose pâle prend la pose devant l'objectif de Tim Walker. Derrière elle un mur composé d'un dégradé de roses pour la campagne du parfum Miss Dior Chérie. Et, à son tour, Raf Simons a sublimé les codes génétiques de la maison Dior avec sa petite robe rose. La mode a aussi ses valeurs, les robes du créateur italien Giambattista Valli s'arrêtent aux genoux, car même si les filles qui les portent sont bien faites, elles sont avant tout chic et de bonne vertu. « Montrer les cuisses, oui... mais les genoux, jamais ! » comme disait Coco Chanel.

Cette semaine à Paris, la mode s'est intéressée à l'essentiel : la vraie vie. Tout a commencé par le carton Chanel qui nous promettait un décor digne d'un supermarché géant dédié à la ménagère de moins de cinquante ans. Tous les fantasmes étaient dès lors permis : le « Coco-Clean » pour nettoyer les parquets en point de Hongrie d'un appartement haussmannien et pourquoi pas un...

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