En janvier 2013, l'Association Métropolis, en collaboration avec l'Institut français du Liban, rendait hommage à l'un des plus grands cinéastes de l'Hexagone en présentant une série de projections pour son 90e anniversaire. La jeune et moins jeune génération beyrouthine avait ainsi l'occasion de connaître la personnalité multiple d'Alain Resnais. Une filmographie multiple et éclectique, car comment expliquer que celui qui a réalisé Hiroshima mon amour était le même que celui qui a mis en scène On connaît la chanson et qu'est-ce qui rapprocherait Les Herbes folles de Smoking no Smoking ? Si herbe folle dans ses humeurs il était pourtant chêne dans ses amitiés et ses amours. En effet, depuis 1998, son actrice fétiche Sabine Azéma était devenue sa compagne dans la vie après Florence Malraux et il aimait à s'entourer toujours dans ses films de Pierre Arditi et d'André Dussolier, et par la suite de Lambert Wilson.
Se souvenir d'Alain Resnais et de sa tignasse blanche, ses grandes lunettes noires, sa chemise rouge et ses baskets. Ce jeune fringant n'a cessé de gravir les marches du Festival de Cannes. Il n'a cessé de créer. Il n'a cessé de s'amuser. Jusqu'à son dernier souffle. En 2012, il convie ses acteurs préférés à sa propre veillée funèbre dans Vous n'avez encore rien vu, et toutes les scènes d'une pièce d'Anouilh sont réinterprétées par des partenaires différents. Il aimait, dit-on, à faire revenir les morts. Comme quoi, malgré son départ, Alain renaît encore et toujours.
C.K.
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