Recherche d’identité

Dallas Buyers Club,

de Jean-Marc Vallée

Avec Matthew McConaughey et Jared Leto

L'action se situe au Texas, en plein dans les années 80, où rodéos, badboys et poulettes rythment la vie texane. Un homme du nom de Ron Woodroof, n'ayant pas encore atteint la quarantaine, hétéro à souhait et homophobe de surcroît voit sa vie bouleversée quand les médecins lui annoncent qu'il est séropositif et qu'il n'a que trente jours à vivre. Lâché par ses amis, mis au banc de la société (le sida étant encore une maladie méconnue, suscitant paranoïa, peur et même humiliations), Woodroof va devoir se battre contre une bureaucratie médicale incompétente et chancelante. Décidant de prendre son mal en main, il va, en compagnie d'autres malades, rechercher d'autres soins palliatifs et survivre sept ans. Mis en scène par le Québécois Jean-Marc Vallée, Dallas Buyers Club nous plonge dans l'ambiance de ces années-là tout en narrant l'histoire de l'amitié née entre ces hommes au bord du gouffre. Un film taillé à la mesure de deux acteurs, dont la magnifique performance leur a valu un double Golden Globe et un double oscar (meilleur acteur principal Matthew McConaughey et meilleur second rôle pour Jared Leto). Si le scénario manque d'aspérités, les deux comédiens portent cependant le film sur leurs épaules et envahissent tellement l'écran qu'on a l'impression de ne voir qu'eux. Mc Conaughey semble faire peau neuve depuis quelque temps et rebondir vers une carrière plus flamboyante et plus intéressante.

Cinemacity (Dora et Beirut Souks), Empire Dunes/Première/Galaxy, Espace, Vox B.C. center, Cinemall

Les Garçons et Guillaume à table,

de Guillaume
Gallienne

Avec Guillaume Gallienne, Françoise Fabian et André Marcon

Le sociétaire de la Comédie-Française signe là une première œuvre, tirée de son spectacle éponyme. Une comédie populaire, peut-être la plus désopilante de l'année, mais aussi l'une des plus touchantes qui lui a valu récemment cinq césars : césars du meilleur film, du meilleur premier film, du meilleur acteur, de la meilleure adaptation et du meilleur montage.
« Le premier souvenir que j'ai de ma mère, c'est quand j'avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : "Je t'embrasse ma chérie" » ; eh bien disons qu'entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus. C'est ainsi que Gallienne commence son spectacle. Histoire du coming-out d'un hétéro ? On peut ainsi le dire. L'histoire est celle d'un malentendu : un petit garçon fasciné par sa mère, à qui il ressemble étrangement, grandit dans le fantasme (largement encouragé par sa maman) d'être une fille. On a toujours cru qu'un garçon efféminé était nécessairement un homosexuel, et c'est à partir de ce préjugé que toute la famille et par la suite amis et entourage vont considérer Guillaume. Au théâtre, l'acteur endossait tous les personnages. Dans le film, il est seulement Guillaume à tous les âges et... sa mère vénérée, qu'il interprète en portant perruque, lunettes et tailleur-pantalon. Gallienne ne verse jamais dans le vulgaire même dans des scènes risquées comme celle du « lavement ». Tout en pudeur et avec un dialogue drôle et subtil à la fois, il brosse son autoportrait sans reproches à quiconque et rend également hommage à toutes les femmes de sa vie, ses tantes, sa mère...

Cinemacity  (Dora et Beirut Souks), Metropolis Empire Sofil/Première, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh