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Irak: le chef de la diplomatie turque ouvre une conférence en parlant kurde

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, dont le gouvernement a connu un long conflit avec les rebelles kurdes, a reçu des ovations mardi lors d'une conférence au Kurdistan irakien pour l'avoir ouverte en langue kurde.

"Je suis heureux d'être à ce forum à Souleimaniyeh", a déclaré en kurde Ahmet Davutoglu à un rassemblement d'universitaires et de politiciens à l'Université américaine d'Irak dans cette deuxième ville de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.

Le fait qu'il se soit exprimé en kurde, une langue très rarement parlée par les hommes politiques turcs, a suscité des applaudissements et des acclamations de l'audience.

"Cela vient de mon coeur vers le vôtre", a indiqué le ministre, cette fois en anglais, en référence à ses propos en kurde.

M. Davutoglu a ajouté qu'il espérait que le président irakien Jalal Talabani, un Kurde, se remette rapidement de son attaque cérébrale, il y a plus d'un an, depuis laquelle il est hospitalisé en Allemagne.

Son homologue irakien Hoshyar Zebari, un Kurde, a pour sa part indiqué plus tard que les mots en kurde de M. Davutoglu constituait un "grand, grand changement".

"Il y a trois décennies (...) Leyla Zana était emprisonnée (en Turquie) parce qu'elle voulait prêter serment en kurde", a rappelé M. Zebari.

Mme Zana, figure emblématique de la lutte pour les droits des Kurdes en Turquie, avait fait scandale en 1991 au Parlement en prononçant une seule phrase en kurde lors de la cérémonie de prestation de serment.

Elle avait été arrêtée trois ans plus tard puis libérée en 2004.

En 1984, le Parti des travailleurs du kurdistan (PKK) a déclenché une rébellion sécessionniste dans le sud-est de la Turquie, région pauvre et sous-développée, peuplée majoritairement de Kurdes. Le conflit a fait plus de 45.000 morts depuis cette date, selon l'armée turque.

Le PKK a proclamé en mars 2013 un cessez-le-feu après des négociations secrètes avec les services de renseignement turcs.

Mais le processus de paix s'était enlisé en septembre, les rebelles kurdes accusant les autorités turques de n'avoir pas mis en oeuvre des réformes promises destinées à renforcer les droits de la minorité kurde.

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, dont le gouvernement a connu un long conflit avec les rebelles kurdes, a reçu des ovations mardi lors d'une conférence au Kurdistan irakien pour l'avoir ouverte en langue kurde.
"Je suis heureux d'être à ce forum à Souleimaniyeh", a déclaré en kurde Ahmet Davutoglu à un rassemblement d'universitaires et de politiciens à l'Université...