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Liban - Éclairage

Le Hamas rassure la Ligue maronite : Pas de politique palestinienne au Liban

En dépit du blocage politique actuel, des contacts sont en train d'être établis discrètement entre des parties chrétiennes et des parties palestiniennes pour tenter de dégager une ligne d'entente qui servirait de filet de sécurité au Liban. C'est d'autant plus important que certains camps palestiniens sont considérés comme des foyers de tension potentiels, en abritant des groupes extrémistes et en empêchant les forces étatiques libanaises d'arrêter des repris de justice. De plus, certains kamikazes qui ont exécuté récemment des attentats-suicide au Liban sont aussi des Palestiniens, alors que l'un des chefs présumés du groupe d'el-Qaëda, les Brigades Abdallah Azzam, est le Palestinien Toufic Taha. Toutes ces données, et surtout le fait que les camps restent des lieux de misère totale qui favorisent l'expansion des groupes extrémistes, rendent indispensable l'établissement d'un dialogue constructif et profond entre les Libanais et les Palestiniens pour mettre un terme à la méfiance réciproque qui remonte aux années 70 et qui n'a jamais été réellement surmontée.


C'est dans ce cadre que le représentant du Hamas, Ra'afat Morra s'est rendu récemment au siège de la Ligue maronite pour une discussion franche avec ses membres, notamment son président l'ancien bâtonnier Samir Abillama. De même, une réunion s'est tenue entre une délégation du FDLP et la commission des relations avec « les partis nationaux » au sein du CPL.


Mais si le CPL a déjà amorcé un dialogue avec différentes composantes palestiniennes, pour la Ligue maronite, le thème était nouveau, et chaque partie a exprimé ses appréhensions et ses craintes. Les membres de la Ligue ont posé des questions directes à leur interlocuteur. Le représentant du Hamas a ainsi précisé que le problème avec l'État libanais est qu'il aborde le dossier palestinien sous deux angles, d'abord, avec la mentalité qui prévalait dans les années 70, ensuite avec une approche ponctuelle sans vision globale. Le représentant du Hamas a précisé que la situation a pourtant changé. Il n'y a plus Abou Ammar (Yasser Arafat), ni Abou Ayad, ni Abou Jihad. Ceux-ci avaient un programme politique au Liban, en accord avec certaines parties libanaises. De plus, le Fateh n'est plus l'organisation la plus puissante chez les Palestiniens, notamment ceux de la diaspora. En dépit des efforts déployés par la Commission libano-palestinienne et son chef Khaldoun Charif, les problèmes restent entiers entre les Palestiniens et les Libanais. Les Palestiniens sont toujours perçus comme des fauteurs de troubles. De même, côté promesses libanaises, il y a beaucoup de paroles et peu d'actes.


Le représentant du Hamas a insisté sur le fait que le climat entre les Libanais et les Palestiniens reste négatif bien que la coopération soit totale entre l'armée et ses services de renseignements, d'un côté, et les différentes factions palestiniennes, de l'autre. Les groupes qui effectuent des attaques contre les Libanais et leur armée sont isolés et minoritaires au sein des camps. Ils sont d'ailleurs étroitement surveillés par les différentes organisations. Mais bien entendu, il n'est pas possible d'éviter à cent pour cent les agressions et les infractions à la loi libanaise. Toutefois, il faut aussi signaler que les récents attentats terroristes qui ont frappé le Liban ont montré que parmi ses auteurs, il y a aussi des Libanais et des Syriens, sans doute plus que les Palestiniens. Il est donc temps d'en finir avec les idées reçues et les préjugés sur les Palestiniens qui n'ont nullement l'intention, selon le représentant du Hamas, de rééditer les expériences passées au Liban.
Au sujet de la menace de l'implantation des Palestiniens au Liban, qui hante les Libanais et en particulier les chrétiens, Ra'afat Morra a affirmé que les Palestiniens dans leur grande majorité ne veulent pas renoncer au droit au retour, même si certaines parties palestiniennes se montrent pragmatiques sur le sujet et ne se soucient plus de préserver ce droit. Il a ajouté qu'en réalité, sur les 450 000 Palestiniens enregistrés au Liban en tant que réfugiés auprès de l'Unrwa, seuls 240 000 sont effectivement là, les autres ayant enregistré leurs noms pour préserver leurs droits tout en étant à l'étranger. À ces 240 000, il faut ajouter 30 000 venus du camp de Yarmouk en Syrie. Mais ceux-là ne veulent absolument pas rester au Liban car ils bénéficient de plus de droits en Syrie et d'un statut de loin préférable à leurs conditions de vie au Liban.


Le représentant du Hamas s'est donc voulu rassurant et il a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées, soucieux d'effacer l'image négative que les Libanais ont des Palestiniens. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de l'ouverture d'une nouvelle page dans les relations libano-palestiniennes par le biais d'un dialogue profond. Cet effort vise à banaliser les contacts entre les Palestiniens et les différentes formations libanaises en en faisant une démarche normale. Mais tous ces efforts, aussi louables soient-ils, ne peuvent pas effacer les craintes des Libanais – et des Palestiniens d'ailleurs – à l'égard du processus actuellement en cours entre l'Autorité palestinienne et les Israéliens, avec l'accord d'un courant du Hamas, sous la houlette du secrétaire d'État américain John Kerry. D'autant que ce processus ne prévoit pas le droit au retour des Palestiniens et qu'il est en train de progresser en douce alors que le monde entier, et arabo-musulman en particulier, est occupé ailleurs...

En dépit du blocage politique actuel, des contacts sont en train d'être établis discrètement entre des parties chrétiennes et des parties palestiniennes pour tenter de dégager une ligne d'entente qui servirait de filet de sécurité au Liban. C'est d'autant plus important que certains camps palestiniens sont considérés comme des foyers de tension potentiels, en abritant des groupes...

commentaires (7)

OK,OK faut donc pas dire ce que j'ai dit...faut pas dire que je me sens humilié rien que de savoir qu'ils prononcent le mot Liban...je le dis donc pas. Faut pas dire que ces gens là n'ont aucune latitude pour parler du Liban en quoi que ces soit.Je ne le dirais donc pas. Faut pas dire que la Ligue Maronite se dévalorise en recevant simplement de pareils parasites. Je ne le dirais donc pas. En fait, je n'ai rien dit, n'est ce pas?

GEDEON Christian

19 h 22, le 05 mars 2014

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Commentaires (7)

  • OK,OK faut donc pas dire ce que j'ai dit...faut pas dire que je me sens humilié rien que de savoir qu'ils prononcent le mot Liban...je le dis donc pas. Faut pas dire que ces gens là n'ont aucune latitude pour parler du Liban en quoi que ces soit.Je ne le dirais donc pas. Faut pas dire que la Ligue Maronite se dévalorise en recevant simplement de pareils parasites. Je ne le dirais donc pas. En fait, je n'ai rien dit, n'est ce pas?

    GEDEON Christian

    19 h 22, le 05 mars 2014

  • Quand est-ce que entendra-t-on dire, enfin, pas de politique Per(s)cée iranienne au Grand-Liban ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 47, le 04 mars 2014

  • Depuis quand ..ces mécréants ont des conditions a poser ...? dégagez ...!

    M.V.

    16 h 17, le 04 mars 2014

  • DORMEZ SUR LES DEUX OREILLES... FOI DE HAMAS ON SERT DORÉNAVANT DU HUMMOS AI LIEU DE ROQUETTOS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 07, le 04 mars 2014

  • La presence palestinienne est un probleme pour tous les libanais , pas que les Xtiens , meme si ces derniers sont ceux qui ont declenche la 1ere resistance a une implantation etrangere . Je ne reviendrai pas sur les erreurs commises par la naivete des forces Kataeb a s'allier avec les israeliens de beghin , mais l'idee 1ere et definitive etait de les rendre a l'expediteur si ca n'etait pas de les controler militairement. Ils sont a la merci de predateurs et sont aptes a se vendre au plus offrant voir meme a leurs bourreaus parfois , pauvre peuple qui n'a pas eu le leader que d'autres ont eu , comme ben gourian pour les juifs et H.N pour le Liban .Il paye tous les jours le prix fort d'avoir ete au mauvais endroit au mauvais moment , la proie d'une politique criminelle pratiquee en occident et facturee au M.O .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 00, le 04 mars 2014

  • Ouf, on est momentanément "sauvé" de ce ôté-là(h) ! Reste, malheureusement, la fakkîhàRienne de ce hézébbb-là() !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 49, le 04 mars 2014

  • LIBANAIS, RASSUREZ-VOUS ! AU LIEU DE DIX VOUS RECEVREZ HUIT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 11, le 04 mars 2014

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