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Culture

« Ya d’la joie » avec Nabil Khemir

Avec Nabil Dous à la batterie, Hatem Gafsia à la basse et Rafik Gharbi au clavier, le musicien tunisien Nabil Khemir a fait vivre au public du festival dans la salle du Crystal Garden une soirée orientale très jazzy. Barcha, Barcha !

Photo Roland Ragi.

Il est d'habitude de voir un luthier assis sur une chaise, égrenant son oud, cet instrument au dos rond, l'œil mi-fermé. Pour la soirée du samedi, c'était un autre cas de figure. Non seulement le musicien était debout, l'œil rieur, voire taquin, mais surtout son instrument était plat, muni étrangement de deux manches. C'est que Nabil Khemir, enfant de Tunis, et après des années de recherches musicales, a créé ce modèle en 2004, qu'il a fait fabriquer par la suite aux Pays-Bas. Cet instrument est une sorte d'assemblage de la guitare électrique occidentale avec son homologue oriental, le luth. En l'appelant «rayjan» (rayon d'improvisation musicale), le musicien savait bien qu'il allait travailler dans le registre de la joie. En effet, ce sont des sons pleins de gaieté qui sont émis par ce luth/guitare. Pinçant ses cordes, l'artiste fait souffler tantôt un vent «chargui», chaud et enveloppant, et tantôt des alizés provenant de l'Occident avec ses rythmes effrénés.
La soirée démarrera d'ailleurs sur un rythme trépidant avec Sahrya. Pour le second morceau intitulé Parfum d'Orient et d'Occident, Khemir avoue que la composition a été récompensée aux États-Unis alors qu'elle avait été refusée en 2004 dans son propre pays. Suivront par la suite des morceaux comme Arouss el-bahr, Nadam, Gharam, mais aussi Shourouk, un morceau musical lumineux où l'on devine le lever du soleil. Le musicien est intrépide. Il dialogue par les harmonies avec son groupe, mais s'adresse aussi à son public et les prend par surprise avec des sons nouveaux et inédits. Il raconte des histoires d'enfant du pays en créant une atmosphère légère et conviviale.
Enfin, il terminera ce récital d'une heure et demie, qui s'est déroulé sans pause mais avec un bis de la fin, par « I will never give up », une sorte de défi à tous les détracteurs qui lui reprochent de mélanger Orient et Occident. C'est qu'il est déterminé Khemir à aller de l'avant et à ne pas se laisser abattre. Si son registre se panache de multiples tonalités, le musicien n'oublie certainement pas ses racines et sa tradition musicale tunisiennes. C'est en effet avec Sidi Mansour, la chanson la plus populaire de Tunis, que Nabil Khemir et son trio clôtureront le spectacle. Une version néanmoins revisitée... par la touche Khemir.

Il est d'habitude de voir un luthier assis sur une chaise, égrenant son oud, cet instrument au dos rond, l'œil mi-fermé. Pour la soirée du samedi, c'était un autre cas de figure. Non seulement le musicien était debout, l'œil rieur, voire taquin, mais surtout son instrument était plat, muni étrangement de deux manches. C'est que Nabil Khemir, enfant de Tunis, et après des années de...

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