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À La Une - Eclairage

Quand les USA sont bienveillants face au renversement de régimes élus démocratiquement...

Pour Kerry, "il n'y avait pas de démocratie" en Ukraine sous le régime Ianoukovitch.

John Kerry, secrétaire d'Etat des Etats Unis. NICHOLAS KAMM/AFP

Destitutions des présidents égyptien et ukrainien, manifestations antigouvernementales en Thaïlande et au Venezuela: les puissances occidentales, Etats-Unis en tête, semblent bienveillantes face à la contestation ou au renversement de régimes élus démocratiquement, mais jugés illégitimes par des révoltes populaires.

 

Le secrétaire d'Etat John Kerry a fait écho cette semaine à cette possible évolution en profondeur de la diplomatie américaine, confrontée à une multiplication des crises politiques dans le monde, où des gouvernements désignés par les urnes sont ébranlés -et parfois renversés- par la rue.

Le responsable américain a en effet dressé des parallèles entre les manifestations du printemps 2013 en Egypte ayant entraîné l'arrestation par l'armée du président islamiste élu Mohamed Morsi, celles pro-européennes de Kiev qui ont conduit au départ et à la destitution du président Viktor Ianoukovitch et les mouvements hostiles au président vénézuélien Nicolas Maduro ou à la Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra.

John Kerry y décèle "un incroyable désir de modernité, de changement et d'alternative, un mouvement qui traverse la planète bien plus rapidement que la prise de conscience et la réponse que peuvent y apporter les dirigeants". Et le fait que les chefs d'Etat et de gouvernement égyptien, ukrainien, vénézuélien ou thaïlandais avaient reçu l'onction du suffrage universel n'y change rien: "Une démocratie ne se définit pas seulement par une élection", a-t-il noté. "Dans la plupart des cas, on a des élections, mais sans réforme, avec une forte corruption et du népotisme, et, au final, une énorme distorsion du processus démocratique", a-t-il insisté.

 

Compassion pour les mouvements populaires

Pour autant, Américains et Européens encouragent-ils, appuient-ils concrètement des révoltes populaires, voire cautionnent-ils le renversement de régimes jugés trop corrompus ou répressifs?

Mark Schneider, vice-président de l'International Crisis Group à Washington, ne pense pas que les Occidentaux aillent aussi loin. "Les Etats-Unis et l'Union européenne ressentent beaucoup de sympathie, de compassion -que l'on doit distinguer d'un véritable soutien-" pour ces mouvements de contestation, notamment en Ukraine et en Egypte, dit-il à l'AFP. Bien sûr, pointe l'analyste, "les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d'autres jugent de manière négative les régimes qui violent les droits de l'homme ou qui sont corrompus (...) mais il est rare qu'ils aillent jusqu'à soutenir des actions violentes" contre ces gouvernements.

 

En Egypte, Washington avait accepté en se pinçant le nez la première élection démocratique en 2012 du président issu des Frères musulmans Mohamed Morsi. Les Américains l'avaient même poussé à mener des réformes économiques et politiques. Mais le président Morsi "s'est éloigné de la démocratie en gouvernant par décret", a dénoncé M. Kerry, lequel avait fait grand bruit l'été dernier en jugeant que l'armée était intervenue pour "sauver la démocratie".

L'administration américaine n'a jamais qualifié de coup d'Etat le renversement de M. Morsi. Mais Washington se trouve maintenant dans l'embarras face à un régime intérimaire égyptien installé par les militaires et qui a réprimé les partisans du chef d'Etat déchu.

 

En Ukraine non plus, "il n'y avait pas de démocratie" sous le régime Ianoukovitch, selon M. Kerry, pour qui cette ex-République soviétique était mise en coupe réglée par "une formidable kleptocratie, qui ne laissait aucun espace à l'opposition".

Washington s'est défendu cette semaine d'avoir "encouragé" les manifestations "spontanées" pro-européennes, bien que la secrétaire d'Etat adjointe pour l'Europe Victoria Nuland fut hyper-active, y compris en venant distribuer en décembre des gâteaux aux manifestants à Kiev.

 

"Jeunes démocraties"

L'intellectuel français Jacques Attali, qui fut le conseiller du président François Mitterrand, se demande aussi, dans son blog du magazine L'Express, ce "que doit faire le peuple quand la démocratie est ainsi trahie par ceux qu'elle porte au pouvoir". "Le peuple doit agir, manifester, rappeler les dirigeants à leurs promesses. Et, s'il ne parvient pas à les convaincre, les renverser", répond sans ambages l'écrivain. "Les peuples égyptien et ukrainien, comme d'autres avant eux, ont eu raison de le faire. D'autres encore s'engagent, pour de bonnes raisons, dans la même direction, en particulier en Thaïlande et au Venezuela", approuve-t-il.

 

En Thaïlande, monarchie constitutionnelle depuis 1932 où alternent élections et coups d'Etat, les manifestations antigouvernementales depuis quatre mois sont symptomatiques des carences des "jeunes démocraties", où le principe d'alternance politique n'est pas intégré par les partis, analyse le politologue Paul Chambers.

Les Etats-Unis, alliés militaires de Bangkok, renvoient toutefois les deux camps dos à dos, sans soutenir le parti au pouvoir qui a pourtant gagné toutes les législatives depuis 2001.

 

Au Venezuela en revanche, Washington est accusé par Caracas d'avoir attisé les protestations des étudiants et de l'opposition, ce que les Américains nient avec force. M. Kerry a appelé le président Maduro à "dialoguer" avec ses opposants.

 

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Le secrétaire d'Etat John Kerry a fait écho cette semaine à...

commentaires (3)

N'ONT-ILS PAS RAISON ? SI L'ÉLECTION RÉSULTE EN UN CHEF PLAISANT... 7ABIBNA YE3NÉ... ELLE EST DÉMOCRATIQUE... ET SI L'ÉLU EST INCOMPLET-ZANT... BI TAYEZ 3ALAYNA YE3NÉ ... L'ÉLECTION EST MOO... CRATIQUE ! FIYA CHI ?

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 31, le 01 mars 2014

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Commentaires (3)

  • N'ONT-ILS PAS RAISON ? SI L'ÉLECTION RÉSULTE EN UN CHEF PLAISANT... 7ABIBNA YE3NÉ... ELLE EST DÉMOCRATIQUE... ET SI L'ÉLU EST INCOMPLET-ZANT... BI TAYEZ 3ALAYNA YE3NÉ ... L'ÉLECTION EST MOO... CRATIQUE ! FIYA CHI ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 31, le 01 mars 2014

  • "John Kerry y décèle un mouvement qui traverse la planète bien plus rapidement que la réponse que peuvent y apporter les dirigeants. Et le fait que des chefs d’États avaient reçu l'onction du suffrage universel n'y change rien : "Une démocratie ne se définit pas seulement par une élection. On a des élections, mais sans réforme et, au final, une énorme distorsion du processus démocratique." ! Tout est dit par kerry, ici.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 08, le 01 mars 2014

  • L'empire se met en place , il decide qui est democrate et qui ne l'est pas et attention on ne peut pas transiger avec ses criteres , c'est les meilleurs , on fera languir les lybiens les afghans ou les democraties d'amerique latine parce que les orientations ne correspondent pas avec le cahier des charges us/sionise , mais on compatira avec la repression a gaza parce que le hamas elu democratiquement avec un temoin de classe international , yanky de surcroit , carter le bien nomme , parce que le peuple palestinien ne peut pas savoir ou se trouve son interet qui ne peut etre canalise qui si il reconnait l'etat raciste et apartheidique qui l'opresse . kerrydiot, n'est ce pas lui qui avait reclame le droit d'etre idiot ?? he bien , on vous l'accorde , autant que vous voulez , mais ne vous approchez pas de nous , ahball !!!

    FRIK-A-FRAK

    14 h 23, le 01 mars 2014

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