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Culture - Cimaises

Détournements calligraphiques...

C'est une expo-récréation que présente Roula Haïdar à la galerie 392Rmeil393.* Car cette artiste et styliste de bijoux s'est amusée à marier le fond et la forme de la calligraphie arabe.

Le « Taous » (paon) faisant sa roue... calligraphique.

Il y a une sorte de jubilation joueuse à trouver une corrélation entre le sens d'un mot et sa forme. À tracer, par exemple, « Al-mouftah » (la clé) dans des caractères évoquant l'aspect même de l'objet. À représenter dans un « labyrinthique » graphisme géométrico-coufique le terme « Mataha » (qui signifie dédale), à peindre le « narguilé » au moyen de l'association de 4 mots arabes désignant les 4 éléments qui le constituent ou encore d'user de calligraphie zoomorphique pour dessiner un paon faisant la roue...
Roula Haïdar, artiste et créatrice de bijoux, s'est piquée à ce jeu-là. Qui lui a été inspiré de la lecture de l'ouvrage du Dr Adel Fakhoury Arab Texts & Calligraphy, lui-même basé sur la théorie des signes d'Umberto Eco. L'auteur italien du célébrissime Au nom de la Rose, également linguiste, philosophe et chercheur en sémiotique, a développé une thèse pionnière sur le lien entre le « signifiant » et le « signifié », reprise (et détournée même) dans divers travaux et œuvres. Dont l'ouvrage du Dr Fakhoury qui vise à montrer l'esthétisme et la malléabilité des caractères arabes. Qu'ils soient coufiques, soufis ou diwanis.
Un art de la graphie que Roula Haïdar s'amuse à générer, par techniques digitales, en impression sur plexiglas et dont elle se sert également pour l'élaboration de bijoux présentés dans cette même galerie sous vitrine. Jusqu'au 10 mars.

Atelier de tissage pour refugiés syriens
Par ailleurs, la galerie 392Rmeil393, qui possède des ateliers aménagés dans les magnifiques dépendances du domaine Cochrane (à Gemmayzé), a mis l'un d'eux à disposition de Saba Sadr. Touchée par la misère des réfugiés syriens, cette étudiante en beaux-arts à l'AUB a élaboré un projet artisanalo-artistique pour leur venir en aide.
La jeune femme de 26 ans s'est formée à l'art ancestral du tissage persan auprès d'un maître iranien dans le but de transmettre, à son tour, cette technique aux refugiés syriens qui le désirent. Et contribuer ainsi à leur octroyer un travail pouvant leur apporter un petit gagne-pain.
Saba Sadr propose donc d'offrir, bénévolement, à toute personne intéressée (syrienne et en situation de détresse), une initiation à la tapisserie abstraite iranienne (de style Gappé). En mettant également à leur disposition « la laine et le métier à tisser sur lequel deux personnes peuvent travailler simultanément à la réalisation de deux pièces différentes », souligne-t-elle. Précisant qu'elle a également appris à fabriquer le châssis du métier à tisser et peut également transmettre son savoir-faire là aussi. Une initiative intelligente d'aide par le biais de l'art. Même si elle reste d'impact réduit. Et même s'il faudrait peut-être envisager d'offrir ce genre de soutien aux Libanais également. De plus en plus nombreux à se retrouver sans emploi ni ressources, pour cause de crise régionale !
Plus d'infos au 03/901269 ou saba.alsadr@gmail.com

*Gemmayzé, rue Gouraud (près de la Croix-Rouge). Tél. : 03/242193.

 

Il y a une sorte de jubilation joueuse à trouver une corrélation entre le sens d'un mot et sa forme. À tracer, par exemple, « Al-mouftah » (la clé) dans des caractères évoquant l'aspect même de l'objet. À représenter dans un « labyrinthique » graphisme géométrico-coufique le terme « Mataha » (qui signifie dédale), à peindre le « narguilé » au moyen de l'association...

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