Pas de retrait du Motilium du marché libanais pour le moment

Le ministère de la Santé s'est dit prêt, hier dans un communiqué, à retirer des médicaments du marché si cela s'avérait nécessaire pour la santé publique. Le communiqué a été publié en réponse aux informations circulant sur le Motilium, un médicament antinausée disponible sur le marché libanais et qui serait responsable de 25 à 123 morts subites en 2012 en France, selon la revue indépendante Prescrire.
La dompéridone (Motilium de Janssen Cilag, Peridys de Pierre Fabre et autres marques ou génériques) est un neuroleptique qui a une « efficacité modeste » contre les nausées-vomissements banals, mais « augmente le risque de troubles du rythme cardiaque et de morts subites », indique la revue, qui appelle à son retrait du marché par les autorités sanitaires européennes.
Soulignant qu'aucun pays n'a encore pris la décision de retirer le Motilium du marché, le ministère a indiqué ne pas envisager de mesure en ce sens pour le moment. « Le ministère de la Santé suit sérieusement l'évolution des recherches scientifiques et les avertissements émis par l'Organisation mondiale de la santé et autres références scientifique fiables », peut-on encore lire dans le communiqué, où il est rappelé que le médecin est la seule référence habilitée à estimer le bénéfice attendu d'un médicament par rapport à ses effets néfastes potentiels.
De son côté, le président de l'ordre des pharmaciens, Rabih Hassouna, a affirmé à la Voix du Liban 100.5 que « cette peur est sans fondement ». « Ce médicament qui a été retiré du marché européen restera sur le marché libanais. Le ministère de la Santé ne nous a pas informés d'un quelconque retrait », a-t-il dit à ce propos, avant d'estimer que la décision de retirer un médicament du marché se fait sur base d'études ou d'une décision de l'OMS. Il a enfin lancé une critique à la revue Prescrire : « Si une revue décide de publier une étude sur un médicament, cela ne veut pas dire qu'il faut le retirer du marché. »