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Moyen Orient et Monde - Révolte

L’Iran impliqué presque jusqu’au cou dans le conflit syrien

Un ancien officier des gardiens de la révolution affirme que plusieurs milliers de militaires d'el-Qods aideraient Assad.

L'aide de l'Iran au régime de Bachar el-Assad s'est accrue ces derniers mois avec l'envoi de troupes d'élite chargées du renseignement et de la formation des forces syriennes, a-t-on appris de sources informées de l'évolution du conflit.

Plusieurs centaines de militaires iraniens auraient ainsi été déployés en Syrie et parmi eux se trouveraient des cadres de l'unité el-Qods, branche des gardiens de la révolution opérant à l'étranger. Interrogé sur ces informations, obtenues de sources informées des mouvements militaires, auprès de l'opposition syrienne et d'experts des questions de sécurité, un représentant du ministère iranien des Affaires étrangères a répondu que Téhéran n'avait jamais fait mystère de son engagement aux côtés de Damas, mais a nié toute implication sur le terrain, ce qu'un ancien membre de l'administration iranienne proche des gardiens de la révolution conteste. Selon ce dernier, « la force el-Qods se charge de l'essentiel de la collecte de renseignements dans toute la Syrie. Mais, évidemment, les gens haut placés ne s'impliquent pas dans les combats. Nous avons toujours quelques centaines de commandants (de la force el-Qods et des gardiens) en Syrie. La Syrie est notre première priorité en ce moment ».

D'après un ancien haut gradé des gardiens à la retraite depuis peu, le nombre d'officiers supérieurs de la force el-Qods présents en Syrie se situe en permanence aux alentours de 60 ou 70. « Ces commandants conseillent directement l'armée d'Assad et ses dirigeants. En gros, ils forment les cadres militaires d'Assad (...) Ensuite, il y a les gardiens de la révolution qui dirigent les combats et suivent les instructions des commandants de la force el-Qods, en aidant notamment les responsables militaires d'Assad et les membres des services de renseignements sur le terrain », explique-t-il. À ces officiers s'ajoutent plusieurs centaines de « bassidji », des paramilitaires iraniens, ainsi que des miliciens arabophones issus notamment de la communauté chiite irakienne, poursuit l'ancien officier des gardiens. Il s'agit de plusieurs milliers d'hommes, selon l'ancien fonctionnaire iranien et un membre de l'opposition syrienne ayant requis l'anonymat.

« Motif d'inquiétude »
Ces estimations n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain, même si la mort d'au moins deux commandants des gardiens a été publiquement signalée. Les services de renseignements européens et américains évaluaient leur nombre à quelques centaines et les pensaient cantonnés à des missions de conseil, de formation ou de commandement. « La présence iranienne en Syrie était et reste un motif d'inquiétude, étant donné les ressources dont Téhéran dispose et le soutien inconditionnel qu'il apporte au régime d'Assad », souligne un membre anonyme de l'administration américaine.

Pour Scott Lucas, d'EA Worldview, un site Internet consacré à l'Iran, tout indique que plusieurs centaines de conseillers et de formateurs iraniens se trouvent en permanence en Syrie. « Depuis septembre 2012, lorsque le soutien a été publiquement annoncé par les gardiens de révolution, l'Iran a pu faire tourner plusieurs milliers d'hommes en Syrie », poursuit-il. Ces effectifs, dit-on de sources proches des oppositions syrienne et iranienne, arrivent en Syrie via la Turquie, qui ne demande pas de visa aux ressortissants iraniens. D'autres passeraient par l'Irak, tandis que les cadres gagneraient Damas par les airs.

« Cela s'est intensifié ces derniers mois », confirme un responsable turc. « Selon nous, ils voulaient donner l'avantage à Assad avant Genève 2. Nous en avons informé le gouvernement iranien, mais je dois souligner que la plupart des Iraniens étaient porteurs de passeports non iraniens », ajoute-t-il. Pour certains observateurs d'ailleurs, ce soutien accru a conduit Bachar el-Assad à ne pas juger nécessaire de faire la moindre concession lors des pourparlers de Genève.

D'après Reuel Marc Gerecht, ancien agent de la CIA au Moyen-Orient, l'Iran cherche toutefois à éviter une implication directe dans les combats, notamment parce que la plupart de ses hommes présents en Syrie ne parlent pas arabe et « parce qu'ils rechignent à se placer sous les ordres d'alaouites. Je suppose qu'il revient au Hezbollah d'assurer la liaison et de soutenir les miliciens, tandis que les Iraniens ont la tâche plus facile de s'occuper de l'armée syrienne. Le Hezbollah est bien plus efficace avec d'autres Arabes, en particulier ceux qui ne sont pas formés », juge-t-il.

 

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commentaires (4)

Une organisation bien huilee face aux desordres des salafowahabites bensaoudiques qui eux detruisent tout ce qu'ils touchent , tandis que les forces des reistances construiront qd tout ce cauchemard salafiste sera ecarte de notre region . Bientot , bientot ...

FRIK-A-FRAK

22 h 12, le 22 février 2014

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Commentaires (4)

  • Une organisation bien huilee face aux desordres des salafowahabites bensaoudiques qui eux detruisent tout ce qu'ils touchent , tandis que les forces des reistances construiront qd tout ce cauchemard salafiste sera ecarte de notre region . Bientot , bientot ...

    FRIK-A-FRAK

    22 h 12, le 22 février 2014

  • Une lapalissade, en fait !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 44, le 22 février 2014

  • ET ON SE DEMANDE POURQUOI TOUT CE RAMASSAGE D'EXTRÉMISTES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 00, le 22 février 2014

  • Pourquoi ce "presque jusqu’au cou" ? Bien sûr jusqu’au cou ; si pas plus !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 38, le 22 février 2014

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