Le gouvernement syrien a ajouté à une "liste terroriste" les noms des délégués de l'opposition syrienne aux pourparlers de Genève et confisqué leurs avoirs, a-t-on appris samedi auprès des négociateurs anti-Assad et d'un diplomate.
La délégation des opposants n'a appris cette décision que par l'entremise d'un site de l'opposition - www.all4syria.info - qui s'est procuré une copie de la circulaire du ministère de la Justice et l'a diffusée. La note précise que les avoirs ont été gelés en vertu d'une loi antiterroriste de 2012.
Un diplomate a déclaré que les négociateurs de l'opposition avaient découvert il y a déjà quelques jours que la plupart d'entre eux figuraient sur une "liste du terrorisme" comptant quelque 1.500 militants et rebelles opposés à Bachar el-Assad.
"Quand Souhair al-Atassi (une déléguée de l'opposition) a vu son nom, elle a compris qu'elle avait perdu sa maison. Elle a laissé échapper une larme puis elle a retrouvé sa combativité", a-t-il dit.
Interrogé sur la décision de Damas de placer les membres de la Coalition nationale syrienne (CNS) sur une liste noire et de geler leurs comptes bancaires, le délégué du gouvernement syrien Bachar al-Jaafari a répondu: "Vous essayez de me terroriser et vous n'y parviendrez pas." Il a déclaré que cette décision avait été prise deux mois avant l'ouverture des discussions de Genève. "Cela n'a rien à voir avec la conférence de Genève. Qui refuse de combattre le terrorisme est partie prenante du terrorisme."
Les membres de la CNS forment le gros de la délégation de l'opposition aux pourparlers de Genève, qui ont débuté le 22 janvier.
Un délégué de l'opposition, Ahmad Djakal, a déclaré: "Le régime veut montrer qu'il peut déstabiliser chacun d'entre nous. Dans son mode de pensée malade, quiconque s'oppose à lui est un traître et un terroriste."
La deuxième session des pourparlers de Genève entre le régime de Damas et l'opposition à Bachar el-Assad s'est achevée samedi sans aucune avancée.
Le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi s'est dit "tout à fait désolé" et s'est excusé "auprès du peuple syrien dont les espoirs étaient si grands". Il a mis fin aux discussions, dans l'impasse depuis trois semaines, et n'a fixé aucune date pour une reprise.
"Je pense qu'il est préférable que chaque partie rentre et réfléchisse à ses responsabilités, et (dise) si elle veut que ce processus continue ou non", a déclaré M. Brahimi à la presse.
Le conflit en Syrie a fait plus de 140.000 morts depuis près de trois ans, a rapporté samedi une ONG syrienne qui s'appuie sur un large réseau de sources médicales et de militants à travers le pays.
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commentaires (6)
Diue sait que je n'ai aucune sympathie pour les islamistes...mais là le régime syrien vient de faire une fois de plus la preuve de sa profonde bêtise...ils sont hallucinants...plus con que çà,tu meurs....
GEDEON Christian
12 h 29, le 17 février 2014