La crise gouvernementale a constitué le fil conducteur des homélies et des déclarations marquant les célébrations de la Saint-Maron, dimanche, au Liban.
Pour l'occasion, une messe a été célébrée en la cathédrale Saint-Maron à Gemmayzé présidée par l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar. Plusieurs responsables étaient présents, notamment le président de la République Michel Sleiman, le Premier ministre désigné Tammam Salam, le ministre démissionnaire de l'Intérieur Marwan Charbel et le président des Kataëb Amine Gemayel.
Dans son homélie dominicale, Mgr Matar a estimé que sauver le Liban commence par la préservation de ses valeurs nationales qui constituent l'essence même de son existence. Il a critiqué la paralysie du Parlement, le retard dans la formation du gouvernement et les inquiétudes autour de l'échéance présidentielle, mettant en garde contre la menace du vide. "Quel est intérêt pour nous d'arriver à un vide total", a-t-il demandé? Et de conclure : "Déclarons l'état d'urgence nationale et efforçons-nous d'assurer les intérêts du Liban".
Peu avant le début de l'office religieux, Michel Sleiman a indiqué qu'"il est honteux que nous ne tenions pas à la formation d'un gouvernement alors que tous les pays du monde y tiennent". "Les échéances constitutionnelles doivent avoir lieu. Être attaché à un portefeuille ministériel serait-il plus important que d'être attaché au Liban?", a ajouté M. Sleiman en allusion au rejet par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, du principe de la rotation des portefeuilles.
Selon le chef de l’État, "les conditions internes sont désormais favorables à la formation d'un cabinet, sur la base de la déclaration de Baabda et de la charte de Bkerké".
Michel Sleiman a en outre annoncé avoir demandé à son homologue français, François Hollande, qu'il a rencontré samedi à Tunis, de fournir au Liban "des armes permettant à l'armée de faire face, seule, à Israël."
Fin décembre, le président Sleiman avait annoncé une aide saoudienne exceptionnelle de trois milliards de dollars à l'armée libanaise "qui lui permettra d'acquérir des armes modernes (...) achetées de l'Etat français".
Aoun soutient la charte de Bkerké
A Bkerké, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï a réitéré son appel au "respect des principes du pacte national, des lois et des constantes nationales comme nous l'avons mentionné dans la charte nationale de Bkerké". "Le but du document est de placer le Liban sur la voie du redressement en préparant l’élection d'un nouveau président de la République", a déclaré Mgr Raï dans son homélie dominicale lors de la messe à laquelle a assisté le général Michel Aoun, à la tête d'une délégation du Bloc du changement et de la Réforme.
Le chef de l’Église maronite a, dans ce contexte, appelé à "l'union nationale et à la fin des dissensions afin de pouvoir former un gouvernement qui préparerait l’élection présidentielle". Et d'ajouter : "Les responsables sentent-ils les souffrances du peuple ? Sont-ils conscients qu'ils doivent être au service des citoyens ?". Selon lui, "la population a perdu confiance dans les responsables, dont certains ont malheureusement couvert des violations de la loi". Le patriarche a en outre appelé les responsables politiques à arrêter de financer des combattants et de détruire la société.
A l'issue d'une rencontre avec le patriarche maronite avant la messe, le chef du Courant patriotique libre (CPL) a salué la charte de Bkerké publiée la semaine dernière par l'Assemblée des évêques maronites. "Nous soutenons à 100% la charte car elle représente les principes sur lesquels le Liban a été fondé et qui assurent au pays stabilité et continuité", a déclaré Michel Aoun, faisant part de sa volonté d'aider à l'application du document.
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commentaires (5)
LA CRISE AU CENTRE DES HOMÉLES... LE GOUVERNEMENT ? 3ALA ALLAH !!! MIN 3ABDALLAH LA KHAIRALLAH...
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 33, le 11 février 2014