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Économie - Liban - Événement

Les mariages au secours de l’industrie hôtelière libanaise ?

La onzième édition du Salon « Wedding Folies » a été inaugurée hier au BIEL sous le haut patronage de la Première dame, Wafa' Sleiman. Malgré le contexte politico-sécuritaire ambiant, l'industrie du mariage semble toujours résister aux crises. Une tendance sur laquelle misent les professionnels de l'hôtellerie pour compenser une petite partie des pertes de l'année.

30 000 visiteurs sont attendus au BIEL jusqu’à dimanche.

« Dans un pays où la famille est aussi sacrée qu'au Liban, l'industrie du mariage continuera de fonctionner envers et contre tous, a déclaré Nabil Baz, directeur de la société organisatrice du Salon Promofair, dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour. Même si la crise se ressent au quotidien, les Libanais n'arrêteront jamais de se marier », a-t-il poursuivi.


« Wedding Folies » réunit ainsi l'ensemble des professionnels du mariage : organisateurs, fleuristes, couturiers ou encore hôteliers, sur un espace de 10 000 mètres carrés. « Nous avons tout de même réussi à attirer quelque 180 exposants, ajoute M. Baz. Par les temps qui courent, le rendez-vous est une véritable bouffée d'oxygène pour l'ensemble des acteurs. »
La saison des mariages est en effet attendue de pied ferme, notamment par les professionnels du secteur hôtelier qui ont subi de plein fouet les conséquences de la crise syrienne, l'absence de touristes et les événements sécuritaires à répétition.


« Nous attendons beaucoup des mariages, insiste Mohammad Yassine, responsable événementiel à l'hôtel Crowne Plaza. En particulier dans ces circonstances, où nous avons dû fonctionner toute l'année pratiquement sans touristes, nous comptons sur les événements, qu'ils soient privés ou d'entreprise, pour pallier un peu nos pertes. » Selon le responsable, à eux seuls, les mariages ont constitué près de 40 % du total des revenus de l'hôtel ces deux dernières années.
« Bien sûr, la situation sécuritaire a tout de même affecté notre activité, ajoute M. Yassine. Au lieu de réserver un an à l'avance, les jeunes mariés préfèrent aujourd'hui attendre le dernier moment pour effectuer les réservations, de peur que la situation ne change. »


Et si la situation sécuritaire ne décourage pas les amoureux, c'est la crise économique qui influe le plus souvent sur les dépenses des futurs mariés. « Comme l'ensemble du secteur, le budget des mariés tend à se réduire d'environ 10 %.
La crise économique n'y pas étrangère, les salaires stagnent tandis que les prix de l'immobilier et de la vie en général ne diminuent pas, alors les futurs mariés préfèrent être prudents », ajoute-t-il.


Même constat pour Jean-Marc Panossian, directeur général de l'hôtel Commodore : « Dans un tel contexte, les mariages sont réellement vitaux pour nous hôteliers. Heureusement que c'est dans la culture libanaise de célébrer l'événement comme il se doit ! »
Le responsable de l'hôtel mythique de Hamra considère ainsi le mariage comme une « valeur sûre ». « C'est une activité qui ne s'est jamais arrêtée et qui ne s'arrêtera jamais. Même sous les bombes, les Libanais continueront à vouloir se dire oui et à le célébrer ! »


Lui aussi n'a pas constaté une diminution du nombre de mariages, mais un léger recul au niveau des dépenses des futurs mariés. « Le pouvoir d'achat des Libanais est soumis à de rudes épreuves, alors le budget tend à diminuer de 10 à 15 % par rapport à l'année dernière », estime-t-il.


Les professionnels du mariage s'accordent ainsi à dire que l'industrie résiste bien à la crise, même si désormais elle repose essentiellement sur une clientèle libanaise.
« Les expatriés ou couples mixtes, s'ils le peuvent, préfèrent d'autres destinations plus sûres pour leur mariage, reconnaît Karen Choueiri, organisatrice de la société Promofair. Nous avons également perdu plusieurs gros budgets que généraient les clients arabes. »


La taille des mariages tend en outre à se réduire, avec une moyenne de 150 à 300 invités pour des budgets moyens d'environ 40 dollars par personne. Les mariages de plus grande envergure, comprenant 500 à 1 000 personnes, se sont faits plus rares.
« On travaille sur un marché difficile, conclut Karen Choueiri, mais cela ne nous arrêtera pas, au contraire, c'est une preuve supplémentaire de notre confiance en l'avenir : 30 000 visiteurs sont attendus au BIEL jusqu'à dimanche. »

 

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« Wedding...

commentaires (1)

Bravo pour cette touche minime d'optimisme qui fait au moins bouger le secteur hotelier.

Sabbagha Antoine

15 h 47, le 06 février 2014

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Commentaires (1)

  • Bravo pour cette touche minime d'optimisme qui fait au moins bouger le secteur hotelier.

    Sabbagha Antoine

    15 h 47, le 06 février 2014

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