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Liban

L’affaire Roula Yacoub n’est pas close, affirme Kafa

L'association Kafa, qui milite contre la violence dont sont victimes les femmes, a annoncé hier qu'elle continuait à soutenir l'avocat et les parents de Roula Yacoub, cette mère de cinq filles morte après avoir subi des coups assenés par son mari dans son Akkar natal. L'association affirme qu'elle poursuivra ses démarches jusqu'à ce que cette affaire soit élucidée.

Le mari de Roula Yacoub, rappelle-t-on, a fait récemment l'objet d'un non-lieu pour insuffisance de preuves. « Nous nous battrons pour que sa mort ne reste pas un mystère », a assuré hier Zoya Rouhana, directrice de Kafa, au cours d'une conférence de presse.

 
Sur les détails de l'enquête, l'avocat de la famille, Raymond Yacoub, a précisé avoir interjeté appel devant la chambre d'accusation hier matin (le 31 décembre). Il a attiré l'attention sur le fait que l'acte d'accusation a occulté les témoignages de personnes, interrogées lors de l'enquête préliminaire, qui avaient entendu les filles de Roula affirmer, dans les minutes qui ont suivi le crime : « Papa a frappé maman avec un bâton. » Il a soulevé une seconde lacune : la mère de Roula a demandé l'autopsie du corps de sa fille juste après sa mort, et avait renouvelé sa demande au cours de l'interrogatoire. « Mais le parquet n'a malheureusement pas pris une décision dans ce sens, a souligné l'avocat. Le juge d'instruction n'a demandé la formation de comités médicaux que 80 jours après sa prise en charge du dossier. »


Enfin, l'avocat a fait remarquer que l'acte d'accusation se fonde sur le cinquième rapport de médecin légiste, qui ne détermine pas la cause directe du décès, ce qui n'empêche pas le texte de considérer que la cause du décès est « une hémorragie due à une maladie congénitale ». Cette affirmation, rappelle-t-il, est en contradiction avec les rapports des comités professionnels d'enquête des ordres des médecins de Tripoli et de Beyrouth.


« Nous ferons notre possible pour que l'affaire de Roula Yacoub ne s'arrête pas avec la publication de cet acte d'accusation fondé sur des rapports médicaux entachés de lacunes, et qui ne sont pas du niveau scientifique requis, comme l'a précisé l'ordre des médecins du Nord », a souligné Mme Rouhana.


La directrice de Kafa a également abordé le sujet très sensible de la responsabilité du tribunal des mineurs dans ce qu'elle a appelé « la négligence envers les filles de Roula, suite à la tragédie dont elles ont été témoins ». « Il aurait fallu protéger ces petites filles et les retirer du domicile de la famille de l'accusé, où elles ont été soumises à des pressions morales et psychologiques pour témoigner en faveur de celui-ci, poursuit-elle. Il aurait fallu les faire suivre par des psychologues et les éloigner de celui qui est accusé d'avoir tué leur mère. La loi 422 est supposée protéger les enfants et permet au juge d'intervenir dès qu'il y a un soupçon de violence contre eux. Pourquoi aucune mesure n'a-t-elle été prise ? »


Enfin, Mme Rouhana a donné le nom de plusieurs avocats et avocates qui se sont portés volontaires pour coopérer dans le cadre de cette affaire : Iqbal Doughan, Marie-Rose Zalzal, Ghada Ibrahim, Leila Awada, Moustapha Akkari, Fatima el-Hajj, Lydia Farah, Amer Badreddine et Rabih el-Amine.


La mère de Roula Yacoub, qui était présente au cours de la conférence de presse, a demandé à tous ceux qui se sentent concernés par l'affaire de participer au sit-in qui aura lieu demain dimanche 2 février, à la place de la municipalité de Halba (Akkar), à 11h. Ceux qui veulent se joindre au mouvement peuvent appeler Radwan Yacoub au 03-690810.

 

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