Rechercher
Rechercher

À La Une - Conflit

Journée de prière pour le jésuite Dall'Oglio, porté disparu en Syrie depuis six mois

Le père italien Paolo Dall'Oglio. Photo AFP

Une journée de prière a été organisée mercredi dans diverses villes du monde pour le jésuite Paolo Dall'Oglio, personnalité symbole du dialogue entre chrétiens et musulmans, porté disparu depuis six mois en Syrie.

Des rassemblements sont prévus entre autres à Paris, Lyon, Marseille, Rome, Milan, Bologne, Beyrouth, Souleimanieh (nord de l'Irak), Dubaï et Doha, Berlin, Londres, La Haye, Genève, Grenoble, Strasbourg, Bruxelles, Montréal, selon les organisateurs, membres du collectif formé d'anciens de sa communauté, Al-Khalil.


Ce prêtre italien de 59 ans avait été enlevé près de Raqqa (nord de la Syrie), le 30 juillet, alors qu'il était entré clandestinement dans le pays. Il est "détenu quelque part en Syrie sans que nulle revendication ni preuve de vie n'ait été diffusée", ont indiqué les organisateurs.


Le père jésuite avait pris fait et cause pour l'opposition démocratique, dont il soutenait les revendications. Il craignait par dessus tout une fermeture au dialogue qui entraînerait une radicalisation et ferait le jeu des extrêmes et de l'islamisme radical.


Très connu en Syrie pour ses positions courageuses, Paolo Dall'Oglio y avait oeuvré pour le dialogue inter-religieux, en fondant une communauté dans un ancien monastère à Mar Moussa, avant d'être invité par le régime Assad à quitter la Syrie en 2012.


A la demande de sa famille, cette journée, ponctuée par des messes et veillées où sera réclamée "la libération de tous les détenus en Syrie" et arboré leurs portraits, devait commémorer l'activité humanitaire du prêtre, sans mettre l'accent sur son engagement politique.


"Nous n'avons pas de nouvelles du père Dall'Oglio.Tant de voix circulent dont on ne peut vérifier la véracité. D'ici quelques semaines, douze mois auront passé depuis l'enlèvement de deux autres prêtres, près d'Alep, catholique arménien et grec catholique. Dans trois mois, ça fera un an que deux évêques orthodoxes ont été enlevés. De toutes ces personnes nous n'avons hélas aucune nouvelle", a commenté mercredi sur Radio Vatican le nonce à Damas, Mgr Mario Zenari, soulignant que "des milliers de personnes sont kidnappées" en Syrie, pour des motifs souvent crapuleux.


"Paolo était convaincu que son rôle de prêtre était d'accueillir les musulmans en tant que musulmans, en acceptant leur religion en tant que telle sans vouloir les convertir. Cette mission se trouve comme inversée car c'est lui qui est devenu prisonnier chez ceux qu'il aime", a relevé à l'AFP le chercheur français spécialiste de l'islam et de la Syrie, Pierre Lory.


Le père Dall'Oglio "appartenait tellement au peuple syrien et avait tant oeuvré, pendant trente ans, pour l'aider à libérer sa parole, pour accompagner sa marche vers la démocratie et l'harmonie inter-religieuse qu'il ne pouvait pas voir ce gâchis sans rien faire", a expliqué une des initiatrices de la Journée de prière.

 

Pour mémoire

Paolo Dall'Oglio, martyr d'une révolution « traînée dans la boue »

 

Lire aussi

Les négociations dans l'impasse ; Damas s'en prend à Washington

L'angoisse d'une maman niçoise pour son fils, candidat au jihad en Syrie

Une journée de prière a été organisée mercredi dans diverses villes du monde pour le jésuite Paolo Dall'Oglio, personnalité symbole du dialogue entre chrétiens et musulmans, porté disparu depuis six mois en Syrie.
Des rassemblements sont prévus entre autres à Paris, Lyon, Marseille, Rome, Milan, Bologne, Beyrouth, Souleimanieh (nord de l'Irak), Dubaï et Doha, Berlin, Londres, La...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut