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Culture - Exposition

Les totems temporels de Mona Nahleh

En entrant dans la galerie Art on 56th*, la première impression qui s'en dégage est qu'il s'agit à la fois d'une manifestation visuelle, tactile et sonore. Un travail artistique complet que Mona Nahleh a voulu partager. Jusqu'au 8 février.

Un monde mystérieux fait d’amulettes et de symboles.

Elle a extrait du sol fleurs, branchages et sable. Elle les a mélangés, malaxés avec ses couleurs aux teintes de la terre pour reproduire sur sculptures et peintures grand format ce travail qu'elle a baptisé « Totems temporels ». Diplômée de l'Université libanaise en littérature anglaise, Mona Nahleh est une artiste autodidacte. Ses premiers pas, elle les fera auprès du peintre égyptien Mansour Ahmad. Ainsi, après un apprentissage académique, elle commence à développer son propre style, et sa première exposition (1994) est suivie par d'autres, collectives, au Moyen-Orient ainsi qu'en France. Au fil du temps, l'artiste s'approprie un style personnel qui sera reconnu dans diverses collections privées, notamment celle de « Château de Léon, Saint-Étienne ». Ce récent accrochage vient la confirmer dans ce condensé intime de travail.

La terre, cet hôte bienveillant
Au départ de cette exposition, une idée principale : l'attachement à la terre, l'enracinement de l'homme qui oublie qu'il est de passage et que cette résidence terrestre est très éphémère. «Mais au fur et à mesure que le travail avançait, l'exposition prenait une autre allure, une autre dimension», précise Mona Nahleh. Cette hôtesse qui accueille le genre humain et dont on abuse tous les jours en la déformant, en la maltraitant méritait d'être magnifiée. Et de poursuivre: «Les êtres que je reproduis sur toile, burinés comme dans du bois ou du roc, évoquent les personnages de l'île de Pâques, une île qui avait disparu à cause de l'individualisme de ses habitants. Sans le savoir, j'avais donc représenté cette conscience collective de la disparition et de la pérennité.»
Peintures, sculptures – «un travail que je prépare depuis 2012», confie Nahleh – auxquelles viennent s'ajouter des recyclages d'objets retrouvés, épars, formant un assemblage subtil et harmonieux, traduisent la vision de l'artiste. «J'ai réussi à intégrer tous ces éléments dans cette exposition qui interpelle l'âme.» Une démarche intuitive qui se nourrit des aléas du quotidien, «nous tirons parfois notre force de ces objets-là », rappelle-t-elle.
Les teintes, couleurs de terre, ne sont pas signes de noirceur. EIles invitent plutôt le regard dans ce monde mystérieux, dans lequel les fleurs (signe de fragilité) et les oiseaux (messagers célestes) achèvent de donner un ton spirituel dans lequel baigne cette manifestation. «Cette fleur, conclut Mona Nahleh, qui se fraie un chemin à travers les rochers n'est-elle pas à la fois un symbole de fragilité et de combat quotidien pour la survie?»

*56th Youssef Hayeck, Gemmayzé. Tél. : 01/570331.

Elle a extrait du sol fleurs, branchages et sable. Elle les a mélangés, malaxés avec ses couleurs aux teintes de la terre pour reproduire sur sculptures et peintures grand format ce travail qu'elle a baptisé « Totems temporels ». Diplômée de l'Université libanaise en littérature anglaise, Mona Nahleh est une artiste autodidacte. Ses premiers pas, elle les fera auprès du peintre...

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