Le Hezbollah en Syrie, une aubaine pour Israël, selon l'Etat hébreu

La guerre en Syrie, qui dure depuis bientôt trois ans, a indirectement aidé Israël en occupant ailleurs le Hezbollah, son ennemi, qui a envoyé nombre de ses hommes combattre aux côtés de l'armée de Bachar el-Assad, a affirmé mardi un responsable israélien qui a requis l'anonymat. Israël estime entre 10.000 et 15.000 le nombre de membres du Hezbollah ayant combattu en Syrie, ajoute le responsable interrogé par Reuters.
"Beaucoup ont été tués, blessés, mais on n'a pas de chiffres. Ce pourrait être des centaines ou des milliers", ajoute-t-il. "Au total, leurs capacités contre Israël ont été touchées. Aussi, leur intérêt, pour l'heure, à ouvrir un front contre Israël est proche de zéro", dit-il.

Par ailleurs, Israël travaille avec ses alliés pour repérer les Occidentaux qui combattent en Syrie auprès des rebelles de crainte qu'ils n'attentent à des intérêts israéliens ou juifs une fois de retour dans leur pays, a déclaré ce responsable.
Sur les 10.000 combattants étrangers qui se trouveraient en Syrie pour aider l'opposition à renverser le président Bachar el-Assad, 20% environ seraient des Occidentaux et ce pourcentage serait en hausse, a dit ce responsable qui a requis l'anonymat.
Les estimations israéliennes correspondent grosso modo à celles citées dans un rapport publié la semaine dernière par l'International Centre for the Study of Radicalisation, un partenariat de cinq universités basé au King's College de Londres.

"Imaginez un scénario où même seulement l'un d'entre eux  recevrait des instructions de quelqu'un avec qui il a travaillé, de quelqu'un aux côtés de qui il a combattu, quelqu'un comme le Front al Nosra (groupe islamiste syrien affilié à el-Qaëda, NDLR), pour organiser un attentat", a déclaré le responsable qui connaît bien le monde du renseignement. "Ça nous a énormément occupé ces derniers temps."

Israël coordonne ses activités de surveillance avec les pays occidentaux, dit-il, mais il reconnaît qu'une personne ne peut être arrêtée du simple fait qu'elle est allée en Syrie.