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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Même au Yémen, le printemps traîne des pieds...

Dialogue national bloqué ; violence accrue, notamment à cause d'el-Qaëda ; pauvreté en progression : la transition politique semble en péril au Yémen, seul pays du printemps arabe où un soulèvement populaire a abouti il y a deux ans à une solution négociée.
« Le processus politique se heurte aux obstructions, et c'est la raison pour laquelle le Conseil de sécurité a menacé de sanctions ceux qui l'entravent », affirme l'émissaire spécial de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar. Il souligne que l'ONU a pointé du doigt « les membres de l'ancien régime et les opportunistes politiques » dans ce pays qui vit une situation unique, l'ex-président Ali Abdallah Saleh continuant de tirer les ficelles du jeu politique bien qu'il ait abandonné le pouvoir sous la pression de la rue. Un accord de transition a permis l'élection, en février 2012, à la tête de l'État de Abd Rabbo Mansour Hadi pour une période de deux ans, au cours de laquelle un dialogue national devait aboutir à une nouvelle Constitution et à des élections présidentielle et législatives. Mais ces consultations ne pourront pas se tenir à la date prévue de février 2014, le dialogue politique engagé étant dans l'impasse, en raison de l'épineuse question du Sud qui réclame l'autonomie. « Nous nous dirigeons vers une prolongation de deux ans de la période de transition », déclare Jamila Rajaa, une des participantes au dialogue, soulignant que « les questions d'une importance capitale ne peuvent pas être résolues en six mois » comme le prévoyait l'accord.

Pauvreté en hausse
Les violences se sont de plus intensifiées au cours des dernières semaines : el-Qaëda dans la péninsule Arabique (AQPA), considéré comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste, a notamment revendiqué un assaut spectaculaire contre le ministère de la Défense qui a fait 56 morts le 5 décembre. Depuis, c'est la psychose à la voiture piégée à Sanaa, où les agressions, notamment contre les étrangers, se multiplient. Les attentats dans les zones tribales contre les lignes de haute tension, les oléoducs et les gazoducs privent la capitale d'électricité. Le ministre du Pétrole Ahmad Dares a affirmé mercredi que les attentats avaient provoqué, dans son secteur, des dégâts estimés à 4,75 milliards de dollars entre mars 2011 et mars 2013. Dans le Nord, une guerre oubliée oppose salafistes et zaïdites, une branche du chiisme, dans laquelle le pouvoir voit la main de l'Iran, alors qu'el-Qaëda multiplie ses attaques contre les forces de sécurité dans le Sud et le Sud-Est.
Dans le même temps, la pauvreté augmente et touchait selon la Banque mondiale 54,5 % de la population en 2012 contre 42 % en 2009. Les agences de l'ONU ont lancé un cri d'alarme lundi, affirmant que plus de la moitié de la population, estimée à plus de 25 millions, a besoin d'une aide humanitaire, et que 10,5 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire. Mais selon de nombreux acteurs politiques, l'implication de la communauté internationale, qui a parrainé l'accord de transition et surveille son application, empêche cette seule république de la péninsule Arabique de sombrer. « Les amis et les frères du Yémen doivent préserver cette expérience unique et ce succès du printemps arabe, qui peut servir de modèle pour la région », déclarait récemment le ministre yéménite des Affaires étrangères Abou Bakr el-Kirbi.
(Source : AFP)

Dialogue national bloqué ; violence accrue, notamment à cause d'el-Qaëda ; pauvreté en progression : la transition politique semble en péril au Yémen, seul pays du printemps arabe où un soulèvement populaire a abouti il y a deux ans à une solution négociée.« Le processus politique se heurte aux obstructions, et c'est la raison pour laquelle le Conseil de sécurité a menacé de...

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