Rechercher
Rechercher

À La Une

Amnesty accuse des jihadistes de torture et de meurtre en Syrie

"Après avoir souffert des années de la brutalité du régime, les habitants de Raqqa et d'Alep souffrent maintenant de la tyrannie imposée par l'EIIL".

Un membre de l'Etat islamique en Irak et au Levant à Alep le 13 novembre 2013. AFP/Karam Al-Masri

Amnesty international a accusé jeudi l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste lié à el-Qaëda, d'enlever, de torturer et de tuer des détenus dans des prisons secrètes installées sur les territoires qu'il contrôle en Syrie.

 

L'organisation des droits de l'Homme affirme que parmi les prisonniers détenus par l'EIIL figurent des enfants, dont certains âgés d'à peine 8 ans, et que les mineurs sont soumis au fouet et emprisonnés avec les adultes dans des conditions "cruelles et inhumaines".
Les prisonniers sont enlevés par des hommes masqués, détenus des semaines à l'isolement, puis jugés par des tribunaux appliquant la charia (la loi islamique), qui condamne à la peine capitale ou aux coups de fouet sans aucune procédure ou presque, ajoute Amnesty.
D'anciens prisonniers ont raconté avoir été battus avec des câbles, soumis à des chocs électriques, ou encore maintenus dans la douloureuse position dite du "scorpion", rapporte l'organisation dans un communiqué.

Amnesty cite le cas d'un juge ayant instauré un "règne de la terreur": il rend ses jugements une ceinture d'explosifs à la taille, et distribue les peines en quelques minutes.
L'organisation rapporte également le cas de deux adolescents de 14 ans condamnés à être fouettés, et celui d'un père obligé d'écouter les cris de son fils, torturé dans une pièce voisine.


"Après avoir souffert des années de la brutalité du régime (du président Bachar el-Assad), les habitants de Raqqa (est) et d'Alep souffrent maintenant de la tyrannie imposée par l'EIIL", explique Philip Luther, le responsable d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Le régime de Damas est depuis longtemps accusé lui aussi de torturer ou tuer les prisonniers. Un membre du gouvernement britannique a ainsi accusé mardi les autorités d'avoir "de facto" assassiné un médecin britannique détenu depuis novembre 2012.


Selon Amnesty, certaines personnes sont détenues pour des crimes, d'autres pour avoir fumé, eu des relations sexuelles hors mariage, ou parce qu'elles appartiennent à d'autres groupes armés. Ces derniers mois, l'EILL a en outre kidnappé des dizaines de militants et journalistes-citoyens syriens, ainsi que des journalistes étrangers, ajoute le communiqué.

Le 10 décembre dernier, le quotidien espagnol El Mundo a ainsi révélé que deux de ses journalistes, Javier Espinosa, 49 ans, correspondant au Moyen-Orient basé à Beyrouth depuis 2002, et le photographe indépendant Ricardo Garcia Vilanova, 42 ans, ont été enlevés le 16 septembre par l'EIIL dans la province de Raqqa.

Le même jour, les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe de l'opposition, rapportaient l'enlèvement de quatre importants militants syriens, dont Razan Zeitouneh, une avocate et l'un des premiers militants en vue du soulèvement populaire lancé en mars 2011 contre le régime de Assad. L'enlèvement a eu lieu dans la région de Douma, non loin de la capitale. Fares Mohamed, militant au sein des LCC, avait déclaré à l'AFP qu'un groupe de l'opposition armée dans la région pourrait être derrière ce kidnapping. De multiples forces rebelles, dont des jihadistes du Front Al-Nosra et de l'EIIL, sont présents dans la région de Douma.

 

Amnesty a demandé à la Turquie et aux pays du Golfe -qui soutiennent l'opposition syrienne- de prendre des mesures pour limiter les livraisons d'armes à l'EIIL et aux autres groupes accusés de violer les droits de l'Homme. L'EILL, soupçonné d'accueillir des militants étrangers dans ses rangs, veut créer un Etat islamique par delà les frontières syriennes.

 

Alaouites décapités

Mercredi soir, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a en outre indiqué que des jihadistes de l'EIIL ont décapité près de Damas trois hommes membres de la communauté alaouite dont est issu le président syrien. "L'EIIL a revendiqué le meurtre de trois hommes dans la ville d'Adra et publié la photo des trois hommes la tête tranchée", a précisé l'OSDH.

Plusieurs sites internet jihadistes ont diffusé les photos des trois hommes décapités. Les têtes ont été tranchées et placées près des corps allongés sur le ventre, sur des brancards. Des traces de sang apparaissent sur les vêtements des trois hommes, dont l'un a les mains liées derrière le dos. "Exécution et décapitation des Nossayris", "Etat islamique en Irak et au Levant, Adra, province de Damas" lit-on sur une photo.

Les "Nossayris" est le terme utilisé par les extrémistes sunnites pour désigner les alaouites, frange dissidente du chiisme, une des branches de l'islam.



L'OSDH avait déjà rapporté une attaque perpétrée par les membres de l'EIIL, du Front Al-Nosra, et des bataillons islamistes le 11 décembre contre Adra, ville multiconfessionnelle au nord-est de Damas contrôlée par le régime. Au moins 32 personnes, "en majorité des alaouites" ainsi que des dizaines de combattants pro-régime et trois officiers ont péri dans cette attaque, selon l'OSDH.


Depuis vendredi, l'armée, appuyée par une milice pro-régime et le Hezbollah, a lancé une large offensive pour chasser les rebelles d'Adra, qui se situe sur une des routes principales menant à Damas. Quelques dizaines de combattants ont péri dans ces affrontements, selon l'OSDH. Le régime ne semble pas vouloir bombarder "la zone aveuglément car les habitants de cette ville sont acquis à sa cause", a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Cette ville est stratégique pour les rebelles car "elle est la clé pour lever le siège imposé par le régime sur la Ghouta orientale et la ville de Douma", deux bastions rebelles dans les environs de la capitale que le régime tente depuis des mois de reprendre.

 

Lire aussi

La « fiancée de la révolution » syrienne sous l'emprise d'el-Qaëda

Des jihadistes occidentaux émergent sur les réseaux sociaux

Etre enlevés par des jihadistes, un risque majeur pour les reporters en Syrie

 

 

Amnesty international a accusé jeudi l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste lié à el-Qaëda, d'enlever, de torturer et de tuer des détenus dans des prisons secrètes installées sur les territoires qu'il contrôle en Syrie.
 
L'organisation des droits de l'Homme affirme que parmi les prisonniers détenus par l'EIIL figurent des enfants, dont certains âgés d'à...

commentaires (5)

Oh,oh...le tsar Poutine fait les gros yeux à...Assad...l'accuse de faire monter la pression...le tout publiquement. Le one way ticket out est pour bientôt.Les grands ont décidé que les petits avaient assez joué comme çà, selon toute évidence. çà va vite ,très vite...que chacun en soit conscient. Ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera plus demain. Pour les uns comme pour les autres! Et il était grand temps ,n'est ce pas? Nous allons vivre sous un mandat conjoint qui ne dit pas son nom.Pas plus mal qu'autre chose, finalement.

GEDEON Christian

17 h 46, le 19 décembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Oh,oh...le tsar Poutine fait les gros yeux à...Assad...l'accuse de faire monter la pression...le tout publiquement. Le one way ticket out est pour bientôt.Les grands ont décidé que les petits avaient assez joué comme çà, selon toute évidence. çà va vite ,très vite...que chacun en soit conscient. Ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera plus demain. Pour les uns comme pour les autres! Et il était grand temps ,n'est ce pas? Nous allons vivre sous un mandat conjoint qui ne dit pas son nom.Pas plus mal qu'autre chose, finalement.

    GEDEON Christian

    17 h 46, le 19 décembre 2013

  • Et maintenant? y a t il encore quelqu'un pour justifier çà ? le ban et l'arrière banc de ce que l'islam fondamentaliste compte de tarés et de psychopathes s'est donné rendez vous en Syrie. Le tout est de ne pas les laisser s'échapper...il se sont eux-mêmes retranchés du genre humain. Des animaux enragés.

    GEDEON Christian

    16 h 04, le 19 décembre 2013

  • On avait pas besoin d'amnesty pour le savoir, et puis c'est pas des tortures et des meurtres en Syrie que les salafowahabites commettent , mais en serie , parce qu'ils font la meme chose en Irak aussi .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 01, le 19 décembre 2013

  • Le titre de l'article est anxiogène...En Syrie ou en série...? ou les deux...?

    M.V.

    16 h 00, le 19 décembre 2013

  • De vrais fous , sauvages et inhumains .

    Sabbagha Antoine

    14 h 17, le 19 décembre 2013

Retour en haut