Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Graff Me, le graffiti artistique

Les graffitis habitués aux scènes extérieures prennent exceptionnellement place dans la galerie 69 à Saifi Village. Les artistes de Graff Me font découvrir leur travail sans prendre le risque d'être « nettoyés ».

Le «blaze » du graffeur Tilt aux couleurs du Liban.

Graff Me est une association toulousaine financée par l'Union européenne. Comme une suite de l'exposition «White Wall» l'année dernière au Beirut Art Center, celle-ci rassemble des artistes parisiens, toulousains, italien et libanais. Ils ont presque tous participé, il y a quelques semaines, à colorer une école de Aïn el-Remmaneh. Pour l'exposition, certains graffs ont été faits sur place, d'autres en atelier. Zepha, artiste parisien, est l'auteur du grand graff sur l'avenue principale d'Achrafieh. Il utilise les mouvements de l'écriture arabe dans des styles coufiques (plus ancienne forme de calligraphie arabe) ou diwani (développée pendant l'Empire ottoman). Les graffitis du Libanais Phat2 tournent autour de son blaze (nom de graffeur). Dans l'une de ses œuvres, il reproduit l'effet de vision que créent les gyrophares de police, bien connus des tagueurs, avec deux cercles bleu et rouge qui s'entremêlent.


Katre, le Parisien, aime taguer sur des photos de lieux abandonnés. L'une d'entre elles est une maison en ruine à Gemmayzé. Il ne s'agit pas pour lui de rappeler la guerre, l'artiste fait ce choix pour montrer la valeur de l'architecture d'hier noyée dans un amas de nouvelles constructions. Zed, un Libanais, s'intéresse plus à la figuration. On peut apercevoir une femme et, sur du papier kraft, la silhouette de son voisin, la cigarette aux lèvres, bien connu des habitants de Mar Mikhaël. Reso offre le plus grand graffiti de l'exposition, tagué sur une bâche blanche qui couvrait une publicité sur l'autoroute. Le Toulousain aime, dans ses tags, donner à l'abstrait une forme d'équilibre.


Physh, premier tagueur libanais, expose un « Beyrouth » sur fond de fumée en champignon nucléaire. Le seul artiste italien de l'exposition, Zeus, utilise des graffitis classiques. Illustrations sur papiers colorés (on retrouve le fameux Godzilla) et lettres simples mais stylisées. Tilt, 40 ans, présenté comme une « grosse star du graffiti », s'inspire du pop art américain dans un style d'écriture « bubble » (grosse lettres rondes). Il présente ses tags sur des toiles derrière une vitre comme pour ajouter une véritable valeur à ses dessins souvent effacés lorsqu'ils sont en extérieur. Mondé, un Français, essaye également d'avoir une vision plus artistique avec notamment beaucoup de travail en atelier. Pour faire le tour, restent Asherkman, deux rappeurs libanais qui taguent en calligraphie arabe uniquement et EPS, l'auteur du fameux graffiti « Power to the people ». L'exposition voudrait être à l'origine de plus d'initiatives comme celle-ci, changeant le regard sur les graffitis. Ces derniers pourraient être reconnus comme un embellissement et non une salissure de la ville. Graff Me aimerait d'ailleurs colorer tous les murs de Beyrouth.
Jusqu'au 7 décembre.

 

Lire aussi
Sculptures dans la ville

Beirut Art Fair : Aller à la chasse à la culture

Les murs hauts en couleur de Vitry, capitale du street art

 

Graff Me est une association toulousaine financée par l'Union européenne. Comme une suite de l'exposition «White Wall» l'année dernière au Beirut Art Center, celle-ci rassemble des artistes parisiens, toulousains, italien et libanais. Ils ont presque tous participé, il y a quelques semaines, à colorer une école de Aïn el-Remmaneh. Pour l'exposition, certains graffs ont été faits sur...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut