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Moyen Orient et Monde - Environnement

A Varsovie, les portes claquent et tant pis pour le climat

« Nous ne pouvons plus supporter le surplace de ces négociations ».

Alors que les négociations donnent de plus en plus l’impression de piétiner, des dizaines de militants d’ONG ont causé un coup d’éclat en se rassemblant à l’extérieur du stade de football qui sert de siège au Cop19. Janek Skarzynski/AFP

Les grandes ONG environnementales ont claqué hier la porte du Sommet sur le climat qui se tient à Varsovie depuis le 11 novembre, un coup d’éclat sans précédent pour dénoncer des pourparlers, censés poser les fondations du grand accord de 2015 mais qui ne « débouchent sur rien ». « Les organisations et mouvements représentant la société civile aux quatre coins du monde ont décidé de faire un meilleur usage de leur temps en se retirant des pourparlers de Varsovie », ont-elles expliqué.


« Cette conférence de Varsovie, qui aurait dû marquer une étape importante dans la transition vers un avenir durable, ne débouche sur rien », ont tranché Greenpeace, Oxfam, WWF, les Amis de la terre Europe, la Confédération internationale des syndicats et ActionAid International.


Alors que les négociations donnent de plus en plus l’impression de piétiner, même si les réunions se poursuivent jusqu’à l’aube entre les délégations nationales comme c’était le cas dans la nuit de mercredi à jeudi, des dizaines de militants d’ONG ont causé un coup d’éclat en se rassemblant à l’intérieur du stade de football qui sert de siège au Cop19, habillés de tee-shirts avec deux messages : l’un à l’avant qui dit « Quand les pollueurs ont leur mot à dire, nous nous en allons », et un à l’arrière « Nous reviendrons. » Ils se sont ensuite retirés sous l’œil des caméras, pour poursuivre leur mouvement à l’extérieur.


« Nous ne pouvons plus supporter le surplace de ces négociations, lance Safaa el-Jayoussi, une militante de Greenpeace, à L’Orient-Le Jour. La Pologne, qui accueille ce sommet, est un pays qui ne cache pas sa grande dépendance au charbon, très polluant. De plus, en plein sommet, son gouvernement choisit de virer le ministre de l’Environnement, qui est le président du Cop, un signe de non-respect total au processus en place. D’autre part, des pays comme l’Australie et le Japon continuent de bloquer le processus de négociations. Nous voulons leur dire que ça suffit ! Nous préférons manifester à l’extérieur. » Pourquoi ce slogan « Nous reviendrons » ? « C’est pour dire que nous n’abandonnons pas, nous serons là pour suivre le processus dans les prochains sommets et nous ne le laisserons pas échouer », dit-elle.

 

Vide de sens
Hier matin, la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, regrettait que « les négociations n’avancent pas ». « Nous ne pouvons pas nous permettre de faire marche arrière par rapport à Durban, il faut avancer », a-t-elle averti, faisant allusion à la conférence de l’ONU en 2011 lors de laquelle la communauté internationale s’est donné pour objectif de sceller un accord global ambitieux en 2015 à Paris. Un accord qui vise à réduire les émissions globales de gaz à effet de serre afin de maintenir le réchauffement climatique mondial dans une limite de deux degrés de plus que l’ère préindustrielle.


Les ministres des pays, arrivés mardi, sont supposés, rappelons-le, discuter un texte de base de cinq pages proposé par les présidents du sommet. Hier, avant de se retirer, les ONG, lors d’une conférence de presse, déploraient que « des propositions de modifications radicales du texte ont été faites, qui pourraient, à terme, vider le futur accord de son sens ».
Le Sommet de Varsovie devait en principe être l’étape au cours de laquelle serait élaborée une première feuille de route jusqu’à l’accord de 2015 et son financement qui doit atteindre 100 milliards de dollars par an. Il semble cependant que les querelles entre pays développés et émergents persistent, notamment entre la Chine et les États-Unis, les premier et second pollueurs mondiaux, et risquent de bloquer le processus en entier. Les perspectives d’une conclusion un tant soit peu « positive » du sommet semblaient peu probables hier. Un sommet qui se clôturera vendredi ou samedi – s’il y a prolongation – dans l’incertitude la plus totale.

 

Avec l’AFP

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