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Santé - Ophtalmologie

La DMLA, première cause de déficience visuelle dans les pays industrialisés

Cinquième et dernier volet d’une série d’articles – publiés mensuellement – sur les pathologies oculaires chez les personnes âgées. Aujourd’hui : la dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Une macula normale.

Des spots télévisés appelant les personnes âgées de plus de 50 ans à se faire examiner urgemment les yeux chez un ophtalmologiste si elles ont une vision tordue des images ou encore si une tache noire paraît devant l’œil passent régulièrement sur certaines chaînes de télévision françaises. Et pour cause, ces symptômes indiquent qu’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) s’installe. Une pathologie oculaire qui constitue la première cause de déficience visuelle dans les pays industrialisés et la troisième cause de déficience visuelle dans le monde. Le point avec le Dr Alexandre Assi, chirurgien ophtalmologiste.

Q- Qu’est-ce que la DMLA ?
C’est une maladie de la rétine provoquée par un vieillissement accéléré et progressif de la macula, c’est-à-dire du centre de la rétine. La DMLA apparaît généralement après l’âge de 50 ans et entraîne une affection de la vision centrale, qui est responsable de la précision et des détails. La vision périphérique, responsable de la navigation et du champ visuel, reste intacte.
La DMLA est la troisième cause de déficience visuelle dans le monde et la première cause de déficience visuelle dans les pays industrialisés, où 12 % des personnes âgées entre 65 et 75 ans présentent la pathologie. On estime que d’ici à 2020, la prévalence de la DMLA dans le monde va augmenter de 50 %, en raison du vieillissement des
populations.

Existe-t-il différents types de DMLA ?
On distingue en fait deux formes de DMLA. La forme sèche ou atrophique représente 75 à 80 % des cas. Elle se traduit par une atrophie de la macula, c’est-à-dire que les cellules qui se trouvent au centre de la rétine meurent progressivement. C’est un processus long et lent qui a tendance à s’installer sur plusieurs années. Malheureusement, on ne dispose pas de médicaments qui permettent de le ralentir. On a plutôt recours à des traitements palliatifs, comme le fait de mettre une loupe, d’ajuster les lunettes ou encore de munir les lunettes d’un genre de télescope. Il n’en reste pas moins que ces solutions ne sont pas idéales.
La forme humide ou exsudative de la DMLA constitue 20 à 25 % des cas. Elle est due à la formation de vaisseaux sanguins anormaux sous la rétine. Ceux-ci suintent et saignent, entraînant de ce fait un œdème de la rétine causant alors une baisse et une déformation de la vision. Dans ces cas, la DMLA a tendance à évoluer rapidement.

Quels sont les symptômes de la DMLA ?
En général, la DMLA atteint les deux yeux, mais parfois d’une manière asymétrique. Elle peut en fait commencer dans un œil et suivre dans l’autre. Le patient se plaint en général d’une baisse de la vision centrale des détails ou aussi d’une déformation des images qu’il attribue souvent à un problème de lunettes.

Quels sont les facteurs de risque ?
L’âge est le principal facteur de risque de la DMLA. Un antécédent familial augmente également le risque de développer une DMLA. À cela s’ajoutent le tabagisme, l’hypertension artérielle et le déséquilibre alimentaire.

En quoi consiste le traitement de la DMLA ?
Il n’existe pas à ce jour de traitements curatifs ou préventifs contre la DMLA. Certaines mesures permettent toutefois de ralentir la progression du processus et, dans certains cas, d’améliorer la vue.
Dans le cas de la forme sèche de la DMLA, il est conseillé d’arrêter le tabac, de régler l’hypertension artérielle si elle existe et d’adopter une alimentation saine et équilibrée riche en vitamines, en oméga-3 et en antioxydants. S’il existe un antécédent familial à la DMLA, il est recommandé de consulter son ophtalmologiste de manière régulière, même en l’absence de symptômes, parce que souvent les changements sont perçus à l’examen clinique, bien avant que le patient ne ressente une gêne visuelle. D’ailleurs, il est souhaitable de se faire examiner les yeux une fois l’an à partir de l’âge de 50 ans et d’associer cet examen à une imagerie de la rétine, lorsque cela s’avère nécessaire.
En ce qui concerne la forme humide de la DMLA, nous avons recours depuis quelques années à des injections de produits antiangiogéniques aussi appelés anti-VEGF. Ces médicaments agissent sur les vaisseaux sanguins anormaux et empêchent leur formation, ce qui permet de ralentir ou de stabiliser le processus de la DMLA exsudative et parfois même d’améliorer la vue. L’intensité et la fréquence des injections varient d’un patient à l’autre, dépendamment de la sévérité du problème. Malheureusement, les patients interrompent souvent le traitement au bout de quelques injections. Lorsqu’ils reviennent, le problème a déjà empiré.
Enfin, il est conseillé que les patients s’examinent la vue eux-mêmes. Cet auto-examen journalier consiste à fermer un œil et à s’assurer que les images perçues avec l’autre œil ne sont pas floues ou tordues.

Existe-t-il d’autres mesures ?
Malgré un traitement ophtalmologique optimal, certains patients ne maintiennent pas de vision centrale utile. Le patient est alors orienté vers un opticien spécialisé en basse vision. Il lui propose des lunettes spéciales qui peuvent l’aider à mieux fonctionner. Toutefois, il n’est pas toujours facile pour le patient d’utiliser ces lunettes et d’apprendre à s’en servir pour une rééducation visuelle utile.

Des spots télévisés appelant les personnes âgées de plus de 50 ans à se faire examiner urgemment les yeux chez un ophtalmologiste si elles ont une vision tordue des images ou encore si une tache noire paraît devant l’œil passent régulièrement sur certaines chaînes de télévision françaises. Et pour...

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