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À La Une - Liban

Joumblatt pour un compromis entre 14 Mars et Hezb et entre Arabes et Iran

Photo d'archives du chef du PSP Walid Joumblatt.

Le chef du Front de lutte nationale, le député Walid Joumblatt, a démenti toute intention de se rendre à Damas ou d’ouvrir une nouvelle page avec le président syrien Bachar el-Assad, rumeur que lui avait prêtée lundi le Daily Star.
Dans un entretien à la LBCI, M. Joumblatt, irrité, s’est demandé, dans un clin d’œil à l’ancien Premier ministre Saad Hariri : « Qui possède le Daily Star ? Je m’attendais à ce que cette rumeur paraisse dans al-Akhbar, pas dans ce quotidien. »


Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) s’est positionné tout au long de son entretien en « centriste », appelant à un « compromis » entre le 14 Mars et le 8 Mars qui accorderait le tiers de blocage au sein du nouveau cabinet au Hezbollah (selon la formule des 6-9-9) et qui « inclurait le triptyque armée-peuple-résistance à la déclaration de Baabda », comme le souhaite le parti chiite. « La priorité est de s’occuper des affaires du citoyen et de préserver la stabilité, pour limiter les dommages », a souligné Walid Joumblatt, rappelant que c’est également ce choix – celui d’éviter au pays, extrêmement polarisé, une catastrophe sécuritaire – qui l’avait conduit à soutenir le cabinet Mikati au détriment de ses alliés du 14 Mars en 2011. Il a également estimé qu’il valait mieux reporter les sujets de conflit à la table de dialogue, y compris celui des armes du Hezbollah. « Oublions les armes du Hezbollah », qui « ne sont pas un problème libanais, mais dont l’origine est iranienne, comme l’est d’ailleurs la décision de se battre en Syrie ». « Si le problème des armes se pose, nous retournerons au dialogue », a-t-il dit, estimant cependant qu’il fallait que le parti chiite « recentre son fusil (vers Israël) » et retire ses troupes de Syrie. Selon lui, le Hezbollah a commis « une erreur historique » en envoyant ses troupes se battre en territoire syrien, « mais il n’est pas le seul à l’avoir fait ». « Des éléments non disciplinés d’autres parties ont également été se battre en Syrie, », a-t-il dit, déplorant la présence de l’Armée syrienne libre à Ersal.


Mais il a surtout indiqué qu’il refuserait d’accorder sa caution à un cabinet de fait accompli, lequel deviendrait « non consensuel du fait du retrait du Hezbollah », précisant qu’il retirerait ses ministres si un tel cabinet est formé, et estimant qu’un compromis reste indispensable pour garantir la tenue de l’échéance présidentielle dans les délais constitutionnels.


Walid Joumblatt n’a pas épargné le président Bachar el-Assad, dont il a comparé les actes criminels en Syrie à ceux qui se sont produits « au Rwanda et au Cambodge » sous les Khmers rouges. Mais il n’a pas épargné non plus les mouvances jihadistes, rappelant cependant que la plupart des chefs de ces organisations avaient été libérés par le président syrien en 2011. « C’est le régime qui, dans le but de donner l’impression à l’Occident qu’il combat l’extrémisme, a contribué à créer les courants jihadistes en les libérant de prison. Comme il l’avait fait avec Chaker el-Absi », qui avait dirigé, à sa sortie de prison en Syrie, sous l’étendard de Fateh el-Islam, les combats de Nahr el-Bared contre l’armée libanaise.


Exprimant son effarement face à la guerre civile en Syrie, M. Joumblatt a fait assumer la responsabilité de la crise non seulement au régime, mais aussi aux pays amis de la Syrie, appelant l’opposition à participer à la conférence de Genève 2 avec un document politique unifié. Il a également estimé que le plus important est de « restaurer l’unité de la Syrie », par le biais de « l’armée et de la sécurité », et en punissant « certains des coupables de crimes contre l’humanité », affirmant en outre qu’Assad « n’a plus d’autre choix que de s’en aller », par le biais « d’une décision iranienne ou russe », afin d’ouvrir la voie à « une phase de transition ». Il a également appelé le camp arabe à ouvrir un dialogue en vue d’un compromis avec l’Iran, surtout dans le cas d’un accord américano-iranien. « Il vaut mieux, pour les Arabes, faire partie du compromis, s’il advient », a-t-il noté. Selon lui, la communauté internationale devrait également « prendre la décision d’assurer la stabilité au Liban ». « John Kerry nous appelle d’Arabie saoudite à isoler le Hezbollah au Liban. Qu’il commence par demander à Barack Obama de cesser de dialoguer avec l’Iran... », a-t-il lancé.


Enfin, au plan symbolique, M. Joumblatt a décidé d’annuler la commémoration annuelle de la naissance de son père, Kamal Joumblatt, qui « n’a plus aucun sens », selon lui.

 

 

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