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Les alaouites pris pour cible à Tripoli : 19 blessés cette semaine

Des sunnites ont attaqué samedi un bus, faisant 9 blessés.

Des alaouites blessés après avoir été attaqués par des sunnites, le 2 novembre, à Tripoli. AFP PHOTO/STR

Une série d'attaques ont fait 19 blessés cette semaine au sein de la minorité alaouite dans la ville libanaise de Tripoli, théâtre d'affrontements meurtriers liés au conflit en Syrie, a affirmé samedi un responsable de la sécurité.
Des combats entre Bab el-Tebbaneh (sunnite) et le secteur voisin de Jabal Mohsen (alaouite), deux quartiers miséreux et historiquement rivaux de Tripoli, avaient fait 14 morts la semaine précédente.


L'épisode le plus violent cette semaine a eu lieu samedi lorsque des éléments armés sunnites ont attaqué un bus transportant des travailleurs alaouites, faisant neuf blessés.
"Les hommes armés ont ouvert le feu sur le bus et ont ensuite frappé certains des travailleurs. Les neuf victimes, blessées par balles ou par des coups, ont été transportées à l'hôpital", a expliqué le responsable de la sécurité.
"Le bus dans lequel ils se trouvaient s'est arrêté à l'entrée du quartier de Bab el-Tebbaneh. C'est alors que les hommes armés ont attaqué", a-t-il ajouté.
Selon un médecin qui a soigné les neuf hommes, aucun d'entre eux n'était grièvement blessé. 

 

Le président de la République Michel Sleiman a dénoncé l'attaque. Il a appelé le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, afin qu'il le mette au courant des mesures prises pour régler cette affaire et rétablir l'ordre dans la ville. Samedi en fin de soirée, l’armée a d'ailleurs annoncé que les identités des quatre assaillants - trois Libanais et un Syrien- ont été dévoilées et que l'un d'eux a été arrêté.

 

Le Parti arabe démocratique (alaouite, de Rifaat Eid) a pour sa part dénoncé dans un communiqué l'incident du bus. Il en a fait assumer la responsabilité à ceux qui interdisent à l’armée de se déployer à Bab el-Tebbaneh, appelant le président Sleiman à dévoiler les raisons de cette interdiction. 

 

Les députés de Tripoli ont de leur côté estimé que l'attaque porte atteinte à la dignité de la ville et à son histoire.

"Ce qui s'est passé aujourd'hui est terrible et l’État doit arrêter ceux qui sont derrière ces attaques", s'est élevé Khaled al-Rafeï, un jeune habitant sunnite de Tripoli.

 

 

"J'ai peur de me déplacer dans le centre-ville"

Trois autres alaouites ont été blessés au couteau sur la place du Tall, dans le centre de Tripoli. Un autre homme, employé de la mairie, a également été attaqué par un assaillant armé d'un couteau. Six autres alaouites avaient été blessés au cours de la semaine dans des attaques. 


Tripoli est en proie à des affrontements réguliers, alimentés par la guerre en Syrie, entre la communauté sunnite favorable à la révolte contre le régime de Bachar el-Assad et les alaouites, acquis au président syrien, lui-même issu de cette communauté. Lundi dernier, l'armée a été déployée entre Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh pour tenter de mettre fin aux violences. 


Un barbier de Jabal Mohsen a affirmé à l'AFP avoir peur de faire le trajet quotidien jusqu'à son salon de coiffure dans le centre-ville. "Depuis la dernière bataille, j'ai reçu des menaces par téléphone, j'ai peur de me déplacer dans le centre-ville, je songe à fermer mon salon", a-t-il expliqué, sous couvert d'anonymat. 


Les tensions confessionnelles se sont aggravées dans la ville, qui compte 200.000 habitants à 80% sunnites, au fur et à mesure que la Syrie, ancienne puissance tutélaire, s'enfonçait dans la guerre civile. Les alaouites - communauté issue du chiisme représentant 7 à 8% de la population - s'y sont installés au début du 20e siècle. Le reste des habitants sont des chrétiens.

 

 

 

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