Répondant à la question de L’OLJ portant le rapport de la BM d’octobre dernier sonnant l’alarme sur la situation économique « catastrophique » du Liban, et sur les promesses de dons qui n’ont pas toujours été honorées par certains pays dont la France, la Russie, le Qatar et les EAU : « Y aurait-il de nouvelles idées mises en place pour contribuer à résoudre la situation catastrophique des réfugiés syriens au Liban ? »
« Nous suivons la situation de près. Parce que le gouvernement jordanien nous avait demandé un appui, la Jordanie n’ayant pas atteint ses limites, nous avons pu contracter le prêt très rapidement et très directement, » a-t-il indiqué. « Le Liban a malheureusement déjà atteint ses limites », a-t-il constaté. « Nous avons beaucoup de projets sur place, mais nous partageons l’impression que les fonds ne se déplacent pas assez vite », a-t-il ajouté. Le rapport de la BM d’octobre dernier « montre que l’économie libanaise a accusé un coût très élevé de 7.5 milliards de dollars à cause de l’accueil aux réfugiés », a-t-il constaté.
Fardeau élevé
Plaçant le problème dans le contexte des États-Unis, le président Kim note que le type de flux de réfugiés au Liban à l’échelle des États-Unis reviendrait pour les États-Unis l’équivalent de 50 millions de réfugiés. « C’est donc un fardeau très élevé pour le Liban. Nous pensons que le taux de chômage de la population libanaise passera de 11 % à 22 %, note-t-il avec pessimisme. Nous encourageons donc le secrétaire général à agir rapidement et à appuyer le Liban », a-t-il lancé.
Le président Kim, qui est rentré la veille de Turquie, compare la situation des réfugiés en Turquie dont « le flux de réfugiés syriens atteint jusqu’à présent 500 000. Les Turcs, qui ont des ressources économiques et une population plus large que le Liban, ont pu s’en sortir un peu mieux », dit-il. Mais il existe néanmoins « des préoccupations » suite à cette crise, telles que relayées par le Premier ministre turc au président Kim. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir et utilisons toute notre souplesse pour acheminer cet argent le plus rapidement possible dans la région », assure-t-il. Et d’ajouter : « Nous sommes prêts à travailler avec tout gouvernement et bâilleurs de fonds afin d’étendre certains de nos programmes qui se concentrent spécifiquement sur la protection sociale, la santé et les besoins fondamentaux pour les réfugiés au Liban. Nous restons préoccupés quant à la situation et nous exhortons les pays à répondre à l’appel du secrétaire général pour apporter un appui généreux », a-t-il insisté.
La prédiction Ban...
Rappelant à son tour les différentes conférences internationales qui se sont déroulées lors de l’Assemblée générale en septembre dernier, Ban Ki-moon a mis l’accent sur la conférence du Groupe international d’appui au Liban qu’il a convoquée avec le président libanais Michel Sleiman en septembre à New York. « C’est une des réunions les plus importantes et qui a été couronnée de succès », a-t-il déclaré à L’OLJ. Il a aussi mis l’accent sur le fait que « le Liban est le pays qui a souffert le plus de cette situation syrienne. Le nombre de réfugiés accueillis par le Liban atteint plus de 800 000 et, selon les estimations, on arrivera à un million de réfugiés d’ici à la fin de l’année », a-t-il jugé. « Ce n’est durable pour le gouvernement libanais d’absorber un tel fardeau. Cette situation crée non seulement des problèmes économiques mais aussi des problèmes sociaux et politiques », a-t-il déploré. Il a espéré qu’un nouveau gouvernement sera formé « dès que possible ».
Pour Ban Ki-moon, la communauté internationale a l’obligation d’appuyer le gouvernement libanais. Nous avons deux millions de réfugiés dont plus d’un tiers se trouve au Liban. « Ce qui soulève aussi des tensions ethniques préoccupantes », a-t-il dit. « C’est pour cela que nous nous efforçons au mieux de résoudre cette question par un dialogue politique que nous espérons pouvoir convoquer dans le courant du mois de novembre. Quoi qu’il en soit, l’appel à la stabilité au Liban représente une des priorités pour les Nations unies, a-t-il souligné. C’est pour cela que nous discutons de cette question non pas seulement avec le gouvernement libanais mais aussi avec les acteurs-clés de la région », a-t-il conclu.
commentaires (3)
AH BON........... ? !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
11 h 04, le 03 novembre 2013