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Les coulisses du Choix de l’Orient : un vrai chantier

Sous la houlette de l’AUF et de l’IFL, la 2e édition du « Choix de l’Orient » est lancée. Lectures à la chaîne et plumes aiguisées sont les pierres angulaires de chaque jury au Liban, en Irak, en Palestine et en Égypte. L’université de Damas survit sous les bombes entre-temps. Quel sera le Choix de l’Orient, cette année ? Rien ne sera dévoilé avant le 3 novembre 2013.

Séance de lecture et de débat à l’Université al-Aqsa en Palestine.

Mathias Énard, dont le roman Rue des voleurs a été ovationné et primé en 2012 après avoir été concurrencé par L’Enfant grec de Vassilis Alexakis, parraine la 2e édition du Choix de l’Orient. Ledit choix se place cette année sous le signe de l’enthousiasme. Les jurys d’étudiants ont retroussée leurs manches et chacun met la main à la pâte. Les opinions divergent, convergent ou s’emmêlent intrinsèquement. Le débat est agrémenté par un intérêt commun : celui de la sauvegarde de la culture francophone dans les pays du Moyen-Orient. Et les jeunes étudiants qui, cette année, ne proviennent pas exclusivement des départements de lettres françaises sont tous au taquet. Au Liban, pays francophone et francophile, les rouages de la lecture sont bien huilés. Hoda Rizk, responsable du Choix de l’Orient au sein de la section II de l’Université libanaise, avoue être intéressée par les romans contemporains en lice pour le prix Goncourt.

 

« Ces romans sont rédigés avec dextérité. Leur style est imagé, puissant, évocateur. Mon but est alors de répandre auprès des étudiants la passion de la lecture et de la critique constructive des œuvres », poursuit-elle. Avis partagé par Nada Daou, présidente du jury de l’USEK, qui s’engage pour la deuxième année dans le Choix de l’Orient : « Les séances de débat sont des plus fructueuses. On s’ouvre à l’autre et on accepte son point de vue. L’atout le plus important que ma deuxième expérience m’a permis d’acquérir ? Lire pour aborder différemment l’œuvre littéraire aussi bien que l’autre. » Ilham Slim-Hoteit, professeur encadrant le jury d’étudiant à l’Université islamique de Beyrouth, parle de sa joie de voir se dérouler des séances de lecture dans une ambiance culturelle positive. « Lors de chaque réunion, les étudiants discutent quelques points centraux des romans ; ils donnent leurs avis sur les thèmes traités, sur l’originalité du style et ils partagent les passages qu’ils ont le plus aimés », poursuit-elle. Lara Gelalian, responsable du projet à l’USJ, résume en quelques mots les séances de concertation : « Passionnantes ! Intérêt indéfectible des étudiants, véritable curiosité ! » Pour Ziad Medoukh, de l’Université palestinienne al-Aqsa, les séances de lecture riment avec deux mots : découvrir et s’enrichir. Professeure, Nicole Chalhoub, présidente du collège doctoral de l’USEK et responsable du projet, exprime, quant à elle, son plaisir de voir sélectionnés des écrivains contemporains intégrés au cursus de la licence à l’USEK, comme Philippe Claudel et Marie Darrieussecq, dont l’un des romans, Truismes, fut objet d’un mémoire de master.

 


La francophonie, ou le fil d’Ariane au Moyen-Orient
Pour Lara Gelalian, la francophonie est « concurrencée ». Nicole Chalhoub, pour sa part, assume que « grâce au soutien ininterrompu de l’IFL et de l’AUF et à leur encadrement continu que ça soit en termes d’accompagnement par voie électronique ou d’appel à réunion en vue d’harmoniser les méthodes, le Choix de l’Orient sera, encore une fois, couronné de succès et la francophonie s’intégrera de plus belle dans nos sociétés surtout qu’on est en train de s’ouvrir à nos partenaires régionaux ». Ilham Slim-Hoteit, après avoir exprimé son appréhension générée par l’arabisation de l’enseignement des matières scientifiques dans certains pays arabes de tradition francophone comme le Maroc et la Syrie, avoue qu’au Liban, le français est toujours en plein essor et que les établissements académiques francophones sont garants du plurilinguisme. Quant au Palestinien Ziad Medoukh, il trouve que la francophonie devrait se développer davantage dans le monde arabe afin d’obtenir un soutien supplémentaires aux causes arabes.

 


Quel roman ?
Le spectacle ressemble à une vraie mosaïque ! À l’USJ, on préfère débattre jusqu’à la fin et choisir juste avant le jour J et après mûre réflexion le roman qui mériterait d’être le Choix de l’Orient. À l’université al-Aqsa, le choix est presque acquis ! À l’USEK, aussi. Tandis qu’à l’Université libanaise et à l’Université islamique du Liban, l’aiguille de la boussole hésite entre trois choix. Rendez-vous demain au Salon du livre francophone pour voir émerger, pour la seconde année, le Choix de l’Orient.


Mathias Énard, dont le roman Rue des voleurs a été ovationné et primé en 2012 après avoir été concurrencé par L’Enfant grec de Vassilis Alexakis, parraine la 2e édition du Choix de l’Orient. Ledit choix se place cette année sous le signe de l’enthousiasme. Les jurys d’étudiants ont retroussée leurs manches et chacun met la main à la pâte. Les opinions divergent, convergent...

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