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À La Une - Liban - Affaire HSBC

Scandale Falciani : Tout a commencé au Liban

Stratégie pesée pour donner l’alerte ou périple destiné à vendre des données bancaires : un tribunal s’est penché mardi sur le voyage en 2008 de l’ex-informaticien d’HSBC Hervé Falciani au Liban, où a débuté l’affaire d’évasion fiscale qu’il a contribué à révéler.

Hervé Falciani, le 2 juillet 2013 à Paris. AFP/ Kenzo Tribouillard

Hervé Falciani était poursuivi en diffamation devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris par celle qui l’accompagnait, Georgina Mikhael. Elle lui reproche notamment des interviews fin 2009 où il évoque des soupçons sur son appartenance à un « groupe terroriste islamiste » soupçonné de vouloir pirater HSBC.
Hervé Falciani a révélé en 2008 des fichiers permettant de découvrir des milliers d’évadés fiscaux dans le monde, ce qui lui vaut d’être poursuivi en Suisse.


À la barre, Hervé Falciani a expliqué pourquoi il s’est rendu au Liban en février 2008 avec cette collègue franco-libanaise dont il était « assez proche ».
Son intention aurait été de proposer des informations à des banques au Liban, avec pour objectif de « déclencher un système d’alerte interbancaire » par ses interlocuteurs inquiets de la légalité de la démarche. Une alerte qui a permis « la judiciarisation » du dossier HSBC, notamment en France, poursuit-il.
« Cette complexité apparente a été planifiée », explique Hervé Falciani qui raconte avoir été mandaté par des services secrets, qu’il ne cite pas, pour ce voyage où il s’est présenté sous l’identité d’emprunt de Ruben al-Chidiak.
Il s’offusque des « déclarations de Georgina Mikhael » aux enquêteurs suisses qui les arrêtent en décembre 2008, « sur une prétendue intention de monnayer les fichiers ».


Georgina Mikhael se souvient, elle, d’un voyage initié par leur quête d’investisseurs pour un projet commun de start-up d’analyse de données. Un prétexte pour se faire ouvrir les portes des banques au Liban, explique M. Falciani.
« Il était en train de négocier la vente. Mais il n’arrivait pas à estimer » le prix, dit Mme Mikhael qui se serait alors rendu compte que M. Falciani lui cachait ses véritables intentions.
Elle explique ne plus trouver de travail et être en butte au harcèlement de la police libanaise depuis les interviews de son ancien partenaire. « Je n’ai fait que révéler les interrogations des services », rétorque l’intéressé.
« Il a ruiné sa vie », a déclaré l’avocat de Mme Mikhael, Me Thierry Montgermont, qui a ironisé sur l’imagination débordante d’Hervé Falciani.


Pour ce dernier, Me Apolline Cagnat dénonce « une nouvelle tentative de salir » ce « lanceur d’alerte qui a dénoncé le fonctionnement des banques suisses, notamment HSBC » et conduit au redressement de fraudeurs.


Le parquet a estimé qu’il devait être condamné mais a demandé la relaxe du groupe Nice Matin et de Paris Match qui ont publié les interviews. Jugement en délibéré au 10 décembre.

 

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