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À La Une - Conflit

Syrie : le vice-Premier ministre démis de ses fonctions après des rencontres non autorisées

Les Kurdes remportent des succès militaires dans le nord-est du pays.

Photo d'archives du vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil. Photo Reuters

Le président syrien Bachar el-Assad a démis mardi de ses fonctions le vice-Premier ministre chargé des affaires économiques, Qadri Jamil, un ancien opposant rallié au régime, a indiqué l'agence officielle Sana.

 

Cette décision a notamment été prise parce que M. Jamil a été "absent sans autorisation de son poste" et a mené des "activités et (tenu) des rencontres en dehors du pays sans concertation avec le gouvernement", a précisé l'agence Sana.

 

Des sources syriennes ont fait état d'une rencontre samedi à Genève de M. Jamil avec l'ambassadeur américain Robert Ford chargé du dossier syrien, avec lequel il a discuté de la préparation de la conférence internationale de paix dite Genève-2.

Selon une source politique syrienne, il a demandé à faire partie de la délégation de l'opposition, ce que M. Ford a refusé, faisant valoir qu'il était difficile d'être à la fois au gouvernement et dans l'opposition.

 

Selon un porte-parole de la Coalition de l'opposition, Louay Safi, "cela démontre que le régime est en train de se dégrader, politiquement il a de plus en plus de difficultés à garder ce type de personnalités avec lui. Qadri Jamil a peut-être senti que le navire sombrait, mais nous n'avons pas de contacts avec lui", a-t-il dit à l'AFP.

 

M. Jamil rentrera à Damas dès qu'il aura terminé ses rencontres politiques en relation avec la conférence de Genève, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision pan-arabe basée au Liban Mayadeen.

"Nos rencontres avec des parties internationales pour arrêter le bain de sang en Syrie sont légitimes. Je ne pense pas que ceux qui vont participer à Genève-2 doivent critiquer des rencontres avec des gens qui parrainent le dialogue", a ajouté le vice-Premier ministre.

"Mon différend avec le gouvernement syrien réside dans le fait que je consacre plus de temps à mon travail politique et à mon parti, car ce qui compte essentiellement aujourd'hui c'est l'arrêt de la violence", a-t-il encore dit.

 

Selon un journal libanais il s'est pourtant installé il y a quelques semaine avec sa famille en Russie, indéfectible allié de la Syrie. Ancien membre du parti communiste syrien, le vice-Premier ministre a étudié l'économie à Moscou avant de rentrer l'enseigner à Damas.

Il a fondé en 2002 le parti de la Volonté du peuple, qui a participé aux manifestations pacifiques contre le régime en mars 2011, et appelé à un changement radical sous la direction de Bachar el-Assad.

 

M. Jami a également participé à la rédaction de la nouvelle Constitution, adoptée par référendum en 2012. Avec d'autres partis, il avait formé le "Front populaire pour le changement et la libération" en vue des élections législatives du 23 juin 2012, puis rejoint le gouvernement comme vice-Premier ministre.

 

 

Victoires kurdes

Sur le terrain, environ 1.800 civils ont pu être évacués mardi de la ville de Mouadamiya, près de Damas, à la suite d'un accord entre le gouvernement syrien et les rebelles. Des milliers de personnes restent toutefois bloquées dans la ville assiégée par les forces gouvernementales.

Il s'agit de la troisième opération de ce type à Mouadamiya, d'où 3.000 femmes et enfants ont pu déjà être extraits.

L'opposition affirme que 12.000 habitants de la ville, détruite selon elle à 90%, risquent la famine, tandis que les autorités de Damas accusent les rebelles de garder ces habitants en otages.

 

Parallèlement, des combattants kurdes ont remporté plusieurs succès ces dernières heures dans la province de Hassaké, dans le nord-ouest de la syrie, entre la Turquie et l'Irak, a affirmé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les membres du Comités de protection du peuple (YPJ, principale milice kurde en syrie) ont pris aux jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, les villages de Safa, Karhouk et Yousfiyé et les régions alentours, a indiqué l'OSDH. Dans la même province, à al-Jawadiyé, une localité plus à l'est encerclée depuis plusieurs jours, le chef d'un bataillon d'al-Twahid wal Jihad, lié à l'Armée syrienne libre (ASL), a remis toutes ses armes (un char, des lance-roquettes, des véhicules militaires équipés de mitrailleuses lourdes et des canons), selon la même source, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales.

 

Samedi dans l'est de la Syrie, les combattants kurdes avaient conquis un poste-frontière avec l'Irak, un lieu de transit important pour les hommes et les munitions contrôlé jusqu'alors par des jihadistes.

 

Depuis plusieurs mois, jihadistes et Kurdes se disputent le contrôle du nord-est de la Syrie, riche en pétrole et grenier à blé du pays. Dans un conflit où l'opposition est de plus en plus atomisée, les Kurdes défendent avant tout leur territoire, d'où l'armée s'est retirée et où ils souhaitent instaurer une zone autonome à l'instar des Kurdes d'Irak.

 

Les groupes jihadistes combattent, pour leur part, à la fois le régime syrien, les autres rebelles et les Kurdes afin d'instaurer leur pouvoir sur tout le nord et l'est du pays et d'assurer la liaison avec l'Irak, où ils comptent sur une réserve de combattants aguerris.

 

 

La polio de retour en Syrie

Sur un autre plan, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a confirmé mardi dix cas de polio touchant des enfants syriens, dans la région de Deir Al Zour dans le nord-est du pays, au cours d'un briefing de l'ONU à Genève.

Selon un porte-parole de l'OMS, sur 22 enfants souffrant de paralysie flasque aiguë, une maladie qui peut être provoquée par la polio, dix souffrent de polio, selon les résultats des analyses menées en laboratoire. Les résultats des "12 autres cas devraient être connus dans les prochains jours", a ajouté le porte-parole, qui a précisé que les dix cas sont de type 1.

 

La polio est une maladie très contagieuse qui frappe surtout les enfants de moins de 5 ans. Elle peut conduire à la paralysie en quelques heures et la maladie peut être fatale dans certains cas.

 

La Syrie n'avait plus connu de flambée de polio depuis 1999.

 

En août dernier, le directeur général du ministère libanais de la Santé, le Dr Walid Ammar, avait indiqué à L'Orient-Le Jourque le Liban avait pris les mesures nécessaires pour faire face aux risques sanitaires liés à l'afflux de réfugiés et avait notamment "vacciné plus de 400 000 enfants contre la polio, la rougeole, la coqueluche et d’autres maladies".

 

 

Arsenal chimique : le régime dans les temps

Parallèlement, sur le dossier de la destruction de l'arsenal chimique syrien, le chef de l'ONU, Ban Ki-moon a indiqué, lundi, que le régime de Bachar el-Assad reste dans les temps pour détruire ses moyens de production d'armes chimiques, même si la poursuite du conflit a empêché les inspecteurs d'accéder à deux sites signalés par Damas.

 

Les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont "confirmé la destruction des capacités de production, de mélange et de remplissage (des produits) dans tous les sites" où ils se sont rendus, a souligné M. Ban dans un rapport transmis au Conseil de sécurité de l'ONU. "La destruction fonctionnelle des capacités de production déclarées par la Syrie devrait être effectuée, comme attendu, au 1er novembre", a-t-il poursuivi en soulignant la "coopération totale" du gouvernement syrien dans cette entreprise qui doit voir l'élimination à la mi-2014 de tout l'arsenal chimique syrien.

L'OIAC a cependant annoncé un peu plus tôt que ses équipes n'avaient pas pu, "pour des raisons de sécurité", accéder dans les délais à deux des 23 sites déclarés par les autorités syriennes. Il s'agit du premier accroc dans cette procédure inédite résultant d'un accord international pour éviter des frappes américaines après une attaque chimique meurtrière fin août près de Damas.

 

 

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Commentaire

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Cette décision a notamment été prise parce que M. Jamil a été "absent sans autorisation de son poste" et a mené des "activités et (tenu) des rencontres en dehors du pays...

commentaires (4)

UN SENS POUSSÉ DE LA DÉMOCRATIE QU'ILS PROMETTENT !

SAKR LOUBNAN

09 h 15, le 30 octobre 2013

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Commentaires (4)

  • UN SENS POUSSÉ DE LA DÉMOCRATIE QU'ILS PROMETTENT !

    SAKR LOUBNAN

    09 h 15, le 30 octobre 2013

  • On ne badine pas avec l'autorite legitime , surtout quand elle gagne . Les mercenaires sont en perte de vitesse totale , ils perdent du terrain politique et militaire .

    Jaber Kamel

    20 h 36, le 29 octobre 2013

  • C'est bien dommage... mais s'il est vrai ce que dit le gouvernement, alors son démission est justifiée. Quand on fait partir d'une équipe, il faut s'en tenir au règlement intérieur de l'équipe et au respect de la hiérarchie, autrement.. ben, on fait sa propre équipe.

    Ali Farhat

    20 h 26, le 29 octobre 2013

  • Triste vraiment est l'abscence du vaccin de la polio causant ainsi bêtement la mort des enfants. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 48, le 29 octobre 2013

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