L’État responsable du chaos ?

L’État serait-il responsable de la situation chaotique à Tripoli ? De nombreuses déclarations faites hier vont – un peu facilement – dans ce sens. La seule personne qui n’a pas raisonné par idées toutes faites, c’est peut-être encore cheikh Salem Raféï, chef d’un groupe salafiste de Bab el-Tebbaneh, qui a demandé purement et simplement la dissolution du Parti arabe démocratique (prosyrien), qui règne en maître à Jabal Mohsen. « Quand nous entendons plan de sécurité, ce qui nous importe, c’est le mot sécurité, pas le mot plan. Des plans, nous en avons trop vus », a-t-il dit.
Le député Hadi Hobeiche, membre du bloc du Futur, a accusé l’État d’être responsable du chaos régnant à Tripoli, dénonçant son incapacité à confisquer les armes de toutes les parties.
M. Hobeiche a appelé l’État « à frapper d’une main de fer » et de traduire en justice les terroristes impliqués dans le double attentat à la voiture piégée devant des mosquées, à Tripoli. Un double attentat qui semble avoir été planifié à Jabal Mohsen, selon les premiers éléments de l’enquête.
M. Hobeiche s’est montré pessimiste, ne prévoyant aucune amélioration de la situation en raison du conflit régional et de la présence massive d’armes aux mains de la population et de groupes clandestins. « La ville paie le prix fort de la crise en Syrie », a-t-il dit.
Le député Khodr Habib a dénoncé, jeudi, « l’incapacité scandaleuse » du gouvernement à trouver une solution radicale à la situation sécuritaire à Tripoli, Le député du bloc du Futur a déclaré à Radio-Orient qu’il était « inadmissible » de permettre au chaos de perdurer. M. Habib a conclu que « le rétablissement du calme dans la ville attendait un feu vert étranger et non libanais ».