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Lifestyle - Événement

Beirut Photography Marathon, 12 heures, 83 photographes, 1 200 photos

C’était un marathon artistique, civique, collectif et individuel, organisé par l’ONG Frame, qui s’est déroulé durant 12 heures dans le cœur de Beyrouth. Le Beirut Photography Marathon demeure surtout une belle déclaration d’amour à une ville morcelée en plusieurs quartiers, tristes illustrations des différentes couleurs et cultures qui animent chacune d’entre elle.

La photo « Icones » du vainqueur Wissam Andraos.

La date : 6 juillet. La mission, pour ceux qui l’avaient acceptée sur les réseaux sociaux durant les semaines précédentes : photographier Beyrouth, sa vie, ses gens, ses quartiers, ses contradictions, ses beautés et ses laideurs, durant une même journée, et suivant les thèmes : expressions, propagande, tabou, l’autre, chaos, mots, icônes, ma vie, héritage, évasion, frontières, et un thème optionnel : amour, tous proposés par les organisateurs.


C’est ainsi que dès 10 heures, plus de 80 photographes d’âges, de milieux, de cultures différents, se sont lancés à bout de souffle dans ce marathon photographique qui leur a permis d’aller à la découverte de lieux, de mémoires, de passé et de présent. Une réalité qu’ils ne connaissaient que partiellement. « Comprendre la ville, l’immortaliser, saisir chaque pierre, chaque rue, chaque ambiance, et, en contrepartie, l’utiliser pour mieux se comprendre soi-même », disait l’accroche.
Car ce marathon, officiellement et d’abord photographique, avait de nombreux autres objectifs, tous atteints à la tombée de la nuit et plus tard, lorsqu’une réflexion sur les images et sur l’événement ont eu lieu. Après avoir constaté que Beyrouth était divisée, non pas en deux parties séparées par une seule ligne de démarcation, comme dans le passé, mais en plusieurs morcellements et autant de lignes de démarcation, où les gens vivent séparés et isolés les uns des autres, cet exercice avait pour but de permettre un mélange d’individus, de genres et d’idées. « Nous voulions, expliquent les 5 jeunes organisateurs, à la base de l’ONG Frame, réunir plusieurs interrogations et visions sur une même plate-forme. Engager un dialogue constructif sur Beyrouth, en brisant cette ségrégation imposée. Et collecter une documentation collective utile, voire nécessaire. »


Durant ces 12 heures, les 85 photographes, seuls 2 ne finiront pas l’aventure, âgés de 18 à 60 ans, se sont pliés avec intérêt et plaisir à l’exercice. 4 thèmes toutes les 3 heures, à rendre aux organisateurs avant de poursuivre suivant le programme prévu par Frame. Pas d’interdits ou de censure, mais une liberté de penser, d’interpréter et de retenir les images et les messages qui interpellent chacun des photographes. Certaines photos peuvent sembler controversées, agressives, abstraites ou symboliques, elles sont toutes personnelles et une interprétation affective, visuelle et artistique de la capitale. « En 30 ans de vie à Beyrouth, je n’ai jamais vu la ville de cette façon », confiera l’un d’entre eux.


10 jours plus tard, et après avoir sélectionné les 1 200 photos, deux concours ont été lancés, le premier avec un jury de professionnels, les photographes Ghada Waked, professeur à l’ALBA et l’USEK, Carlos Aoun et Hoda Kassatly, ainsi que les deux architectes Ibrahim Berberi et Richard Kassab (de 109 Architects), et un second, où les personnes ont été invitées à voter sur Facebook. 21700 ont liké les photos de leur choix et 5000 ont voté. Wissam Andraos a décroché le prix du jury. Les lauréats du vote on line sont Christelle Rahmé, Ahmad Mohammad Ali et Nada Sabarji, et les finalistes, Robert Nakhlé, Dima Rbeiz et Lise Bawab. Les 1 200 clichés, triés par thème ou nom, sont toujours visibles sur le site http://beirutphotomarathon.org/. Le débat est toujours ouvert et l’analyse des réactions en cours. En attendant un accrochage important que Frame espère très bientôt à la place des Martyrs, à ses yeux « un espace public qui semble déserté et qui a besoin de retrouver la vie » et des sponsors qui sauront comprendre la portée de cet événement bien plus que culturel, qui n’est pas clos.

 

 

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La date : 6 juillet. La mission, pour ceux qui l’avaient acceptée sur les réseaux sociaux durant les semaines précédentes : photographier Beyrouth, sa vie, ses gens, ses quartiers, ses contradictions, ses beautés et ses laideurs, durant une même journée, et suivant les thèmes : expressions, propagande, tabou, l’autre, chaos, mots, icônes, ma vie, héritage, évasion, frontières,...

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