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Liban

Peine de mort : des Libanais exposent leur combat devant l’Assemblée nationale et le Sénat français

À l’initiative de l’association « Ensemble contre la peine de mort » (ECPM), un séminaire parlementaire sur la peine capitale dans les pays du Moyen-Orient et du Maghreb s’est tenu au Sénat et à l’Assemblée nationale les 9 et 10 avec la participation d’élus de ces deux régions dont trois députés libanais, Ghassan Moukheiber, Samir el-Jisr et Ali Fayad.


Antoinette Chahine, militante pour l’abolition de la peine de mort et contre la torture, a apporté un émouvant témoignage lors de la séance inaugurale. Elle avait été elle-même condamnée à la peine capitale au Liban en 1997 (dans l’affaire de l’église Notre-Dame de la Délivrance de Zouk) puis graciée.
Antoinette Chahine a évoqué les conditions dans lesquelles elle avait été incarcérée en isolement au ministère de la Défense puis à la prison de Baabda durant cinq années, détaillant ses souffrances physiques et morales, d’autant plus intenses qu’elle devait être innocentée après une révision de son procès. Elle avait par la suite fondé une association qui milite contre la peine de mort et la torture qui se pratiquent dans plus d’un pays arabe. Elle sillonne le monde pour assister à des rencontres internationales sur l’abolition de la peine de mort et apporte à chaque fois son témoignage ainsi que sa profonde connaissance des sujets et dossiers sur cette question.
La militante affirme que dans le monde arabe les obstacles à l’abolition de la peine capitale sont nombreux, au double plan juridique et social, mais elle ne désespère pas. Elle dénonce au passage les mauvais traitements infligés aux femmes dans les pays arabes et fait valoir les droits humains pour tous, se basant sur les valeurs morales, religieuses et culturelles dans nos sociétés.

 

(Lire aussi: Le Palais de justice à l’écoute de ceux qui croient à la « réforme de l’homme »)


Le député Ghassan Moukheiber, connu pour ses activités en faveur de l’abolition de la peine de mort, a expliqué dans son intervention que son action au Liban et à l’étranger s’articule autour de cet objectif, « mais sans porter atteinte à la justice, en se basant sur les droits de l’homme plutôt bafoués dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen et du monde ». Il a préconisé la création d’un réseau parlementaire régional et international pour lutter contre la peine capitale « grâce à un échange de connaissances et d’expériences entre les élus du monde entier ».
« Abolir la peine de mort ne signifie pas abolir le châtiment mais signifie une justice plus humaine », a expliqué M. Moukheiber dont la proposition et les arguments ont eu des échos favorables parmi les participants au séminaire. Il a été décidé d’inclure ses idées dans la déclaration finale.
Le député du Metn a évoqué les obstacles qui se dressent contre son action au Liban, notamment le contexte social et parfois religieux, affirmant que cela ne fait que renforcer la tâche des organisations et des associations qui mènent la même lutte.


Pour sa part, le député Ali Fayad a énuméré les causes du maintien de la peine de mort dans nos sociétés, expliquant que « si la charia (loi islamique) prévoit cette peine, elle préconise aussi la justice et la bonté dans nos sociétés ».
Le séminaire s’est clôturé par une intervention du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a précisé que la lutte contre la peine de mort fait partie intégrante de la diplomatie française et rappelé l’expérience de la France, de Robespierre à Badinter.
Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a conclu les séances par un rappel de tous les hommes en France et dans le monde qui ont consacré leur vie à la lutte pour les droits de l’homme et l’abolition de la peine de mort.

 

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