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À La Une - La situation

Gouvernement : la bonne décision au bon moment

« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer... » Ambigus à souhait, parfaitement adaptés à la situation libanaise, les célèbres vers de Kipling pourraient servir de devise au chef de l’État et au Premier ministre désigné, qui refusent de baisser les bras et de déclarer forfait, en ce qui concerne la formation d’un nouveau gouvernement, et qui se promettent de prendre « la bonne décision au bon moment ». Celui-ci devant intervenir avant que les cheveux des nourrissons nés le 22 novembre prochain ne blanchissent...


Dans l’état de blocage actuel, il n’est pas interdit d’espérer que le cabinet de 30 ministres dont on a commencé à parler ne rallie les suffrages des deux camps en présence, à condition que l’un des six ministres maronites qui y siégeront soit considéré comme parfaitement neutre. On sait que Jean Obeid pourrait être cet oiseau rare et que sa parfaite impassibilité pourrait aussi le conduire, au printemps prochain, à la présidence de la République. Il faudra toutefois attendre la réunion Nabih Berry-Fouad Siniora, la semaine prochaine, pour savoir si « la possibilité d’un gouvernement » a des chances de déboucher sur du concret.


Entre-temps, l’impossibilité de former un projet national commun bloque le projet de forage gazier en Méditerranée. Comme le souligne Marwan Hamadé, « le blocage sur ce plan est le fidèle miroir de ce qui se passe sur le plan national ». La clé de ce goulot d’étranglement, explique M. Hamadé, est la formation d’un nouveau gouvernement qui chargerait la Commission supérieure du pétrole à aller de l’avant et à lancer les appels d’offres nécessaires au début des travaux de prospection et de forage. « Toute autre façon de procéder, souligne le député, introduirait au dossier des aléas qui refroidiraient l’élan des sociétés locales ou étrangères désireuses de s’engager. »


En tout état de cause, le Premier ministre démissionnaire, Nagib Mikati, a fait savoir qu’il ne convoquerait le gouvernement à l’examen de ce dossier que si tous les avis ministériels sont convergents et à condition que des contacts bilatéraux ne garantissent cette unanimité.
En fait, si l’on y regarde de plus près, la conjoncture est favorable à un progrès dans le processus gouvernemental. Avec le rapprochement américano-russe sur le dossier syrien, suivi de l’entretien téléphonique prolongé entre les présidents Obama et Rohani, et hier le satisfecit américain à Bachar el-Assad, une certaine marge de manœuvre commence à se dessiner et que les Saoudiens pourraient élargir encore, en surmontant leur dépit et en invitant quand même le président iranien au pèlerinage de La Mecque.

 

(Lire aussi: La France invite un député du Hezbollah, l’éclairage de Scarlett Haddad)


Cette amorce de détente politique devrait notablement se doubler d’une amorce de détente financière, avec l’ouverture hier, à Washington, des entretiens sur l’aide au Liban que tiennent la Banque mondiale et le FMI, et auxquels participent les deux ministres de l’Économie et des Finances. Sur ce plan aussi, la formation d’un gouvernement offrirait le grand avantage de rassurer les pays donateurs et de donner de la crédibilité à la commission mixte chargée de gérer les fonds d’aide avec la transparence voulue. Les camps en présence entendront-ils raison ?
Signalons, en marge du casse-tête gouvernemental, que le chef de l’État doit prendre l’avion pour Vienne, le 27 octobre, dans le cadre d’une visite d’État de trois jours durant laquelle trois délégations ministérielle, administrative et économique l’accompagneront.

 

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