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À La Une - Syrie

Assad menace violemment Erdogan

Ankara paiera cher pour son soutien aux « terroristes », affirme le président.

Dans une entrevue accordée à une chaîne de télévision turque, Bachar el-Assad s’est attaqué au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. « Tout ce qu’il dit sur la Syrie et son peuple, c’est un tas de mensonges (...) », a-t-il affirmé. Photo YouTube/AFP

La Turquie paiera cher pour son soutien aux « terroristes » qui luttent pour renverser le régime syrien, a affirmé le président Bachar el-Assad dans un entretien accordé à une chaîne de télévision turque, diffusé hier. « Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher », a-t-il dit à la chaîne d’opposition Halk-TV. Le chef de l’État syrien était interrogé sur la présence à la frontière turque de rebelles jihadistes affiliés à el-Qaëda. « Il n’est pas possible de vous servir du terrorisme comme d’une carte à jouer et de la mettre dans votre poche. Car (le terrorisme) est comme un scorpion qui n’hésite pas à vous piquer le moment venu », a estimé le président syrien. Le gouvernement islamo-conservateur turc, très hostile au régime syrien, est l’un des plus fervents soutiens de la rébellion syrienne. Sur ce point, le président Assad s’est attaqué au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il avait noué jadis des liens étroits. « Tout ce qu’il dit sur la Syrie et son peuple c’est un tas de mensonges, c’est tout. (...) Erdogan n’a fait que de soutenir les terroristes » en Syrie, a-t-il dit.

 

(Pour mémoire : Des rebelles syriens constituent une force islamique)


Lors de l’interview, le président syrien a estimé qu’il était encore trop tôt pour dire s’il briguerait un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle de l’année prochaine. « Je pense que ce sera plus clair » dans les mois à venir, car, a-t-il souligné, la Syrie traverse des changements « rapides » sur le terrain. M. Assad est président depuis 2000 et son deuxième mandat expire en 2014. L’opposition syrienne réclame qu’il transfère ses pouvoirs à un gouvernement de transition jusqu’au scrutin présidentiel.

 
Interrogé sur l’hélicoptère syrien abattu par l’aviation turque le 16 septembre après être entré dans l’espace aérien turc, le président Assad a reconnu que cet appareil, tombé ensuite en territoire syrien, avait violé l’espace aérien turc. Il a justifié l’intrusion en Turquie de cet hélicoptère en expliquant qu’il devait empêcher « une infiltration d’un grand nombre de terroristes ». Le président Assad a affirmé que les deux pilotes de l’appareil avaient été « décapités sauvagement » par des rebelles syriens après avoir été capturés vivants.

 

 

Des progrès encourageants
Le président Assad a en outre répété qu’il se conformerait à la résolution des Nations unies sur les armes chimiques, adoptée le 28 septembre, mais a nié toute attaque chimique de ses forces contre la population syrienne. « Non, nous n’avons pas fait usage de cette arme », a-t-il répondu aux journalistes de la chaîne qui lui demandaient si ses forces avaient utilisé des projectiles dotés d’ogives chimiques le 21 août près de Damas. Admettant détenir un arsenal chimique, le président syrien a toutefois affirmé que ces armes se trouvaient aux mains de « forces spéciales », seules capables de les utiliser. « Préparer ces armes est une opération technique complexe (...) et un processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert, à terme, un ordre central de l’état-major des armées. Il est de ce fait impossible qu’elles aient été utilisées », a-t-il affirmé.

 

(Pour mémoire : À Alep, la laborieuse réouverture des écoles)


À ce sujet, les inspecteurs supervisant le démantèlement de l’arsenal chimique en Syrie ont fait des progrès encourageants, selon l’ONU, et devraient pouvoir commencer dans la semaine à venir les inspections et le démantèlement des stocks estimés à plus de 1 000 tonnes.

 

Enfin, sur le plan humanitaire, les services de l’immigration britannique se sont engagés hier à examiner au cas par cas la situation des migrants syriens du port de Calais, mais exclusivement pour ceux ayant des liens familiaux en Grande-Bretagne, a annoncé le préfet du Pas-de-Calais.

 

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