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À La Une - La bonne nouvelle du lundi

"Cedaria Blackout" : apprendre aux jeunes Libanais à gérer les conflits en... jouant

Coupures d'électricité, crise économique, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, L'Orient-Le Jour se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Le logo du jeu vidéo "Cedaria Blackout". Photo tirée de Facebook.

Produire un jeu vidéo pour la paix et sensibiliser les jeunes Libanais à la gestion des conflits, tel est le défi de Search for Common Ground (SFCG), une ONG internationale qui promeut la résolution pacifique des conflits.

Dans "Cedaria : Blackout", un projet réalisé en partenariat avec la société de jeux vidéo Matsuko, les jeunes Libanais devront collaborer avec "l'autre" pour surmonter les défis et mener à bien des missions destinées à rétablir la stabilité.


"Cedaria : Blackout" est un jeu vidéo d’aventure inspiré des jeux de rôle et caractérisé par son mélange unique d’architecture du Moyen-Orient et de style Steampunk (un genre de la littérature de science-fiction, ndlr), explique SFCG dans un communiqué qui détaille le scénario du jeu. Celui-ci se déroule sur une île lointaine, récemment plongée dans le noir et l’effondrement industriel après la panne du Phoenix - une machine ingénieuse qui fournissait de l’électricité à l'île et qui agissait comme catalyseur de modernisation pour la société. Si les causes de la panne demeurent un mystère, les conséquences sont évidentes : les villes sont dans le noir et les entreprises font faillite. Personne n’est épargné et les clans qui autrefois coexistaient paisiblement se dressent les uns contre les autres. Le joueur est plongé dans ce chaos alors qu’il rentre chez lui pour retrouver sa famille.

Grâce à ses voyages à travers l'île, le joueur rencontrera de nombreux personnages, chacun avec ses propres objectifs, conflits et desseins. Le joueur va-t-il recourir à la force et à la ruse pour déjouer les obstacles, ou cherchera-t-il des solutions innovantes et différentes ? C'est à lui de décider et d’en subir les conséquences.


 

Des alternatives à la violence
Pourquoi un jeu vidéo pour faire parvenir ce message de paix? "De nombreuses études ont récemment démontré que les comportements développés en jouant aux jeux vidéo sont répliqués dans la vraie vie. Les jeux vidéo sont pour la plupart très violents et cela incite les jeunes à répliquer des comportements agressifs dans leur vie quotidienne", explique à lorientlejour.com Emily Jacquard, directrice de SFCG au Liban.  

"SFCG, avec Matsuko, produit donc ce jeu vidéo qui va permettre aux jeunes de développer, d'une manière ludique, des alternatives à la violence quand vient le temps de résoudre les conflits qu'ils vont rencontrer à travers les différentes missions du jeu. Ils pourront ensuite utiliser ces alternatives dans leur manière de gérer les conflits dans leur vie de tous les jours", poursuit-elle.

 

 


 

Emily Jacquard est convaincue que les jeunes Libanais ont véritablement besoin d'un projet comme "Cedaria : Blackout". "Opérant au Liban depuis 2008, nous travaillons avec les jeunes pour leur offrir un espace où ils peuvent, grâce à différents outils, dépasser leurs préjugés et les stéréotypes qu'ils ont les uns sur les autres, indique Mme Jacquard. Nous savons que ces jeunes ne voyagent pas beaucoup et peuvent être réticents à aller dans des communautés différentes. Le jeu vidéo leur permet de dépasser ces clivages et de faire équipe avec des jeunes de tous les pays".  


Le fait que les jeunes Libanais passent près de quatre heures par jour sur les jeux vidéo, selon SFCG, a également pesé dans le choix de l'option jeu vidéo. "Nous tenons surtout à faire parvenir notre message en restant +fun+, précise Emily Jacquard. Les jeunes peuvent ainsi s'amuser tout en développant leur capacité de communiquer et de trouver des solutions aux problèmes sans recours à la violence".   


 

Appel à contribution
Aujourd'hui, "Cedaria : Blackout" est à l'état de grandes lignes. Pour produire l'intégralité du jeu et son application smartphone, qui seront gratuits, SFCG a décidé de recourir au financement participatif (crowdfunding) via une campagne Kickstarter. Pour le moment, l'ONG a reçu des fonds de l'ambassade de Hollande à Beyrouth.

"Le financement participatif est un moyen qui a prouvé son efficacité et qui est très populaire au sein des compagnies de jeux vidéo", explique Mme Jacquard, qui précise que les jeux récents les plus en vogue ont été financés par Kickstarter.

Cette campagne de collecte de fonds en ligne s'adresse non seulement aux Libanais mais aussi à la communauté des joueurs de jeux vidéo à travers le monde. Pour Emily Jacquard, "c'est aussi une manière de faire connaître notre initiative au Liban, dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et partout dans le monde".  



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