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À La Une - L'impression de Fifi ABOU DIB

En plein feuilleton

Parmi les dommages collatéraux de la guerre syrienne et ses effets sur le Liban, en voilà un aussi tragi-comique que surprenant : la baisse du taux de mariage des Libanaises, souligné en ce moment par une certaine presse, chiffres à l’appui. Le phénomène est paraît-il si important que le Liban a été classé bon dernier dans la région en terme de mariage des femmes. Il est vrai qu’on n’en est pas à une dernière place près, mais tout de même, le mariage ? Pourquoi de nombreuses Libanaises resteront-elles « vieilles filles » cette année ? Pourquoi les Libanaises, d’ailleurs, et pas les Libanais ? Parce que ces derniers, paraît-il, ne s’intéresseraient désormais qu’aux Syriennes.


Fuyant les combats, elles arrivent au Liban dans des conditions extrêmement difficiles et logent dans des abris de fortune. Poussées par la misère, elles accepteraient des conditions de « mariage » proches de la prostitution. Une aubaine pour ces jeunes gens élevés dans la perspective de prendre femme comme des veaux pour la saillie ; habitués d’ailleurs, selon une règle tacite, à être servis par leurs mères et sœurs, ne sachant même pas se déplacer pour boire à la gargoulette, munis de deux mains gauches dès qu’il s’agit de se faire un sandwich, et qui ne se montrent agréables, depuis l’enfance, que quand ils font des bulles devant la télévision. Et qu’est-ce donc qui les magnétise autant dans la télévision? Les feuilletons turcs et syriens, voyez-vous l’aubaine ! Voici que les Syriennes sortent de la télévision comme d’une lampe magique et bravent des dangers innommables pour venir réchauffer leur couche. Elles sont élevées dans ces belles traditions des pauvres qui n’ont de bien que leurs traditions (entendre par bien et par tradition : les femmes et l’art de les exploiter). Ce qui signifie qu’elles n’ont pas leur pareille pour la cuisine, le ménage, le service, les enfants et la bagatelle. Elles sont belles, parfois très belles, ce qui ne gâte rien. Et prêtes à tout, sans dot ! Elles ne demandent que la nourriture et le gîte. Voilà qui arrange tout le monde.


Les Libanaises, en revanche, sont autrement capricieuses. Ah, il leur faudrait une deuxième guerre, celles-là, pour leur réapprendre la valeur des choses en général et celle du mâle en particulier. Malgré les fréquentes pénuries d’hommes qui, sous nos climats, meurent au front ou émigrent de guerre lasse, les Libanaises font les fières. Des coquettes, n’est-ce pas, qui ne « prendraient » pas n’importe qui, comme ça, juste pour « prendre ». Alors, ces dernières années, elles les ont vus, les uns après les autres, convoler au bras de blondes Européennes pêchées sur Internet un jour de chance. Et voilà les Syriennes, à présent... Pourtant, n’en déplaise aux démographes et aux journalistes que ce phénomène inquiète, s’il est une leçon que les Libanaises ont apprise de leurs propres souffrances, c’est qu’un célibat joyeux vaut mieux qu’un mariage triste.

Parmi les dommages collatéraux de la guerre syrienne et ses effets sur le Liban, en voilà un aussi tragi-comique que surprenant : la baisse du taux de mariage des Libanaises, souligné en ce moment par une certaine presse, chiffres à l’appui. Le phénomène est paraît-il si important que le Liban a été classé bon dernier dans la région en terme de mariage des femmes. Il est vrai...

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